Elle devait se terminer à 18h30. Mais finalement c'est à 20h30 que les représentants syndicaux ont quitté le cabinet de N Vallaud-Belkacem le 17 mars. Ce premier tour de table sur la réforme du collège est marqué "par des désaccords nets sur plusieurs points" entre les organisations syndicales, nous a confié Frédéric Sève, secrétaire général du Sgen Cfdt. La manifestation prévue par le Snes francilien le 18 mars devrait également peser sur la réforme du collège.
Malgré le travail de préparation du ministère, qui avait diffusé des fiches sur les principaux points de la réforme, la réunion du 17 mars n'aura été qu'une étape. Il n'y a pas eu d'accord ou de relevé de conclusions et une nouvelle réunion entre le ministère et les syndicats est prévue la semaine prochaine.
La réforme du collège est marquée par davantage d'autonomie accordée aux établissements. Ceux ci peuvent gérer environ 20% du temps scolaire du cycle 4 (5ème à 3ème) pour l'affecter à des travaux interdisciplinaires (de EPI), de l'accompagnement des élèves ou des dédoublements.
"Les syndicats se sont exprimés et chacun a pu marquer ses opinions. Certaines organisations sont dans un refus de la réforme", nous a dit Frédéric Sève, secrétaire général du Sgen Cfdt, à 'issue de la réunion. Le Sgen est dans une posture de négociation. Juste avant la réunion, le Snalc avait baptisé la réforme de "monstruosité". Pour ce syndicat elle "signe le début d'une vaste chienlit dans tous les collèges" du fait de cette marge autonomie.
"On peut rassurer les enseignants : il n'y aura pas de perte d'heures pour les professeurs", nous a dit F Sève. Selon lui l'enveloppe horaire de la réforme fait passer la dotation horaire des collèges de 110,5 à 113,5 heures enseignants. Cette augmentation de moyens explique la création de 4000 postes. Mais si l'horaire professeurs augmente ce n'est pas forcément le cas pour l'horaire des élèves. Enfin les choix locaux sur les EPI, l'accompagnement et les dédoublements vont moduler le poids de chaque discipline même si l'horaire de chacune serait renouvelé.
Par rapport au projet initial, le ministère réfléchirait à revoir à la hausse l'horaire de la LV2. Introduite en 5ème, la LV2 devait garder 6 heures d'enseignement, à raison de 2 heures par niveau. Cela pourrait passer à 3 heures. Le nombre des EPI avait été fixé à 8. Il pourrait diminuer.
François Jarraud