Géo : L'atlas global à l'école du citoyen du monde 

"L'atlas global veut interpeller en chacun le citoyen du monde", annoncent Christian Grataloup et Gilles Fumey, ses auteurs. Avec Patrick Boucheron, ils proposent un livre événement qui fait date par le renouvellement de la vision du monde qu'il apporte. En 60 cartes, les auteurs invitent à lire dans le monde d'aujourd'hui ce qui constitue sa vie. Car nos vies appartiennent bien à un univers global. Ainsi ils dessinent la carte du bonheur , celle de la beauté, d'Internet, des virus, du risque écologique ou des pays poubelles. Christian Grataloup présente ce nouvel outil pour penser le monde.

 

Alors que beaucoup cherchent à réhabiliter le roman national, vous publiez un atlas global qui revendique une histoire globale. C'est volontaire ?

 

Il s'agit bien d' une réaction contre la réhabilitation du roman national. On vit dans le monde et on esquisse un roman global.

 

Vous  vous adressez au citoyen du monde qui serait en chacun de nous. Existe-il vraiment ?

 

Pour créer une citoyenneté il faut un ennemi. La plupart des visions du monde se sont construites contre un ennemi héréditaire. Or le monde n'a pas d'ennemi mais des problèmes. L'atlas s'intéresse à ces problèmes comme tout ce qui concerne la gestion de la planète.

 

Vous n'hésitez pas à cartographier les "territoires de la résistance au monde". Le monde n'est pas si global ?

 

Il faut à la fois penser global et être conscient qu'il y a des résistances à la globalisation. Plus un état est gros, comme la Chine ou les Etats-Unis, plus il résiste à l'envie d'être global et aux contraintes d'une collectivité mondiale. Mais la mondialisation reste inévitable. On parle souvent d'une première mondialisation avant 1914. Or elle s'est terminée par l'âge d'or des nationalismes et la guerre mondiale. L'anti mondialisation peut être brutale et dangereuse.

 

Quel regard jetez vous sur la géographie enseignée aujourd'hui ?

 

Il n'y a pas le minimum d'accord sur ce qui doit être enseigné. C'est la grande différence avec la géographie de la IIIème République ou celle des années 1960. Rappelez vous on mettait le territoire national au centre du monde ! On ne dit plus ça  mais on n'a pas d'accord pour dire qu'il faut enseigner une géographie mondiale ou européenne ou locale. Alors on fait un peu de tout.  La géographie actuelle manque d'une colonne vertébrale.

 

Christian Grataloup et Gilles Fumey, L'atlas global, 60 cartes. Un autre monde émerge sous nos yeux. Editions Les Arènes. ISBN 978-2-35204-366-9

 

Par fjarraud , le vendredi 21 novembre 2014.

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