Le colloque de Guéret 2003 

- Laurent Resse -


Du 4 au 6 juin, Guéret a accueilli un colloque international sur le thème "Les communautés virtuelles éducatives : pour quelle éducation ? Pour quelle culture ?". Vous trouverez ci-dessous un compte-rendu des interventions lors du colloque. Merci à Laurent Resse d'avoir représenté le Café et l'asociation Les Clionautes à cette importante manifestation.



- Communication et collaboration en Sciences à l’école : une communauté d’élèves «cyber-chercheurs»

Bisault Joël (MDC, IUFM Amiens)

Résumé : conférence qui fait le point sur une expérience menée avec des élèves de classes élémentaires dispersées sur 5 sites avec un thème d’étude fédérateur : la maison du futur. La collaboration se fait avec comme outil Lotus Notes.

Le principe de l’étude consiste à faire travailler des groupes d’élèves distants sur un sous-thème intégré à un thème commun. Les recherches doivent faire l’objet d’une présentation sur le Web et donnent lieu à des « forum ». L’ensemble des thèmes déclinés autour de « La maison du futur » est visible sur le site http://www.amiens.iufm.fr/cyber/
Un rôle particulier est donné au forum qui permet aux élèves de communiquer au sujet de leurs expériences.
http://iufmbeauvais.amiens.iufm.fr/1999-2000/[...]
Le projet (la maison dans l’eau , la maison dans l’espace …) devant faire l’objet de négociations entre les groupes d’élèves distants. S'agissant d’élèves du Primaire, la classe est alors divisée en sous-groupes affectés à un projet différent.
Ce qui se profile de cette démarche :
- un travail en classe en sous-groupes.
- Des négociations entre les sous-groupes distants (amicales ou pas)
- Des échanges qui passent plus par l’écrit (compte tenu de la distance) que par l’oral
Pour Joël Bisault, la mise en réseau des activités donne un enjeu à l’écriture et permet d’entreprendre une démarche de véritable recherche scientifique. Il faut émettre des hypothèses, les vérifier, les confronter et travailler en équipe. Les élèves sont contraints à la lecture d’une base de données consistant en la lecture des réactions des autres sous-groupes et doivent apprendre l’art de la négociation : ce que l’on garde de son propre projet, ce que l’on doit admettre de celui des autres ….
Un long apprentissage qui peut mener jusqu’à la retraite !
Pour terminer : le support du travail des élèves le logiciel Lotus Notes choisi, je pense, parce qu’il a fait l’objet d’un accord avec le ministère (gratuité pour les établissements scolaires).

- Conception d’une interface informatisée favorisant le téléapprentissage de l’histoire

Luc Gay, Université de Sherbrooke, Québec

Résumé :
Le télé apprentissage concerne la formation des maîtres ainsi que la formation continue dans un domaine bien restreint : l’Antiquité. M Gay présente ses intentions, les techniques utilisées, les résultats obtenus et l’évolution de son interface utilisée dans un contexte bien particulier : dispersion géographique et contraintes liées au froid.

Luc Gay a participé à la conception d’une interface informatisée favorisant le télé apprentissage de l’histoire. Deux clientèles sont visées tant dans la formation initiale (la formation des maîtres) que continue (la formation des titulaires), dans un contexte bien particulier d’éloignement géographique et de contraintes climatiques rendant le déplacement parfois difficile. Par ailleurs, le postulat de Luc Gay consiste à insister sur la nature de l’apprentissage reposant sur des connaissances factuelles mais aussi le développement de savoir faire à partir de la résolution de problèmes de façon autonome, les TIC peuvent aider à résoudre les problèmes d’apprentissage concernant, dans ce cas, des adultes. Principalement parce que les TIC permettent un travail non-séquentiel (contrairement aux manuels, au cours sous forme de prises de notes) et permettent alors un travail plus dynamique où l’on peut partir d’où l’on veut et surtout apprendre à trouver, trier, sélectionner de l’information grâce à l’hypertexte. L’interface qui supporte l’ensemble des travaux a pour objet de répondre à ces attentes et intégrer la possibilité de recherche afin de solutionner les problèmes posés. Le rôle de l’enseignant change alors : plutôt que d’apporter l’information, il sert plutôt de médiateur tandis que l’élève devient plus acteur que spectateur.

