Un collectif d'enseignants alarmistes a jeté un pavé dans la mare de l'enseignement du français en publiant, le mois dernier, un communiqué de presse dramatisant le niveau des élèves de seconde en orthographe. Selon le collectif, qui aurait fait faire la même dictée à un échantillon de lycées en 2000 et en 2004, afin de prouver, chiffres à appui, que "le niveau baisse", 56% des 2300 élèves de seconde évalués auraient même obtenu un zéro pointé, contre 28% des 1700 élèves évalués en 2000.
Les réactions ne se sont pas fait attendre du côté des mouvements pédagogiques plus crédibles : dans les Cahiers pédagogiques, Pierre Madiot rappelle que « dès 1862, un président de jury du baccalauréat déplorait déjà "l'ignorance presque générale de l'orthographe" » et, dans une réflexion plus argumentée, se demande si nous devons « nous effrayer de cette hallucinante baisse de niveau ou plutôt de la capacité des auteurs de ce "test" à utiliser avec un tel zèle des techniques qui s'apparentent à de la pure propagande ?». L'AFEF réagit également dans son bulletin électronique (n°4), en reprenant notamment des citations dans la presse qui s'est fait l'écho du communiqué pessimiste et en rappelant que le problème de l'orthographe n'est pas nouveau : « Nous sommes bien conscients qu'il y a un problème avec l'orthographe et la maîtrise de la langue, dit Viviane Youx, présidente de l'AFEF, mais, sur les raisons du déclin et les moyens de l'enrayer, les avis sont partagés... »
A lire également dans le dernier numéro du Café, la tribune de Jean-Pierre Jaffré, chercheur du groupe Litéracie (LEAPLE-CNRS), "L'orthographe est un château-fort" qui explique pourquoi « Il existe cependant différentes façons de "lire" et d'interpréter de tels résultats....»
La tribune de Jean-Pierre Jaffré :
http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/jaffre_index.aspx
L'article de Pierre Madiot dans les Cahiers pédagogiques :
http://www.cahiers-pedagogiques.com/article.php3?id_article=1394