Le mensuel Imprimer  |  Télécharger nous suivre sur Twitter nous suivre sur Facebook

Un vignoble au collège 

Par Julien Cabioch



Comment un enseignant de SVT peut-il gérer un espace nature dans son établissement ? Sabrina Jeannin, enseignante de SVT au collège Louis Pergaud de Couches (71) propose à ses élèves de mettre la main à la pâte au potager du collège. Dernièrement, ce sont des vignes de pinot noir qui ont pris racine. « Le club Nature est l'occasion de faire le lien avec les notions vues en classe. » Comment les élèves sont-ils impliqués tout au long de l'année ? Quels gestes pratiques peut-on proposer en classe de 6ème ? Rencontre avec une enseignante pour qui « les savoirs construits par les élèves restent essentiels. »


Vos élèves ont planté des vignes de pinot noir au collège. Comment s'est déroulée cette activité ?


Nous avions choisi un créneau où beaucoup d'élèves étaient disponibles. Quand j'ai demandé des volontaires pour venir assister et aider à la plantation d'une nouvelle vigne, les élèves étaient enthousiastes.


Les viticulteurs ont commencé par expliquer comment se déroulait la plantation, quelle était l'origine des pieds de vignes, les outils utilisés et les précautions à prendre.  Puis la plantation a commencé. Chaque élève présent a pu planter son pied de vigne avec l'assistance d'un viticulteur.


Vous encadrez un atelier Nature au collège. Combien d'élèves sont concernés ? Comment se déroulent les séances ? Quel est le projet d'année ?


Les élèves concernés sont des élèves de 6ème volontaires. Comme j'ai eu beaucoup plus de volontaires que de places disponibles, je les ai partagés en 4 groupes. Un groupe vient toute l'année, une fois par quinzaine, sur un créneau d'une demi-heure. Ce groupe là s'occupe essentiellement de l'élevage de phasmes.


Les 3 autres groupes viennent à tour de rôle pendant environs 6 semaines, tous les mardis pendant une heure. Chaque période correspond à une activité précise. Il y a le potager du collège dont nous nous sommes occupés un peu à la rentrée, puis depuis le mois d'avril pour les plantations. En hiver nous avons construit des nichoirs et mangeoires pour les oiseaux. Nous avons aussi travaillé sur le tri et le recyclage avec notamment la visite du centre Infinéo et de l'usine de recyclage du plastique près de Beaune.


Quels liens faites-vous entre votre programme de SVT 6ème et l'atelier Nature ?


Les liens se font dans les deux sens. D'une part, des notions vues en cours sont réutilisées pour les activités nature : conditions de germination des graines, besoins nutritifs des végétaux, peuplement au cours des saisons, utilisation du compost obtenu à partir des déchets de la cantine. D'autre part, certaines activités du cours de SVT s'appuient sur des productions de l'atelier : mesures de la croissance des phasmes, observation des stolons de fraisiers, de la reproduction de la pomme de terre, de la transformation de la fleur en fruit.


D'une année sur l'autre, les élèves reviennent-ils aider au potager ? D'autres adultes ?


L'année dernière il n'y avait pas réellement d'atelier nature comme cette année. Une des classes de 6ème avait mis en place le potager, une autre la haie, et cela pendant des heures de cours, ce qui avait été assez compliqué à gérer, d'où l'envie, cette année, de réaliser des ateliers hors des heures de cours. N'ayant pas de cinquième cette année, je n'ai que peu l'occasion de les inciter à revenir au potager. J'espère un meilleur suivi l'année prochaine.

La gestionnaire de l'établissement très investie dans la démarche de développement durable au sein de l'établissement, vient de temps en temps nous prêter main forte, avec toujours beaucoup d'enthousiasme. Cela est très appréciable !


Au final, quels avantages voyez-vous à avoir un potager au collège ? Quel plaisir pour les élèves ?


La présence d'un potager dans le collège a des avantages pédagogiques certains. Il permet d'aborder les thèmes de la biodiversité et du développement durable de manière ludique. Les élèves aiment bien sortir de leur salle de classe, toucher du concret, se servir de leur dix doigts. La plupart n'ont pas peur de mettre les mains dans la terre. Ils retiennent mieux ce qui a été étudié.


Par exemple, nous avons passé un moment, avec l'un des groupes, à choisir les associations de légumes, ils avaient des documents et un livre, et ils ont cherché avec mon aide comment agencer les carrés : quels légumes allaient bien ensemble (et pourquoi !) quels légumes il ne fallait surtout pas mettre ensemble : les savoirs sont construits par eux-mêmes.


Pour terminer, quelles sont les futures missions à l'atelier Nature pour les collégiens ?


Les graines ont été semées, les élèves ont maintenant à suivre l'évolution du potager tout en s'occupant de l'arrosage et du désherbage. De même pour la vigne qu'ils vont surveiller de près. S'il reste des temps libres, je voudrai qu'ils fassent un grand poster avec le plan des espèces présentes dans le potager et les explications. Mais il est possible que d'autres idées me viennent ou leur viennent : c'est aussi le but de l'atelier, répondre à leurs interrogations.

Il restera ensuite à faire le bilan de ce qui a bien poussé, ou pas, afin de réfléchir aux causes possibles, mais pour cela je ne peux rien planifier car je ne sais pas ce que dame nature nous réserve…


Propos recueillis par Julien Cabioch


L'atelier Nature du collège

http://col71-louispergaud.ac-dijon.fr/spip.php?rubrique20


Par Julien Cabioch , le dimanche 24 mai 2015.

Partenaires

Nos annonces