L’action proposée par Luc Gay s’inscrit dans un programme plus vaste de cours sur Internet mis à disposition par la faculté de Lettres et Sciences humaines, département d’histoire et Sciences Politiques.
http://www.usherbrooke.ca/dhsp/internet/internet.html

Luc Gay est plus particulièrement chargé de la mise en place du cours HST 103 (Antiquité), voir descriptif dans le .pdf

http://www.usherbrooke.ca/ds
hsp/plans/hiver/hst103.pdf

Et aussi le site d’accueil, mais pour aller plus loin il faut être inscrit !
http://grip.usherbrooke.ca/ens_bac/
Les travaux des élèves sont multiples : participation à des forums électroniques à partir de réponse à des problématiques, compte-rendu de lecture, réalisation de dossiers.
La participation aux forums se construit à partir de questionnaires (en fait des problématiques du type : quel a été l’apport et l’impact de l’écriture sur les premières civilisations ? …) dont les éléments de réponse figurent dans des ressources en ligne diversifiées : lignes du temps interactives, sites Web connexes, manuels écrits. Les étudiants disposent d’outils particuliers à l’Internet : un bloc notes électronique et un forum où l’étudiant peut échanger et où il doit mettre en ligne sous trois semaines un texte de 1000 mots pour répondre au problème qui lui a été posé ET réagir à au moins une autre des interprétations. L’étudiant doit participer à 4 forums.
Les professeurs qui encadrent l’étudiant (en fait Luc Gay et deux assistants encadrent un groupe de 85 personnes) donnent chaque semaine des conseils et les critères d’évaluation du travail comprennent la maîtrise du sujet (5/10), la clarté (3/10), la qualité de la langue (1/10) et l’esprit critique (1/10).

Une enquête réalisée auprès des utilisateurs témoigne d’un taux de satisfaction de l’ordre de 86% avec un point fort : la possibilité d’apprendre quand je veux, où je veux. Par contre, les étudiants soulignent aussi l’importance du contact humain qui nécessite l’organisation d’échanges entre étudiants (on apprend mieux à plusieurs) et avec les professeurs responsables du programme.

- Innovation pédagogique et technologie en histoire à l’île Maurice :

Alain Sentini (VCILT) et Vijaya Teelock (Université de Maurice).


Résumé : autres lieux, autres contraintes : insularité, culture locale négligées, lourdeurs politiques ... comment aborder à partir de rien (ou presque) la mise en place d’une pédagogie basée sur les nouvelles technologies en absence d’autres supports ?


La création récente du Virtual Centre For Innovative Learning Technologies correspond à un contexte particulier, celui d’un PVD où l’enseignement n’a pas toujours été la priorité, où l’histoire vient tout juste d’être réintroduite dans les programmes du primaire et du secondaire avec de nombreuses contraintes pour les apprenants : nécessité de travailler tout en étudiant, des archives locales inaccessibles, des programmes qui ne sont pas réalisés par les enseignants mais par les politiques. De ce fait les Mauriciens connaissent mal leur histoire et l’objet du site présenté est de leur donner un accès à cette culture qui leur échappe.

L’histoire locale est choisie comme vecteur pour débloquer cette situation. Le site par son contenu et son organisation souhaite répondre à plusieurs objectifs :
http://vcampus.uom.ac.mu/VCILT/projects/sitehistory/INDEX.HTM
1. La technologie doit être un vecteur de progrès éducatif, social.
2. Le mode de travail et d’apprentissage doit être adapté aux contraintes insulaires (isolement)
3. La technologie doit jouer le rôle d’amplificateur des richesses locales.
4. L’aspect esthétique doit être pris en compte de façon à donner envie à des personnes pour lesquelles la culture n’est pas forcément un souci prioritaire.

Le site présenté souhaite répondre à ces différents points et l’on peut y constater le désir de mettre en ligne des documents divers (cartes, documents d’archives, vues actuelles) sans véritablement fournir un cours déjà constitué. Par contre, l’ensemble constitue un moyen de découvrir le passé de l’île du XVIème au XXème siècle.

Pour rentabiliser le programme, les ressources mises en ligne doivent pouvoir être utilisées à différents niveaux scolaires, de l’école à l’université, et doivent permettre aux enseignants de tenir un autre rôle, celui de facilitateur et de coordonnateur des recherches.
L’objectif de ce programme est de préparer un changement de mentalité à Maurice, aider à passer d’une structure hiérarchique, pyramidale à une démarche d’apprentissage plus individuelle à partir de ressources locales puis dans un second temps privilégier l’ouverture sur le monde.
L’idée de ne pas imposer un modèle d’apprentissage calqué des démarches qui existent en Occident semble être un des points forts du dispositif, le poids des mentalités dans les sociétés tropicales étant un élément à ne pas négliger dans la mise en place des dispositifs éducatifs.

