60 profs à l’université d’été Mer-Education sur le réchauffement climatique 

La seconde édition de l’Université d’été Mer-Education organisée par l’Institut Universitaire Européen de la Mer a rassemblé une soixantaine d’enseignants du second degré à Brest du 25 au 28 août 2014. Le thème de la semaine de formation était le réchauffement climatique avec une vingtaine de chercheurs présents la semaine notamment la paléo climatologue Valérie Masson-Delmotte.

 

Des enseignants de toute la France ont fait le déplacement à la pointe de la Bretagne. A noter même la présence de professeurs de Mayotte et du Bénin venus échanger sur le réchauffement climatique. Plusieurs conférences ont posé la problématique de la semaine avec notamment Christophe Bonneuil, historien des sciences au CNRS, Valérie Masson-Delmotte du CEA et Olivier Arzel, océanographe à IUEM. Les enseignants ont épluché les derniers rapports du GIEC avant de travailler en atelier. Cette année encore, trois parcours sont proposés : la mousson africaine, le changement climatique en Arctique ou la simulation des océans.

 

Même si la majorité des enseignants présents exercent les Sciences de la Vie et de la Terre, toutes les matières sont représentées dans cette formation qui se veut véritablement pluri disciplinaire. L’objectif principale est « l’immersion des professionnels de la pédagogie dans le monde de la recherche » .Mais à moyen terme, la formation a également pour but de favoriser des projets pédagogiques en lien avec les laboratoires de recherche. Ce sera surement le cas avec les nombreux logiciels de simulation présentés : FishBanks, logiciel qui permet de gérer le stock de poisson, BathTub pour visualiser les conséquences du variation du taux de CO2 ou encore DaisyWorld sur l’albédo. Des visioconférences sont organisées avec le continent africain durant laquelle les chercheurs présents sur le terrain expliquent leurs travaux.

 

Le traitement médiatique du changement climatique est également soulevé par Jade Lindgaard, journaliste à Médiapart. A cet effet, de nombreux échanges ont lieu entre les enseignants sur la perception des élèves des sciences du climat (lien en fin d’article).La semaine conviviale autour de buffets bretons et restaurants brestois s’achève par une visite des coulisses d’Océanopolis et une présentation des offres pédagogiques du célèbre aquarium marin. Au final, ces enseignants formés pendant leurs propres vacances partent de Brest avec plein d’idées à mettre en œuvre, peut-être d’ailleurs dès cette année scolaire. La prochaine conférence climat aura en effet lieu à Paris en décembre 2015 et le ministère de l’Education Nationale dans le BO de rentrée sollicite vivement les établissements scolaires à s’y impliquer.

 

Julien Cabioch

 

 

Quelques retours des enseignants présents à l’université d’été

 

Quel bilan tirez-vous de cette université d’été Mer-Education ? Qu’avez-vous le plus apprécié ?

 

Mireille, professeure documentaliste en lycée, Lyon « Un bilan contrasté; j'ai découvert qu'il ne suffit pas d'être compétent dans un domaine précis pour transmettre sa passion. En revanche, ceux qui ont réellement envie de faire partager y réussissent excellemment. J'ai apprécié la convivialité et la découverte de sujets qui m'étaient étrangers comme la mousson africaine. J'ai adoré la visite d'Océanopolis. »

 

Marie-Pierre, professeure de physique-chimie au lycée, Bordeaux « un bilan très positif, j'ai particulièrement apprécié la conférence de Christophe Bonneuil sur l'évènement anthropocène qui m'a donné un point de vue intéressant sur les conséquences des activités humaines ainsi que le débat avec Jade Lindgaard. Le volet sciences humaines est ce qui me manque pour intéresser et enrichir le questionnement des élèves. »

 

Cécile, professeure de SVT au lycée, Nantes « Bilan plus que positif. Mon but est atteint : rechercher une mise à jour de connaissances sur le thème des climats et de leur évolution. Le plus appréciable, pour moi, a été l’entente cordiale qui a régné entre les enseignants et les chercheurs ou universitaires ou autres intervenants. Des échanges sans langue de bois, sur des sujets motivants pour tous. Un souci d’apporter ses connaissances, ses tuyaux à chaque interlocuteur. »

 

Pourquoi s’être inscrit à cette formation ? La semaine a-t-elle répondu à vos attentes ?

