Les réactions syndicales  

Par François Jarraud

 

Si les syndicats saluent l'organisation de ces journées par Eric Debarbieux, ils soulignent la minceur des mesures concrètes prises par Luc Chatel.

 

Ainsi Christian Chevalier, secrétaire général du Se-Unsa, estime que "si le Ministre a le mérite d’avoir donné de la visibilité au harcèlement à l’Ecole, le catalogue des mesures annoncées, certes utiles, manque pour le moins d’ampleur pour traiter sur le fond et la durée cette question. Les plaquettes de sensibilisation, les sites internet dédiés ne suffiront pas à eux seuls à éradiquer en profondeur le phénomène. L’indispensable formation initiale et continue des enseignants est, quant à elle, courageusement renvoyée par Luc Chatel…à Valérie Pécresse qui devra inciter chaque université à s’emparer de ce thème". Il pense que c'est insuffisant. "A défaut du plan global attendu, il faudra se contenter d’une poignée de mesures trop éparses. Pour le SE-Unsa, la politique budgétaire néfaste plombe, encore et toujours,  toutes les initiatives ministérielles".

 

La FSU prend un peu plus de distance. "Le rapport présenté à l’occasion de ces assises par Eric Debarbieux, offre des pistes d’action éducative qui méritent d’être étudiées et qui doivent effectivement s’inscrire dans la durée : libérer la parole, former mieux tous les personnels, permettre un réel travail d’équipe, conforter le lien avec les familles, plutôt que de les culpabiliser voire de les sanctionner financièrement … Or, ces pistes s’accommodent mal de la politique éducative menée aujourd’hui. Les suppressions massives de postes ne permettent ni l’accompagnement scolaire nécessaire pour tous les élèves, ni le fonctionnement efficace des équipes pluriprofessionnelles. Le Ministre ne peut pas, sur un tel sujet, s’en sortir avec des effets d’annonce. Les élèves, les parents et les personnels attentent un engagement ferme en termes d’ambition et de moyens".

 

Interrogé par le Café, Sébastien Sihr, secrétaire général du Snuipp, partage ce point de vue. "Le rapport de l'Unicef a permis de sortir du silence la question du harcèlement. Le nouveau rapport a le mérite d'établir des propositions solides et pertinentes. C'est une réorientation positive de ce débat  parti au départ vers les caméras, les sanctions". Pour le Snuipp, c'est "un chantier de taille", "un changement de paradigme par rapport au quotidien des écoles". Pour lui, "la question du bien être des enfants, des compétences psychosociales (l'estime de soi, la gestion des émotions etc.) n'ont pas été suffisamment prises en compte dans l'école. Des mesures concrètes pourraient être l'occasion de traiter ces questions de manière éducative". S Sihr propose par exemple de rétablir, dans un programme d'éducation (et non d'instruction) civique une heure de débat hebdomadaire "qui permette de mieux apprendre à prendre la parole, d'écouter, de travailler sur les discriminations". "Tout cela ne se fera pas sans moyens", prévient S Sihr. "Ca interroge la formation des enseignants et la masterisation. C'est un défi que le Snnuipp est prêt à relever. Mais est-ce le cas au MEN ? Depuis un an et demi Luc Chatel a multiplié les annonces (lutte contre l'illettrisme, plan numérique, lutte contre l'innumérisme) et à chaque fois c'était des effets d'annonce. On espère que là on sera au-delà".

 

Communiqué Snuipp

http://www.snuipp.fr/Luc-Chatel-aux-Assises-nationales

Communiqué Se-Unsa

http://www.se-unsa.org/spip.php?article3252

Communiqué Se-Unsa

http://www.se-unsa.org/spip.php?article3237



Sur le site du Café

Par fjarraud , le samedi 28 mai 2011.

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