- L’organisation d’une classe primaire travaillant dans un contexte de communauté virtuelle

Jean Tixier, professeur des écoles


Résumé : cette communication fait le point sur des projets déjà bien connus : Darwin (Cyberscol), Pythagore à partir d’une expérience avec ses précédentes classes : le rôle du maître, les relations des élèves avec les experts, les avantages d’un tel travail.


Les deux expériences ont été réalisées à partir des projets suivants :
Darwin (Cyberscol, Canada)
http://darwin.cyberscol.qc.ca/Accueil.htm
Pythagore (Agora)
http://euler.cyberscol.qc.ca/Pythagore/

Le professeur témoigne des réalisations menées par sa classe dans le cadre de ces deux activités.
Le projet Darwin remonte à 1999. Il permet à une classe d’adopter un animal
http://darwin.cyberscol.qc.ca/Education/Adoption/Programme/Accueil.htm
Les élèves doivent ensuite effectuer des recherches, collecter des informations dans le but de renseigner un site Web collectant toutes les informations concernant cet animal. La recherche associe les ressources documentaires de l’école (BCD), les documents personnels et les ressources du Web.
Cette recherche concerne les textes, les images, les sons.
L’enseignant ne donne jamais de réponses aux questions des élèves et son rôle change pour aiguiller les élèves.
Pendant leur travail, afin de valider les réalisations, les élèves bénéficient de l’assistance d’un réviseur scientifique et linguistique. Dans cette relation élève expert on retrouve des modes de fonctionnement comparables à ce que l’on trouve dans les équipes de recherche.
Les élèves fonctionnent donc en équipes qui ne peuvent excéder douze personnes et cette activité représente 2x40 minutes par semaine, le temps que le projet se finalise.

L’Agora de Pythagore se propose de faire travailler les élèves sur des sujets associant à la fois Sciences et questions philosophiques. Ainsi la classe de Jean Tixier a-t-elle travaillé sur le thème : « Le hasard existe-t-il ? ». Cette démarche se situe donc résolument dans le domaine de la transversalité et permet à des élèves appartenant à des classes de différents pays d’échanger sur le thème qu’ils ont choisi. Cet échange se bâtit autour de la réalisation d’un texte argumentatif qui rassemble les idées des élèves d’une classe.

Jean Tixier signale qu’il serait intéressant que les élèves continuent ce type de travaux une fois au collège, c’est sans doute un espace que les IDD pourront investir.

- Etablir de liens hypertextes par des élèves de collège : analyse cognitive de la tâche

Christian Euriat, IUFM de Lorraine


Résumé : à partir du travail réalisé par un collègue d’histoire il y a cinq ans en troisième (ancien programme), l’auteur fait une analyse des modes d’apprentissage mis en oeuvre par les élèves. Analyse qui met en avant les travers de mises en activité trop simplistes dont on peut parfois trouver sur des supports du type Internet, cédérom ... Toutefois aucune proposition n’est faite.


