L'école face à la crise 

Par François Jarraud



La crise frappe l'Ecole. Sous la pression de la crise économique, pays développés et pays en voie de développement réduisent leur budget éducatif.


"Les progrès accomplis risquent d'être réduits à néant en raison des crises alimentaire et économique mondiales, qui font basculer des millions de personnes dans la pauvreté" annoncent les Nations Unies. Selon la Banque mondiale, de nombreuses familles sont obligées de ne pas inscrire leurs enfants à l'école. L'organisation rappelle les progrès accomplis : de 2000 à 2006, 52% d'enfants supplémentaires (soit 15 millions) ont été inscrits à l'école primaire dans les 36 pays (dont 22 africains) soutenus par le programme Education pour tous.

 

 

Au Sénégal, pour répondre aux objectifs de l'Education Pour Tous, il faut améliorer la qualité de l'enseignement. Mais comment faire alors que la scolarisation progresse rapidement ? Une enquête réalisée par le Cosydep, syndicat d'enseignants, et des ONG sur l'école sénégalaise, révèle que la majorité des écoles n'ont ni toilettes, ni point d'eau, ni cantine, encore moins de clôture. Pire encore, sur 64 000 enseignants, 39 000 sont contractuels. Il s'agit souvent d'anciens mécaniciens, vendeuses, mères de famille, jetées sans formation dans l'enseignement. Enfin, les écoles exigent encore des frais d'écolage élevés.



A l'autre extrémité du développement économique, ce sont les écoles américaines qui sont menacées de connaître 4 années de récession. Selon Education Week, 31 états devront faire face à un déficit budgétaire de 30 milliards de dollars en 2009.  Et ce sont aux Démocrates, qui contrôlent seuls 27 états (14 aux Républicains) que revient l'obligation de faire les choix douloureux. Ainsi, l'état de Washington (5 milliards de déficit) a du supprimer un programme d'éducation pré-élémentaire pour économiser 3 millions. L'Alabama réduira de 9% son budget éducatif. New York économisera 700 millions en 2009 dans ses écoles. La Californie, républicaine, envisage 2,5 milliards d'économies. L'ampleur des déficits impose un lissage des efforts sur 4 années. La présidence d'Obama, déjà hypothéquée par la crise dans d'autres secteurs, sera celle de la diète éducative.



L'Ecole française est-elle à l'abri ? Si le gouvernement français semble accepter l'idée d'un gigantesque déficit budgétaire en 2009, celui-ci n'annulera pas, bien au contraire, la politique budgétaire engagée depuis plusieurs années. Mais l'Etat n'est pas le seul financier de l'éducation. Les collectivités locales payent 23% de la dépense intérieure d'éducation, les entreprises 6%.  La baisse des recettes fiscales, du fait du ralentissement économique, devrait affecter ces sources de financement. Elles sont pourtant indispensables à l'Ecole. Alors que la quasi totalité des dépenses de l'Etat sont absorbées par les salaires, ce sont les budgets des collectivités locales et l'argent privé qui peuvent être mobilisés pour faire bouger l'Ecole  : financer l'équipement en TICE, soutenir des projets pédagogiques, lutter contre le décrochage. La crise risque de rendre l'Ecole davantage immobile.

Communiqué

http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=18136&C[...]

Article d'Education Week

http://www.edweek.org/ew/articles/2009/01/07/16session_ep[...]

L’Ecole et la crise

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/2008[...]

L’argent est-il important pour l’Ecole ?

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2008/10/23102[...]

Article du Soleil

http://www.lesoleil.sn/article.php3?id_article=31234

Article Sud quotidien

http://www.sudonline.sn/spip.php?article15756

 

 

Allemagne : la relance et l'école

"Le second programme de relance économique, annoncé hier par le gouvernement allemand, fait la part belle aux investissements publics dans l'éducation. Ceux-ci représenteront pas moins de 65% du programme d'aides financières de l'État fédéral aux investissements publics dans les communes et les Länder, soit 6,5 milliards d'euros". Un epart importante sert à moderniser les infrastructures en s'appuyant sur l'idée que la crise peut être une opportunité.

Communiqué

http://www.cidal.diplo.de/Vertretung/cidal/fr/__PR/actualites[...]



L'Arabie saoudite investit dans l'éducation

Le royaume a décidé de reconstruire 1 500 écoles cette année et d'embaucher 200 000 personnes dans ce secteur.

Arabian Business

http://www.arabianbusiness.com/543181-saudi-king-approves[...]

 

 

Angleterre : La crise fait les affaires de l'Ecole

Selon le Guardian, la crise économique pousse vers l'enseignement de nombreux salariés. Le nombre de personnes souhaitant changer de carrière pour devenir enseignant a augmenté de 13%, celui des futurs professeurs de maths de 25%.


Ce n'est pas par hasard. L'agence chargée de définir la formation des enseignants, la Training and Development Agency for Schools, a immédiatement conçu des programmes spéciaux pour aider les cadres du privé à devenir enseignants. Dès le lendemain de la chute de Lehman Brothers, elle proposait ses services sur Canary Wharf, en plein cœur du quartier financier…

Article du Guardian

http://www.guardian.co.uk/education/2008/dec/30/teache[...]

La TDA

http://www.tda.gov.uk/


Sur le site du Café
Par fjarraud , le jeudi 15 janvier 2009.

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