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- Rapport de l'IGEN sur l'enseignement du français en collège 

Daté de septembre 2002 mais publié en avril 2003, ce nouveau rapport de l'Inspection générale fait le point à partir d'informations fournies par les IA-IPR mais également par des professeurs, particulièrement des PLC2, et formateurs, selon deux axes : la perception qu'ont les professeurs des finalités et contenus d'enseignement six ans après la mise en place des nouveaux programmes, et les domaines de l'enseignement du français qui posent encore problème.

- Finalités et contenus : le rapport déplore que les enseignants aient « une vision très technique de leur discipline » au détriment des finalités de leur enseignement, les contenus se réduisant avant tout dans leur discours à une série de notions à transmettre. Note optimiste : le travail en séquence « n'est plus contesté que par une minorité d'enseignants ». En ce qui concerne plus spécifiquement les contenus, on retiendra : en lecture, l'étude de l'image et la lecture documentaire sont souvent négligées ; négligée également l'écriture, et tout particulièrement « l'écriture pour soi » : « On constate parfois que l'écriture est totalement absente : il n'y a pas même de devoir d'évaluation de séquence, et le cahier de textes indique que les élèves rédigent au mois de mars leur troisième rédaction de l'année ». Si « les professeurs ont bien acquis le réflexe de lier la maîtrise de la langue à la lecture de textes », reste qu'ils ont une « perception floue » de ce que pourrait être une progression sur les quatre années du collège. La maîtrise de la langue achoppe principalement sur la grammaire de discours, qu'il faut « dédramatiser », et l'étude du lexique pour laquelle une progression reste à inventer. Enfin l'oral, encore trop rare, pâtit du manque de variété des situations possibles de pratiques en classe.
- Les problèmes qui se posent encore concernent d'une part l'enseignement de l'orthographe, lié à un manque de mémorisation, d'autre part la lecture cursive, encore trop peu mise en oeuvre.

Pour pallier à ces difficultés, trois préconisations concluent le rapport :
- travailler la mise en oeuvre pédagogique et pas simplement la conception didactique des séquences ;
- réfléchir à la part de mémorisation dans la construction des savoirs (« faire un tri très précis dans ce qui doit effectivement être mémorisé, redonner au travail de mémorisation le statut positif qu'il a perdu à tord ») ;
- accentuer la réflexion sur les pratiques de l'écrit et de l'oral.

Quatre documents annexes témoignent de la perception que les enseignants interrogés ont de la progression sur les quatre années en lecture, écriture, maîtrise de la langue et orthographe. Un rapport bien négatif donc, et quelque peu inquiétant sur l'enseignement du français au collège. On retiendra tout de même qu'il s'appuie essentiellement sur les propos d'un panel de jeunes enseignants, et l'on pourra regretter, dans le pointage des « ratés », quelques tournures qui généralisent parfois un peu vite : l'enseignant « hiérarchise mal les priorités, et n'est pas capable de donner du sens à son enseignement », « les professeurs n'ont dans l'ensemble pas vraiment conscience que l'oral est un objet d'enseignement... », tournures qui risquent de nuire aux objectifs et à la portée de ce rapport, à une époque où les enseignants ont déjà le sentiment d'être particulièrement déconsidérés.

Le rapport IGEN sur l'enseignement du français en collège (format PDF)
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/syst/igen/rapports/francais_college.pdf
Aide sur le format PDF :
http://www.cndp.fr/commun/aidepdf.htm

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