Christian Euria se propose d’établir une analyse cognitive de la tâche (côté apprenant) à partir de l’observation de l’établissement de liens hypertextes par des élèves de collège de troisième. L’observation est ancienne puisqu’elle fait référence à des exercices datant de l’ancien programme d’histoire et se limite (du moins dans l’exposé) à un type d’exercice consistant en l’appariement de textes et d’images. En effet, lors des exercices observés, le professeur demandait aux élèves d’associer des textes (de quelques lignes) ou des affirmations avec des images numérisées tirées de différents manuels. L’ensemble avait été réalisé par un professeur d’histoire et géographie dans le but manifeste d’effectuer une révision aux élèves plus qu’une découverte d’un chapitre.
Concrètement, plusieurs exercices ont été présentés concernant la notion de totalitarisme au travers du XXème siècle (le Stalinisme, le fascisme italien et le Nazisme). À titre d’exemple, trois images sont présentées ainsi que deux textes et il convient d’associer correctement images et textes en laissant de côté un intrus.
Christian Euria remarque d’emblée que les exercices proposés font appel à des associations simples qui ne poseraient pas de problèmes, sur un plan purement cognitif, à des élèves de 6 ans (sachant lire donc) : je comprends le sens d’une phrase et je suis capable de l’associer à une image. Il affirme même que la plupart du temps, les élèves vont travailler « à l’économie » associant des images et des textes sans comprendre réellement les associations réalisées par exemple associer un texte et une image comprenant le mot « Autarchia », sans comprendre le sens du mot. Autre situation, à la vue de soldats français sous l’uniforme allemand pendant la seconde guerre mondiale, les élèves font une association avec un texte évoquant le la politique de réarmement en Allemagne dans les années trente. Ils n’identifient pas l’intrus, ce qu’ils auraient pu faire avec une attention accrue. L'élève a le sentiment de réussir alors que l'exercice n'est pas validé ; il est d'ailleurs capable d'expliquer son choix de façon objective et en utilisant sa propre logique. On entre alors dans le problème du traitement des erreurs que ne prenait pas en compte cet exercice.
Paradoxalement, Christian Euria relevait que l’activité plaisait aux élèves qui y trouvaient un intérêt. Ainsi, les conditions sont-elles réunies pour réaliser des exercices sans grand intérêt pour des élèves de collège sans que cela leur apparaisse directement.

Ainsi Christian Euria insiste-t-il sur le fait qu’il est important que les enseignants acquièrent une maîtrise de l’outil informatique. Maîtrise technique certes mais aussi didactique de façon à éviter le genre d’écueil mis en valeur lors de la communication. De nombreux obstacles guettent l’enseignant qui aura l’impression d’œuvrer convenablement face à la satisfaction de ses élèves, tout en pouvant se targuer d’avoir utilisé les TICE et l’hypertexte. Il plaide donc pour une meilleure prise en compte des opérations intellectuelles mobilisées par les élèves lors des conceptions des exercices multimédias qui, s’ils ont leur propre intérêt, possèdent aussi des limites qu’il conviendrait de mieux connaître. L’utilisation des liens hypertextes dans des documents multimédias présente une nouveauté, celle de rompre le cours linéaire, la démarche traditionnelle partante du simple pour aller au complexe. Elle permet de travailler autrement pour peu que l’on maîtrise correctement les modes d’apprentissage.

- Le développement des compétences transversales dites de «haut niveau»

Michel Noir, Michel Aubé, Danielle Bracke, Alain Taurisson et Claire Herviou.


Résumé : 4 interventions successives orientées vers la façon dont l’élève apprend. Communication de haut vol parfois éloignée de nos préoccupations immédiates avec cependant des axes de travail : réinvestir, savoir à quoi sert ce que l’on apprend, partir de problèmes à résoudre, centrer sur le sujet et non le contenu, l’alternance contextualisation-décontextualisation


Le mot qui reviendra souvent pendant ces communications est celui de transfert qui permet d’acquérir des connaissances à partir de processus mentaux qui s’organisent en quatre étapes : une mémoire à court terme (MCT,d e travail) est mobilisée pour répondre à un problème ; pour le résoudre elle va utiliser une structure de connaissances située dans la mémoire à long terme, structure qui dépend des apprentissages antérieurs et de l’environnement ; une comparaison analogique s’effectue entre la MCT et la MLT et à l’issue une quatrième étape aboutit soit à un échec (qui aboutit à la reprise d’une des premières étapes) soit un succès venant enrichir la MLT. Cette formalisation du mode de transfert permet d’essayer de savoir à quels moments il peut-il y avoir des dérapages dans les modes de transfert et donc d’apprentissage.
Cette description du transfert induit certaines approches de l’enseignement :
- l’on apprend à partir de situations-problèmes qui nous sont posés
- l’on apprend mieux dans une situation contextualisée de façon à pouvoir mobiliser plus facilement la comparaison analogique et favoriser les interactions avec d’autres connaissances. Michel Noir insiste sur le fait qu’une connaissance en soi n’est rien, elle doit réagir avec d’autres dans le cadre d’une rotation mentale qu’il a pu expérimenter en observant des joueurs d’échec.
- Paradoxalement, si l’apprentissage bénéficie de la contextualisation, sa finalité consiste à pouvoir décontextualiser une connaissance de façon à pouvoir la mobiliser facilement dans le cadre des interactions. La communication orale est la plus à même de favoriser ensuite la recontextualisation
- L’apprentissage gagne à être progressif et devrait être basé sur une structure associant des travaux du simple au complexe : un exercice facile, un exercice identique mais plus complexe, un exercice différent dans le même registre, un exercice différent mais plus compliqué. Ceci pose aussi le problème du questionnement susceptible de favoriser ou contrarier la phase d’analyse analogique.
- On apprend mieux en mobilisant le plus de sens.
Ainsi est-il important d’avoir du recul par rapport à la matière enseignée et centrée les apprentissages sur le sujet et non sur le contenu seul.
Dans la résolution du problème, un des points importants réside dans la motivation qui peut être renforcée en prenant conscience de la première question que se pose l’élève : « A quoi cela va-t-il me servir ? »

