Pas de grande surprise, le 26 juin, dans l'épreuve de français du brevet. Une rédaction un peu plus longue, une dictée un peu plus courte. Surtout peu de grammaire et des sujets qui font le lien avec le programme d'histoire.
Les élèves de Troisième, en série générale, ont planché le 26 juin sur un sujet particulièrement inspirant, puisqu’il s’agissait d’un extrait de la pièce contemporaine de Charlotte Delbo, Une scène jouée dans la mémoire (2001). Belle surprise, donc, pour les correcteurs comme pour les élèves. Les élèves découvrent le face-à-face émouvant entre Paul, condamné à mort par les nazis, et sa femme Françoise qui s’interroge sur le sens de l’engagement et du sacrifice.
La surprise se situait plutôt du côté des questions qui ont fait la part belle à la compréhension du texte. En effet, ce sont pas moins de sept questions sur huit qui étaient consacrées à la compréhension du texte. Il fallait donc chercher l’irréductible question de grammaire, notée sur un petit point, et tapie derrière une question de sémantique. Bien entendu, reste l’exercice de réécriture, notée sur quatre points, qui demandait à l’élève d’opérer une transformation (le passage à la troisième personne du pluriel, au féminin), pour tester les compétences grammaticales. Là encore, petit effet de surprise. Derrière cet énoncé plutôt simple se cachent quelques difficultés de conjugaison et de grammaire.
On notera cette année l’ouverture des questions de compréhension et la place laissée à l’imagination de l’élève, notamment avec la dernière question : « Si vous étiez metteur en scène, quels éléments de décor (…) choisiriez-vous ? ». Un beau tremplin d’expression personnelle pour l’élève… en tous cas pour celui qui a la chance de disposer d’un large panel lexical.
La dictée a occupé cette année vingt minutes de l’épreuve, au lieu de 30 minutes d'habitude. Le texte, extrait de L’armée des ombres de Joseph Kessel (1963), ne présentait pas de difficulté majeure. Quelques accords sujet-verbe exigeaient une relecture attentive, certes, mais rien de rédhibitoire pour un élève en fin de collège. Les correcteurs attendent maintenant les consignes des Inspecteurs pour tolérer peut-être, la majuscule au terme de « résistance », ou encore le pluriel à « matériel de sabotage ».
Les sujets de rédaction ont particulièrement inspiré les candidats ( Sujet 1 : Rédigez la dernière lettre de Paul à ses enfants. Sujet 2 : D’après vous, l’expression artistique (littérature, théâtre, cinéma, musique, peinture…) apporte-t-elle quelque chose à l’évocation des événements du passé ?). Il faut dire que le thème de la Résistance séduit la mémoire, comme les esprits. Il fallait, au choix, rédiger une (longue) lettre d’adieu d’un père à ses enfants, ou réfléchir au rôle de l’expression artistique à l’égard de l’évocation des événements du passé. Cinquante lignes étaient exigées, cette année, contre les quarante habituelles.
Le sujet de Français en série générale cette année s’est donc attaché à convoquer les sentiments et la mémoire des élèves, plus que leurs compétences de langue – pour la plus grande satisfaction des candidats. Il a au moins le mérite d’inciter l’élève à réfléchir sur le devoir de mémoire, et le sens de l’engagement. Petit prémisse de philosophie, en continuité avec le programme d’Histoire. Les enseignants de Français, quant à eux, restaient plutôt sceptiques quant à la légèreté des vérifications grammaticales…
Adeline Buisson
Français, série générale - 1ère partie
Français, série générale - Dictée
Français, série générale - Rédaction
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