Sous le soleil de Saint-Dié… 

Par Cyril Froidure


Oui je sais le titre est provocateur mais comment ne pas évoquer ces journées ensoleillées de début octobre. Signe du réchauffement climatique ou coïncidence amusante ?

 

Quant au même moment le FIG (festival international de Saint-Dié) avait choisi la thématique de l’énergie dont l’un des paramètres est le réchauffement climatique induit, selon certains experts, par notre utilisation de carburants d’origine fossile, le clin d’œil de dame nature est amusant.


Alors, capitale mondiale de la géographie Saint-Dié selon la  page d’accueil de son site Internet ?

 

Les premières impressions laissent perplexes : un panneau à l’entrée de la ville annonce l’ouverture dudit festival puis on distingue au loin quelques globes flottant au-dessus de ce que l’on devine être le cœur du festival, le centre-ville de Saint-Dié.

 

Il faut attendre le début de la journée, pas le lever du soleil, mais la demi-heure précédant les premières interventions pour comprendre qu’effectivement tout un monde s’est rejoint dans cette cité des Vosges pour écouter, comprendre, débattre, questionner, un monde qui, rapidement dans la journée a en main son quotidien « le quotidien du FIG ».

 

Et faites votre programme ! dès 8h30 du matin, on croise des festivaliers arpentant les rues parallèles et perpendiculaires à la Meurthe car le FIG a sa géographie, son centre névralgique, ses périphéries. Le festival s’organise autour de la Meurthe, sur l’une des rives, le centre Georges Sadoul et le cinéma Empire, de l’autre le salon du livre et la tour de la liberté.

 

On les reconnaît ces « figistes »,  gros sac, stylo , papier, carnet, programme en main, programme trituré, surligner, corner à l’heure de faire des choix. Ils sont géographes ou non-géographes, enseignants ou non-enseignants, néophytes ou avertis…

 

Le programme est copieux, entre deux à trois interventions par séquence de deux heures, des présentations d’ouvrage comme celle passionnante de Jean Radvanyi à propos de sa troisième mouture de la « Nouvelle Russie », des conférences où le public sort sous le charme de l’intervenant,  à l’instar d’une Sylvie Brunel : mise en confiance du public, expression facile, contenu solide, des tables-ronde où s’expriment la pluralité des avis et des points vue, la complémentarité des intervenants est féconde : il n’était qu’à voir les échanges entre Heinz Wanner et Jean-Pierre Vigneau pour comprendre que des échanges contradictoires permettent au public d’appréhender la complexité des questions abordées ; enfin le salon de la géomatique pour qui s’intéresse de près aux nouvelles technologies (Google Earth, SIG…).

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Mais le « figiste » cherche aussi à approcher les conférenciers, leur poser « leur» question ; c’est aussi un amoureux du livre qui, dès qu’un temps mort se présente, se rue vers le salon du livre pour continuer le FIG chez lui et là le choix est vaste mais la cerise sur le gâteau pour le « figiste » réside dans la rencontre avec l’auteur. La dédicace, bien sûr, fait plaisir mais les mots échangés, les conseils donnés n’ont pas de prix ; que dire de Bernadette Mérenne-Schoumaker passant ses dix bonnes minutes avec le festivalier de base !


Le FIG formidable ! Le bilan est positif sans conteste  mais il faut y apporter quelques nuances. Il semble à écouter nombre de festivaliers que cette année soit marquée par une bonne et une mauvaise nouvelles liées l’une à l’autre : plus de festivaliers présents à Saint-Dié et des files d’attente plus longues

 

Comment évaluer la croissance du nombre des premiers me direz-vous ? Pas facile, facile, simplement, à entendre les uns et les autres, les portes des différentes salles se refermaient plus rapidement qu’à l’accoutumée, phénomène parfois associé à l’exiguïté de certaines d’entre elles. Et les comparaisons de se faire avec les Rendez-vous de l’Histoire de Blois où l’on observe cette situation tous les ans. Imprévoyance ? Non, plutôt la rançon du succès d’un festival qui achève bientôt sa deuxième décennie, succès confirmé, validé par le thème choisi, « une planète en mal d’énergies ».

 

En effet, les citoyens que nous sommes, face au flot d’informations contradictoires transmis par les médias de tous bords, sont venus chercher la rationalité scientifique dépouillée du parti pris idéologique, politique ou économique.


Au final, que retirer du FIG 2007 ? Des réponses aux questions que l’on se posait, de nouvelles questions pour lesquelles les réponses sont à trouver.

Surtout et là se trouvent quelques-uns des apports majeurs de cette manifestation : l’obligation de corroborer ses données, la plus-value apportée par la rencontre de personnalités de spécialités différentes, la complexité des phénomènes climatiques, géopolitiques et géographiques, la formidable émulation et l’impérieuse nécessité de l’échange entre citoyen et scientifique entre lesquels, et ce sera la seule image « énergétique » que j’utiliserai, le courant est et doit passer.


Le FIG 2007 est fini. Vive le FIG 2008 !

Par cfroidure , le lundi 08 octobre 2007.

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