Collège 

 

 

 

Les prix "les mots de la rencontre"

Les mots de la rencontre » est une opération organisée pour la seconde année consécutive à l'intention des élèves de collèges, de lycée généraux et technologiques et de lycées professionnels. Elle les invite à réaliser une production littéraire et/ou artistique, collective, à partir des dix mots choisis évoquant le thème de « la rencontre » : apprivoiser, boussole, jubilatoire, palabre, passerelle, rhizome, s'attabler, tact, toi, visage. Cent cinquante établissements ont participé au concours 2008. Le 20 mars, le ministre récompensait les lauréats du concours.

Le concours

http://www.education.gouv.fr/cid21134/remise-des-prix-les-mots-de-la-rencontre.html

 

 

Des écrivains en résidence au collège

Vendredi 14 mars dernier, au Salon du livre de la porte de Versailles. Au matin, l’entrée des scolaires ne désépaissit pas. Il est des situations où l’entrée en littérature est peut-être plus délicate. Si cette dernière varie selon les personnalités des élèves, il y a fort à parier que, lorsqu’elle prend la forme d’une sortie entre camarades, d’une promenade dans les allées du salon où le livre possède entre autres sa dimension de produit marchand, elle a toutes ses chances. De la même manière que toutes ces rencontres physiques donnent un corps appréhensible au sujet, un moyen concret de se l’approprier. Provoquer un choc physique, voila ce que vise à l’origine l’opération A l’école des écrivains. Des mots partagés, pilotée par le ministère de l’éducation nationale et pour laquelle la Ligue de l’Enseignement a été désignée opérateur. C’est dans une classe de 3e du réseau ambition réussite qu’est provoquée la rencontre entre un écrivain et des élèves. Trente et un auteurs, en tout, pour trente et un collèges, se rencontrent, durant le temps de l’année scolaire, échangent sur le métier d’écrivain, l’acte d’écrire comme celui de lire.

 

« Je viens d’abord pour les provoquer », dit Daniel Picouly à l’issue de sa première rencontre avec les élèves du collège Claude Le lorrain à Nancy. A ce premier choc, succèdent deux autres rencontres plus ancrées dans la durée et dans la relation personnelle avec l’auteur, au cours desquelles les élèves, à leur tour, vont se plier à l’exercice de l’écriture, sous l’œil attentif de leur parrain de lettres. Parrain, le terme est officiel : il s’agit bien d’un parrainage. Et c’est cela, plus que la personnalité publique des auteurs, la véritable originalité de l’opération : au choc instantané des rencontres habituelles, elle ajoute une dimension pérenne, un suivi, une relation privilégiée. A l’issue d’une première rencontre avec Pierre Assouline, Didier Van Cauwelaert ou Alain Absire, certains élèves ont manifesté l’envie d’écrire.

 

Le don des vivants, inséparable du don des morts, a cela de bien qu’il permet plus facilement de s’approprier les textes. Pierre Assouline a lancé le 7 février dernier à ses élèves : « le texte ne m’appartient plus ; à présent, il est à vous. » En effet, les travaux d’écriture engagés à ce jour, s’ils varient selon les collèges, sont toujours fortement ancrés dans les œuvres des parrains écrivains, pour l’un, c’est un pastiche, pour l’autre, une suite à écrire, pour ce dernier, une mise en scène du texte. A Roubaix, où Alexandre Jardin a ouvert les hostilités, les élèves vont même réécrire un chapitre de son livre, en se mettant soi-même en scène.

 

« Il n’y a pas de lecture sans écriture », affirme un écrivain participant à l’opération. C’est ainsi que tous les écrivains accompagnent spontanément les élèves dans leur exercice d’écriture. L’efficacité de cette opération, c’est donc d’allier au choc la durée, à la lecture l’écriture, un système qui fait la raison d’être d’une résidence d’écrivain.

 

Il serait malvenu de proposer ici un modèle de résidence d’écrivain. Puisqu’il s’agit à chaque fois d’imaginer la scène, le temps où sera possible la rencontre entre les acteurs. Pour se donner une idée de la variété des possibles, on peut lire l’expérience racontée – et les textes rassemblés – par Bruno Allain Viens écrire et tu verras, Punctum, Paris, septembre 2007. Trois années passées au collège Utrillo de Paris-XVIIIème, avec l’accompagnement de la Ligue de l’enseignement. Seule peut-être la permanence d’une présence permet aux jeunes de percevoir une des qualités premières de l’écriture : la durée.

 

Liste des écrivains au collège

http://www.curiosphere.tv/ressource/18396-a-lecole-des-ecrivains

 

Grégoire de Zuchowicz,

Ligue de l’enseignement, coordinateur de l’opération A l’école des écrivains. Des mots partagés.

 

 

 

Sur le site du Café
Par fsolliec , le mardi 15 avril 2008.

Partenaires

Nos annonces