Education pour tous : Le rendez-vous de 2015 sera-t-il manqué ? 

L'éducation pour tous ce n'est pas encore pour demain. L'Unesco publie l'édition 2012 sur rapport sur l'éducation pour tous. Il montre un essoufflement des progrès réalisés depuis 2000. Si l'accès à l'enseignement primaire reste impossible pour une partie des enfants des PVD, le rapport se penche aussi sur l'illettrisme dans les pays développés.

 

En 2000, les pays membres de l'Unesco s'étaient engagés à assuré la scolarisation primaire universelle. A trois ans de cette date, l'Unesco publie un rapport alarmant : l'objectif de la scolarisation universelle semble inaccessible. "Les progrès ralentissent et la plupart des objectifs de l’EPT ont peu de chances d’être atteints", écrit le rapport. "Malgré les sombres perspectives d’ensemble qui se dessinent, les progrès accomplis dans certains des pays les plus pauvres du monde montrent ce qu’il est possible de faire avec l’engagement des gouvernements nationaux et des donateurs d’aide internationale, notamment permettre à un plus grand nombre d’enfants d’être scolarisés dans l’enseignement préscolaire, d’achever leur scolarité primaire et de passer dans l’enseignement secondaire".

 

Le nombre d'enfants non scolarisés a baissé de moitié dans le monde depuis 2000, passant de 108 à 61 millions. Mais depuis 2008, le nombre stagne et même, en Afrique subsaharienne, il est reparti à la hausse. Plus grave encore, 200 millions d'enfants n'achèvent pas le primaire, ce qui veut dire que les apprentissages de base ne sont pas suffisamment ancrés pour être durables.

 

Comment expliquer cela ? La pauvreté y a sa place. Les enfants sont retirés de l'Ecole pour donner un coup de main à la famille. Mais il faut aussi tenir compte du manque de professeurs et de l'embauche d'enseignants très peu formés. On estime que 130 millions d'enfants vont quitter l'école primaire sans savoir lire et écrire. Ou encore que l'Afrique manque de 5 millions d'enseignants.

 

Est-ce à dire que rien n'ai été fait ces dernières années ? On a vu le nombre d'enfants non scolarisés divisé par deux. On peut aussi donner en exemple les pays qui ont fait reculer les inégalités de genre. C'est le cas par exemple en Inde. Dorénavant le taux de scolarité des garçons et celui des filles sont identiques dans un pays qui symbolisait les inégalités. Pour obtenir ce résultat une politique ciblée sur les filles a été menée. .

 

Que faire ? Le rapport s'attarde sur le cas des décrocheurs des pays développés. C'est effectivement préoccupant. Mais n'est ce pas l'arbre qui cache la forêt ? Il vante l'apprentissage allemand, en oubliant qu'il renforce les inégalités. Une autre recommandation concerne le financement de l'éducation par des aides au développement. Celles ci stagnent depuis 3 ans et cela déséquilibre fortement les finances des états les plus démunis. Il suffirait de 5 milliards pour assurer la scolarité primaire universelle.  Cette somme ne représente qu'une partie du budget des JO de Londres...

 

F. Jarraud

 

Le rapport

 

Par fjarraud , le mardi 16 octobre 2012.

Commentaires

  • alpha, le 18/10/2012 à 15:46
    Il fallait un peu s'y attendre, voir, par exemple :
    « L'éducation pour tous : progrès apparents ou apparence de progrès? »
    Lettre n°45, janvier 2008
    http://portail-eip.org/Fr/Publications/Lettre/Droit_ed/Droit_ed.html#45

    Jean Hénaire
    cosmos@jean-henaire.info

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