Ecole et nation : un dossier sensible, ou une question scientifique ? 

Par François Jarraud


 

Luc Chatel a ouvert le 1er avril le séminaire scientifique international organisé par l'INRP sur "l'école et la nation". Voulu par l'Elysée, en plein débat sur l'identité nationale, l'intérêt de cette manifestation scientifique était discuté. Malgré l'urgence, l'INRP a rassemblé en quelques semaines un plateau de scientifiques de nature à poser un débat serein, comme le Café a pu le constater.

 

L'intégration se fait-elle par les connaissances ? Ouvrant le séminaire, Luc CHatel  s'est inscrit dans le discours traditionnel de l'école républicaine berceau de la nation. "L’École de la République", a-t-il déclaré, " est le premier creuset de la Nation. Issu des aspirations des Lumières, ce pacte indéfectible entre la Nation et son École a longtemps fait consensus". Il est même allé un peu plus loin en présentant l'intégration comme résultant "de connaissances partagées", confondant peut être roman national et connaissances…

 

 

Le sentiment national peut-il être à géométrie variable ? C'est cette vision monobloc de la nation qu"Antoine Prost a démonté. Intervenant après le ministre il a retracé l'histoire des relations entre l'Ecole et la nation et surtout montré que le roman national a changé au cours du temps. Pour A Prost, le sentiment national actuel s'est reconstruit après le cataclysme de 1940 sur un projet différent qui n'est plus celui de la IIIème République. " La souveraineté nationale ne s'exerce plus que par l'élection du président, le projet de la démocratisation de l'Ecole est en question, et la croyance dans le progrès est remise en cause par les désastres écoloiques. C'est l'efficacité de la Nation elle-même qui est mise en question. La crise de l'Ecole n'en n'est qu'un aspect. Elle ne peut avoir de projet que par l'adhésion de la société au projet qu'elle construit, et qu'elle demande à l'Ecole d'incarner. Il n'y a pas de Nation sans projet". Une idée qui sera developpée par Olivier Loubes qui montre comment le roman national a changé au 20ème siècle.

 

Nation française et / ou européenne ? Plusieurs chercheurs étrangers ont apporté leurs problématiques propres. Ainsi Jurgen Helmchen insiste sur la construction sociale qu'est le sentiment national. " L'identité sociale, et non pas nationale, des individus dans un groupe, nous donne d'autres perspectives pour concevoir l'Europe comme une espace politico-social plutôt que comme un amas de nationalités. Cela pourrait redonner sens à son projet". Entre la petite patrie évoquée par plusieurs intervenants et la "sur patrie" européenne, inutile d'interroger le coupe Ecole Nation comme à l'époque des Jules… Justement la prochaine étape du séminaire aura lieu à  Barcelone.

Lire le reportage complet du Café sur ce colloque

http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/INRP_Ecole_Nation.aspx

Le discours de L CHatel

http://www.education.gouv.fr/cid50978/intervention-de-luc-chatel[...]

B Falaize l'identité nationale et l'Ecole

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/indentite.aspx

 


Sur le site du Café

Par fjarraud , le jeudi 15 avril 2010.

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