 

Mireille « Parce que la Bretagne, pour changer d'air, d'ère, d'aire...Parce que le thème: changement climatique qui m'a permis d'actualiser mes connaissances et pour essayer de trouver un angle d'attaque qui intéresse mes collègues: en tant que documentaliste, je propose des thèmes, des expos et d’autres projets. »

 

Marie-Pierre : « Je me suis inscrite car le thème m'intéresse beaucoup et j'avais de très bons souvenirs de la précédente édition. Les conférences et ateliers ont répondu à mes attentes, il faut maintenant que j'approfondisse et explore les pistes soulevées. »

 

Cécile : « Parce que j’enseigne les SVT en TS spécialité et que le thème des climats y est abordé sur un tiers du temps annuel. Et le climato scepticisme me posait question : quels étaient les arguments de ces individus pour parvenir à aborder de telles notions…. Réponse trouvée. Cette semaine s’est merveilleusement déroulée : stimulation intellectuelle quasiment quotidienne,  diversité des thèmes abordés et des techniques utilisées. »

 

Sur quel(s) aspect(s) avez-vous le plus progressé ? Que pensez-vous réinvestir en classe ?

 

Mireille « Une formation quelle qu'elle soit est toujours une mini remise en cause personnelle; cela m'a donné envie de m'améliorer dans la culture scientifique. Certaines interventions étaient comme un voyage, faisaient rêver, les instruments (balises, thermomètres...), un vrai cabinet de curiosités. »

 

Marie-Pierre : « j'ai progressé sur le plan des connaissances en sciences humaines. J'espère pouvoir réinvestir en classe en TPE (inciter les élèves à choisir des thèmes en relation avec les sujets abordés et ce que j'ai appris me permettra, j'espère, de les convaincre), peut-être aussi en accompagnement personnalisé, en utilisant ce thème du dérèglement climatique comme fil conducteur. »

 

Cécile : « L’ouverture d’esprit. Un tel stage m’a permis de constater que la soif de connaissances ne s’étanche pas, que l’utilisation de termes appropriés, d’exemples concrets, de données chiffrées fiables ne peuvent que contribuer à une bonne dispersion des idées sur le changement climatique. J’aimerais réinvestir cette ouverture à mes élèves. De même que le fait d’un discours dit « scientifique » s ‘appuie sur des faits chiffrés, vérifiés sans cesse. Ce que je pense le plus réinvestir sera l’utilisation du logiciel Simclimat, particulièrement efficace à modéliser les futurs changements, de façon à tenter d’aboutir à cette idée : c’est à l’échelle de chacun qu’il faut agir mais leur faire prendre conscience également qu’il y a des « décideurs et que ce sont ces personnes qu’il faut toucher. »

 

« Ce stage m’aura boosté pour la rentrée. Ces moments de détente, d’échanges, d’impression de vivre dans un monde parallèle n’ont pas leur pareil pour déconnecter d’une réalité professionnelle parfois sclérosante et sans empathie pour l’autre. N’ayant jamais fait d’ethnologie, j’ai été surprise et très intéressée par les comportements de chacun. Une mention spéciale à A. Hubert pour la gestion du groupe. Je n’ai pas senti une personne à l’écart. Jamais un sans faute, toujours à l’écoute, une motivation sans égale qui devient vite contagieuse. »

 

En savoir plus

Mer-Education 2013

Simclimat

Article sur Médiapart « CO2 et climat : galères de profs »

Site internet de la formation

 

Infos pratiques

Budget par professeur : 50 euros. Le reste est financé par le LabexMer et ses partenaires

Du lundi 9h00 au vendredi 12h

Repas et logement compris

28 heures de formation

 

 

Par fjarraud , le mardi 09 septembre 2014.

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