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Reuter ICEM Enseignement professionnel : l'année de la "rénovation" ?
Reuter ICEM Enseignement professionnel : "ici, tout est plus fort qu'ailleurs..."
Sous les feux de la rampe par l'effet conjugué des réductions de postes et du projet de "rénovation" qui vient de signer le syndicat majoritaire, le SNETAA, et finalement aussi le SGEN, l'enseignement professionnel est comme un révélateur de l'Ecole. Parce que s' y cristallisent toutes les contradictions de l'Ecole (réussite de tous contre sélection sociale, égalité filles/garçons contre division du travail, éducation bienveillante contre instruction structurante, normativité scolaire contre normalisation et contrôle social), tout y est plus fort qu'ailleurs, ls réussites comme les échecs.

Travailler dans l'enseignement professionnel, ce peut être sortir de classe émerveillé par la capacité d'une classe de CAP à s'approprier la richesse des points communs  de la langue d'Abdelmalik ou celle de Jacques Brel, ou exténué par une lutte sans fin contre 30 individus qu'on n'a pas réussi à mettre au travail. Ce peut être offrir des voies de réussite par une insertion professionnelle réussie, ou constater l'étendue de ravageurs clivages sociaux qui cantonnent les "dominés" dans la reproduction des conditions de vie de leur famille.
La transformation des Bac Pro en trois ans, en lieu et place des deux années de BEP suivies de deux années de Bac Pro, en est une incarnation : sera-t-elle une occasion de "revaloriser les formations en LP", comme le pense une chef d'établissement engagée dans son métier, ou la machine à exclure les plus en difficulté par la suppression des BEP, comme le pense certains syndicats non-signataires ?

Evoquer l'enseignement professionnel, c'est évoquer les destins de ses élèves, dont une partie grossira les rangs des "sans qualification", n'ayant pu trouver dans ce que propose l'école une alternative à leurs dificultés. Problème essentiel dans la perspective d'une "société de la connaissance" qui ne peut tirer sa richesse future que de la qualité de ses cerveaux, il ne saurait être renvoyé à la seule responsabilité des enseignants des filières professionnels, sommés de "faire réussir" par un système qui peine souvent à reconnaître leur "égale dignité" avec leurs pairs du collège et du lycée "général".
Parce qu'il a su, depuis des décennies, construire malgré tout de grandes réussites, en inventant plus que d'autres des techniques et des manières de faire qui favorisent la mobilisation intellectuelle, l'enseignement professionnel regorge de minuscules succès, de tours de main, d'expériences. Ce dossier en donne quelques uns à voir, si tant est que la richesse des métiers puisse s'écrire...

Dossier réalisé par Monique Royer, Françoise Solliec, Patrick Picard
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