Céline Alvarez au regard des instits 

C'est un des best sellers de la rentrée. Le livre de Céline Alvarez, qui décrit trois années de travail en école maternelle, a une couverture médiatique telle que la ministre a été amenée à relancer le conseil de l'innovation (Cnire). Mais qu'en pensent les professeures de maternelle ? Nous avons interrogé trois enseignantes, bien installées dans le métier, pour leur demander leur analyse d'un livre destiné au grand public. Deux mots reviennent : déception et trahison. Céline Alvarez ne fait pas l'unanimité.

                        

Un parcours très particulier

 

Peut-on baser une analyse de l'Ecole sur trois années d'exercice solitaire au même endroit ? Une méthode pédagogique peut-elle s'imposer quand elle n'a été testée que dans une classe et évaluée de façon non scientifique ?  Peut-on donner des leçons à une profession quand on l'a si peu exercée et qu'on en a démissionné ? A toutes ces questions, la réponse est simple.

 

Professeure des écoles en maternelle, Céline Alvarez a obtenu d'emblée, grâce à des soutiens bien placés, immédiatement après le concours, l'autorisation d'ouvrir une classe expérimentale, d'exercer dans une salle particulièrement vaste, d'avoir du matériel spécial labellisé Montessori, des élèves triés pour construire une classe multi âge et enfin d'avoir en permanence une aide spécifique choisie par elle. Puis quand elle a perdu ces privilèges, au bout de trois ans seulement, après le départ de son protecteur sous V Peillon, elle a démissionné.

 

Toutes ces conditions extraordinaires suffiraient à décrédibiliser l'expérience et le livre. Pourtant il ne laisse ni parents ni enseignants indifférents. Les uns y lisent une école où chaque enfant s'épanouirait en douceur. Les autres y trouvent , au début du livre, des principes de bon sens et une bienveillance envers l'élève qui ne peut laisser indifférent.

 

Quid de l'apprentissage de la socialisation ?

 

Pourtant la lecture tourne à l'aigre chez nos instits. "C'est dommage. Son livre aurait pu donner des pistes intéressantes aux enseignants. Mais on se sent méprisé", nous a dit Lilia Ben Hamouda, qui exerce en maternelle à Stains (93) en Rep+. Voyons pourquoi...

 

D'autres enseignantes appliquent les méthodes Montessori dont se réclame C Alvarez. C'est le cas notamment de l'équipe de l'école des Grands Pêchers, à Montreuil (93). Cette équipe a été primée au Forum des enseignants innovants en 2014. Mais les idées de Montessori n'y sont appliquées qu'une partie de la journée. "Ce qui est important c'est d'articuler le temps où l'enfant travaille de façon individuelle en libre choix avec la confrontation en classe entière", nous dit Lucie Cabaret, professeure dans cette école. "L'accueil Montessori le matin permet une entrée en douceur dans la classe de façon individuelle. Mais une des grandes missions de l'école maternelle c'est l'apprentissage de la socialisation". C'est un des principaux reproches faits au livre, qui sur ce point s'appuie sur les idées de Montessori.

 

"Il y a quelque chose d'inquiétant dans le temps passé par les élèves en enseignement individuel", explique Maeliss Rousseau, une enseignante d'Asnières (92). Dans le livre C Alvarez déclare passer 30 minutes en classe entière et le reste du temps en travail individuel. "C'est très peu", souligne M Rousseau. "A l'école on apprend à participer, à dédramatiser, à se réjouir de la réussite de l'autre, à vivre ensemble. Une telle répartition du temps c'est aller vers l'individualisme".

 

Quid du sens des apprentissages ?

 

"Je suis très inquiète aussi sur la question du sens", continue M Rousseau. C'est dans la confrontation avec le groupe, dans des activités communes que le sens des apprentissages se fait jour. L Cabaret relève aussi que cette confrontation est nécessaire aux acquisitions. Sinon l'enfant reste enfermé dans les exercices type Montessori sans faire le passage à une autre situation.

 

L'idée d'un apprentissage naturel par l'enfant suscite beaucoup d'incrédulité. "C'est vrai pour certains enfants", explique Lilia Ben Hamouda. "Mais la plupart des enfants ont besoin d'être aidés". Une idée partagée par Maeliss Rousseau. "Spontanément les enfants ne vont pas vers un matériel qui les fait progresser et qui donc les déstabilise. "L'enfant a besoin de se sentir autorisé à apprendre", explique L Cabaret. "Cette pédagogie confronte l'enfant au libre choix et pour certains enfants c'est très violent".

 

Dans son école à Montreuil, cela passe par l'intégration la plus poussée possible des parents dans la vie de l'école. Ainsi les enseignantes, les enfants et des parents sont partis en week-end ensemble. "On a vu des choses incroyables. Les parents ont découvert qu'ils pouvaient faire confiance aux autres parents et aux enseignants". Cette démarche collective lui semble la base des progrès des enfants.