- Histoire d’une communauté virtuelle d’enseignants novices

G et T Nault, UQAM


Résumé : présentation détaillée des échanges effectués par des néo-titulaires au Québec dans le cadre d’une commission scolaire (=Académie). Cette communauté mise en place à pour but d’encadrer les néo-titulaires afin d’améliorer leur insertion dans un contexte très différent de ce que nous connaissons en France.

La communauté virtuelle dont il s’agit associe l’UQAM (université de Montréal au Québec) et une commission scolaire dont l’équivalent français est l’Académie. Une commission représente 60 écoles scolaires et 12 établissements secondaires soit 43 000 élèves et 2800 enseignants. Le statut de novice pourrait être associé à celui de stagiaire et de néo-titulaire dans la mesure où les statuts sont peu comparables : les novices connaissent une période d’insertion professionnelle qui s’étale sur une période de 2 à 6ans jusqu’à ce qu’ils obtiennent une « permanence ». Tout changement de commission (Académie) revient à retrouver le statut de novice.

La dernière communauté virtuelle a été créée en 2001 afin de favoriser l’entraide entre les enseignants novices malgré leur éloignement géographique. Cette communauté associe une trentaine de novices et des professeurs « mentors » qui sont chargés de les encadrer au sein d’un forum où les communications sont anonymes. Le contenu des messages indique que les novices sont particulièrement soucieux de partager leur expérience et faire part de leurs craintes ce qui existe aussi en France, au sein des IUFM, sous la forme d’analyses de pratiques réalisées de façon non virtuelles.

L’observation de cette communauté et des précédentes montre que l’existence d’une communauté de ce type passe par plusieurs phases : une première de montée en puissance, liée à la nouveauté, où le nombre de messages augmente. Puis une phase de stabilisation dite de regroupement où certaines personnes se manifestent comme contributeurs principaux tandis que d’autres s’effacent. La phase de maturation voit une fluctuation des échanges dont la caractéristique principale s’oriente davantage vers le partage pédagogique plus que la résolution des problèmes existentiels ainsi que l’accueil de nouveaux enseignants novices qui peuvent rejoindre la communauté et revenir éventuellement sur des sujets déjà traités. La dernière phase correspond à une baisse de l’activité au sein de la communauté en même temps qu’un sentiment d’appartenance à celle-ci se renforce, ce qui se traduit par la nature des messages : invitations à se rencontrer physiquement.

Les animateurs de la communauté soulignent l’importance d’archiver les messages afin de pouvoir garder une trace des échanges et ne pas partir de zéro à chaque échange. Ensuite, ils considèrent qu’il s’agit d’un moyen d’accompagnement parmi d’autres mais qui peut se révéler particulièrement utile s’agissant d’enseignants fragilisés par des changements fréquents d’établissements en début de carrière (ce qui n’est pas sans évoquer la situation française) où des enseignants peuvent se retrouver isolés.

- Un exemple de mise en place d’une activité collective supportée par un environnement spécifique

ML Betbeden, N Taurisson, P Tchounikine (LIUM , université du Maine)


Résumé : ces intervenants travaillent dans le contexte d’un DEA intitulé «Communication Homme Machine et Ingénierie éducative», université du Mans et s’intéressent aux relations entre intentions didactiques et environnement informatiques. Leur objet d’études est donc d’améliorer l’apprentissage en améliorant les plateformes en observant les interrelations.


