Les deux ans et les migrants... 


Les « deux ans »
« L’Ecole maternelle doit se désengager progressivement d’une mission qui n’est pas la sienne » : c’est la conclusion du chapitre qui y est consacré dans le rapport Bentolila : « calcul cynique qui a poussé certains à vouloir compenser la baisse démographique », « indignation devant la détresse et les dangers courus par les enfants », école transformée en « garderie »,  « on ne peut pas condamner un enfant à ne voir sa mère qu’une heure à peine par jour pendant la semaine »



Les enfants non-francophones :  l'OCDE appelé en renfort...Bentolila 2007 : « Selon un récent rapport de l’OCDE (mars 2006) les enfants de migrants accuseraient un retard scolaire moyen supérieur à deux ans par rapport à leurs pairs autochtones. »

Précision du Café :
Mais quelle est la source de cette assertion ? D’une enquête sur le niveau en maths des élèves de 15 ans (PISA 2003). Commentaire de l’OCDE dans le rapport : (…) les enfants issus de familles immigrées sont désavantagés dès le départ. Ils sont en général affectés à des établissements scolaires moins performants qui ont souvent pour caractéristique d’accueillir des enfants issus des milieux défavorisés et où, dans certains pays, les conditions de vie en classe sont conflictuelles. Dans tous les pays examinés sauf quatre, au moins 25 % des enfants issus de la deuxième génération d’immigrés fréquentent des établissements scolaires où les populations immigrées représentent plus de 50 % des effectifs. En comparaison, moins de 5 % des enfants autochtones se trouvent dans cette situation dans tous les pays sauf deux. »


 ocde

Là où l’OCDE réclame donc des politiques publiques qui visent à réduire les écarts, dès le plus jeune âge, le rapport Bentolila préconise de laisser ces enfants chez eux jusqu’à trois ans, « parce qu’ils ont besoin d’un attachement fort aux parents ». Après trois ans, selon Bentolila, l’échec scolaire précoce des enfants de migrants « est un fait » (où sont les études qui le prouvent ?). Il recommande donc d’utiliser le « conte bilingue comme outil thérapeutique » ( ?) et d’avoir envers « ces » parents « une attitude d'ouverture, de valorisation, de négociation tranquille en dehors de positions idéologiques ou de surdité à la différence »…

Programmes de 2002 :« L’accès au langage dans une situation de plurilinguisme n’est pas en soi un handicap ou une difficulté, particulièrement lorsque les interlocuteurs de chacune des langues sont bien identifiés et adoptent des attitudes claires en s’adressant à l’enfant. À cet égard, les enseignants de l’école “représentent” le pôle français de la situation de plurilinguisme et doivent s’y tenir.
Les situations dans lesquelles une des deux langues est socialement dévalorisée par rapport à l’autre (on parle alors de “diglossie”) sont très souvent pénalisantes pour l’enfant. L’école doit jouer un rôle équilibrant et montrer que, si le français est la langue qu’on y utilise, cela ne signifie pas que parler une autre langue dans le milieu familial soit un signe de relégation culturelle. »


Circulaire langage 2006 :« Ces élèves constituent une population très variée si on prend en compte des variables d’ordre géographique, linguistique, culturel, social, scolaire. (…) La reconnaissance de la langue maternelle, le développement des compétences de l’enfant dans cette langue ne sont pas préjudiciables à l’apprentissage du français, bien au contraire ; l’apprentissage d’une langue seconde est facilité si l’enfant possède dans sa langue maternelle ce que nous appelons le « langage d’évocation. (…) Les enfants n’ont pas acquis la conscience phonologique dans leur langue maternelle ; toute solution qui pourrait permettre d’engager les enfants dans des activités favorables à cette acquisition dans leur première langue est bienvenue. Les parents doivent être incités à dire des comptines, à raconter.
Par ppicard3 , le lundi 07 janvier 2008.

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