Ile-de-France : La région dénonce la montée des inégalités entre établissements  

Par François Jarraud


"Le palmarès des lycées franciliens vient rappeler les très grandes inégalités entre établissements, inégalités à la fois sociales et territoriales", souligne Henriette Zoughebi, vice-présidente du Conseil régional chargée des lycées. " Ces hiérarchies sont fortement ressenties par les jeunes quel que soit leur établissement d’étude".

 

Pour H Zoughebi, "Ces inégalités se sont creusées ces dernières années en raison de l’assouplissement de la carte scolaire, mise en œuvre par le gouvernement depuis 2007. Cette politique s’est traduite par une mise en concurrence accrue des lycées et une évolution vers une école à deux vitesses avec des lycées qui se remplissent des meilleurs élèves tandis que d’autres se vident et concentrent les élèves en difficulté. En outre les suppressions de postes décidées par le gouvernement ne favorisent pas la réussite".

 

Le conseil régional a entrepris de lutter contre le creusement de ces inégalités et pour le maintien de bonnes conditions d'études en plafonnant le nombre maximal d"élèves et de classes dans chaque lycée. "La politique d’investissement dans les lycées, qui sera revue à l’automne 2011, aura pour objectif de favoriser un rééquilibrage territorial de l’offre de formation en faveur des villes et quartiers populaires ayant accumulé du retard", précise H Zoughebi.

 

Une rentrée des inégalités. Interrogée par le Café sur la rentrée 2011, H Zoughebi montre comment la carte scolaire prévue à la rentrée va aggraver les inégalités. Elle annonce 900 suppressions de postes pour 6 500 élèves supplémentaires dans la région dans el secondaire. Une cinquantaine de divisions (classes) seront supprimées. Même les zep sont touchées : ainsi le lycée Joliot Curie de Nanterre perdra 10% de ses moyens à la rentrée. "Cela me conforte dans l'idée que ce sont les élèves les plus fragiles qui vont souffrir le plus de cette politique". Ainsi H Zoughebi dénonce une politique de déstabilisation de l'enseignement professionnel. "On ferme des sections en lycée professionnel et en même temps le gouvernement développe l'apprentissage". En exemple elle cite une section BTS à Rambouillet que le recteur voulait fermer en lycée et rouvrir en alternance. "La région s'y est opposée",ajoute-elle. L'Association des régions de France a demandé au gouvernement un moratoire sur les fermetures de sections professionnelles. Autre exemple : la politique menée à l'occasion de la réforme STI. "A Paris le recteur voulait ouvrir une section STI au lycée Buffon et l'enlever au lycée Fresnel qui est juste à coté. Je m'y suis opposée".

Zoughebi : Il y a un projet politique contre l'école publique

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/03/18HZoughebi.aspx  

 

STI - STL : La région Ile de France rappelle ses objectifs

"Il me semble indispensable à l'avenir qu'une large concertation soit menée avant la prise de décision". Dans une lettre adressée au recteur de Paris le 21 mars, Henriette Zoughebi, vice présidente de la région Ile de France chargée des lycées, rappelle les compétences régionales en matière d'éducation. Et c'est la réforme de la filière STI, STA, STL qui lui en donne l'occasion. La région accepte de financer (pour 10 millions) les équipements nécessaires à la réforme dans 10 lycées mais elle marque ses doutes sur l'avenir de cette réforme et son opposition à certaines ouvertures.

 

"J'ai demandé aux proviseurs de maintenir sur place leur parc de machines fourni dans le cadre des anciens programmes" écrit H Zoughebi ce qui installe un doute sur le bien fondé des programmes. Surtout elle interroge le recteur sur sa politique d'ouverture de sections industrielles dans des lycées prestigieux. Pour elle, augmenter le nombre de lycéens dans ces établissements pose des questions de sécurité mais aussi "de régulation de l'offre scolaire". La région entend s'opposer aux fermetures  de section dans les lycées des quartiers populaires pour leur délocalisation dans des établissements de centre ville. Elle demande le réexamen des projets concernant les lycées Fresnel et Buffon.

 

Le 17 mars, elle nous avait déclaré : " Il ne saurait y avoir de réforme sans un encadrement qui soit à un bon niveau. Or aujourd'hui 14 postes sont supprimés dans cette filière avec des fermetures de classe. On rouvre dans des lycées prestigieux mais un seul poste est rouvert, il y a bien une perte sèche. Et ça pour moi c'est inacceptable. Je n'accepte pas qu'on ouvre à Louis-le-Grand et qu'on ferme à Fresnel ou Diderot. Je trouve que c'est une politique catastrophique pour les jeunes."

Reportage du 17 mars

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/03/18HZoughebi.aspx



Sur le site du Café

Par fjarraud , le dimanche 24 avril 2011.

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