Le champ d’études des universitaires encadrant ce DEA consiste à étudier les interrelations Homme-Machine et par conséquent d’établir des adaptations entre les acquis récents des recherches en Sciences humaines et les possibilités actuelles de l’informatique.
http://deainfo-presentation.univ-lemans.fr/
L’hypothèse de départ résulte d’un constat d’inadéquation fréquente entre les intentions didactiques et l’environnement informatique disponible.
Le groupe de travail constitué autour du DEA et des étudiants en thèse. Les étudiants en DEA se forment en travaillant en groupe de 6-7 à partir d’activités étalées sur 45 jours à partir d’un projet commun. Le support est un site Web qui met à la disposition des étudiants en DEA des outils développés par des étudiants en thèse. Le site permet la visualisation des consignes, des phases de travaux synchrone ou asynchrones et une mise en page collective.
Parmi les outils développés dans le cadre d’un environnement appelé Symba, on trouve un outil de RDV, un autre pour organiser des votes autant de tâches qui provoquaient des pertes de temps dans les phases de travail collectif et donc des activités contre-productives.
Dans le cadre de leurs recherches, les professeurs chargés de la formation universitaire sont à la recherche de professeurs du secondaire susceptibles de conduire des travaux sur le terrain.

- La télé pédagogie, apport de l’informatique dans les communautés éducatives en réseau OLIVIER.

S Delouis (INSA Lyon), J Horvais


Résumé : Il s’agit d’un témoignage concernant l’utilisation des TIC (Grand Lyon) et particulièrement la visioconférence pour aider des élèves en grande difficulté scolaire à établir de nouveau une communication réelle avec les adultes qui les entourent.

Le réseau OLIVIER a pour finalité d’aider les élèves en grande difficulté (par exemple ceux des classes relais). Il a été expérimenté dans différents établissements de la région lyonnaise où des élèves ont été mis en communication par le biais de la visioconférence.
Une des premières intentions consiste à aménager une salle informatique susceptible de favoriser la communication pour laquelle existe un blocage important chez ce type d’élèves. Le plan associe des postes disposés par deux, face à face, un moniteur de taille plus importante pour supporter les échanges en visio conférence et une table avec des chaises, en position centrale, pour échanger les impressions !
Ce dispositif se révèle profitable pour restaurer les capacités à communiquer entre les élèves concernés, que ce soit au sein des groupes constitués ou entre groupes. Cette communication est organisée autour d’un projet qui relie les différents membres associés par l'intermédiaire de la télé pédagogie.
Un des gros avantages de l’usage du multimédia réside dans sa capacité à mobiliser plusieurs sens et donc perceptions ce qui favorise l’acquisition des connaissances chez des élèves peu favorables à l’apprentissage.

- Accompagnement à distance des néo-titulaires du 1er degré (T1) dans l’académie de Limoges

M Poupin, JG Soumy, IUFM du Limousin


Résumé : descriptif du dispositif mis en place dans cette Académie, ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas ... Quelles sont les attentes des T1 ?


Les intervenants partent d’un constat de ce que l’on sait faire dans l’Education Nationale : le travail synchrone dans des lieux identiques, la situation se compliquant lorsqu’il s’agit de travailler à distance de façon synchrone ou asynchrone.
Le dispositif mis en place dans le Limousin concerne les professeurs des écoles en première année de titularisation. Sortants d’IUFM, ils découvrent un nouvel établissement, parfois une nouvelle région dans des conditions de travail parfois délicates (isolement familial, découverte de nouvelles classes, surcroît de travail …).
L’Académie du Limousin accueille 140 T1 qui ont fait l’objet d’un suivi lors de la dernière année scolaire au niveau de la circonscription (14) à laquelle ils appartenaient comme au niveau du Limousin. Deux binômes d’experts au niveau du Limousin, 7 binômes au niveau des circonscriptions et 25 accompagnateurs ont constitué l’encadrement ayant pour support un site Web et un logiciel Web City

http://www.limousin.iufm.fr:8900/webct/public/show_courses.pl

Le contenu des échanges a porté sur des demandes d’information et notamment la mise en lignes de ressources, des demandes d’évaluation de manuels scolaires, la didactique des disciplines, le rapport avec les élèves particuliers et a généré un bon volume d’échanges entre T1 mais moins entre les T1 et leurs tuteurs. La demande des T1 pour améliorer un dispositif conçu, au départ, comme essentiellement virtuel, a débouché sur une proposition d’alternance de formation en réel et d’autres virtuelles.

- Le site du Congrès de Guéret


Congrès de Guéret -

Sur le site du Café
Par fgiroud , le jeudi 19 juin 2003.

Partenaires

Nos annonces