 

Si le matériel Montessori, largement décrit dans le livre, est généralement jugé "très efficace", lui aussi tombe sous les critiques. "Je suis étonnée de voir l'utilisation des lettres Montessori", explique L Cabaret. "C'est en décalage avec les recherches actuelles. Ça date beaucoup. Lire c'est chercher et on s'appuie davantage sur les travaux de Mme Brigaudiot ou de B Devanne alors que l'approche Montessori est en décalage sur la question du sens. On écrit pour communiquer pas pour un exercice individuel".

 

Épanouissement individuel vs construction du collectif

 

Mais c'est surtout le projet social porté par la méthode Alvarez qui suscite le doute. Les enseignantes relèvent que les enfants sont socialement indifférenciés dans l'ouvrage de C Alvarez. Or les différences sociales sont très marquées dès la maternelle. "Il est aberrant de dire qu'un enfant pauvre et riche c'est pareil", estime Leila Ben Hamouda.

 

"Elle met l'accent sur l'épanouissement individuel alors que ce qui compte c'est l'émancipation collective", explique L Cabaret. "Il y a quelque chose de séduisant car on entre dans une classe apaisée avec des enfants calmes et du beau matériel. Mais sa méthode pose beaucoup de questions sur le collectif, la contextualisation des apprentissages". La croyance en l'épanouissement individuel sans stimulation par l'adulte finirait par se retourner contre les enfants des milieux populaires.

 

"Pour faire vivre les enfants en société c'est tout un travail", rappelle M Rousseau. "C'est par l'école que se construit la société. On nous le répète assez en ce moment. Or chez C Alvarez, c'est sacrifié à la performance individuelle. Je m'interroge beaucoup sur la transmission des valeurs". Une dimension passé inaperçue chez cette enseignante très temporaire.

 

François Jarraud

 

 

 

Par fjarraud , le mercredi 12 octobre 2016.

Commentaires

  • Renabatic, le 28/09/2022 à 00:28
    Même ancien, cet article reste le dernier publié sur Céline Alvarez, d'où ce commentaire.
    Après des mois de visualisation des vidéos de Céline Alvarez, notamment les dernières concernant la formation de plusieurs centaines d'enseignants en primaire, à la demande du Ministère belge de l'éducation, je ne peux que constater la faiblesse de la connaissance des travaux de celle-ci par les différents enseignants donnant leur avis dans cet article : tous les points de critiques soulevés reprennent banalement les arguments des adversaires de Montessori, alors que Céline Alvarez précise en préambule de beaucoup de ses interventions, que le matériel et l'organisation de Montessori n'est pas le principal élément de réussite. L'essentiel est bien ailleurs, et pour critiquer une pédagogie, faut-il encore prendre le temps de l'étudier.

    Les résultats de l'école française sont catastrophiques, et ils ne cessent de chuter encore et encore, mais surtout ne changeons rien (ou en tous cas, sans remettre en cause fondamentalement la pédagogie actuelle) : "la folie, c'est de recommencer encore et encore les mêmes choses, tout en espérant un résultat différent".




  • scalpaa, le 02/09/2018 à 14:31
    Il faudrait aussi parler de la manière dont ce bouquin est écrit. Quand on compare avec des comptes-rendus d'enquête sociologique, qui suivent une méthodologie précise et rigoureuse, et ne s'autorisent aucune envolée gratuite, on ne peut qu'être frappé par la faiblesse des "démonstrations" de Céline Alvarez. On passe systématiquement de "nous avons mis telle chose en place" à "cette expérience a prouvé que lorsque l'on fait confiance à l'intelligence naturelle de l'enfant, son instinct va naturellement l'orienter vers l'apprentissage, qu'il va dès lors aborder avec passion..." etc. Entre les deux, impossible de se représenter les choses concrètement. 

    Alors évidemment, on se laisse facilement griser par ce vocabulaire smiley qui fleure bon la prose néolibérale. Je suppose que le lecteur, généralement qqun qui n'a pas un super souvenir de l'Education nationale (j'avoue on comprend), comme la plupart des gens, se représente lui-même ce qu'il a envie et ne se rend pas compte qu'il a lui-même inventé la représentation et ne l'a pas du tout trouvée dans le bouquin. Comme dit Roland Gori, l'imposteur doit son succès à la demande sociale à laquelle il répond. C'est-à-dire que C.A. ne dit pas des choses fausses, mais elle enfonce des portes ouvertes. Des trucs "même pas faux", comme dirait Bourdieu.

    Soit dit en passant, le vocabulaire pédagogique de l'Education nationale n'est pas loin de ressembler à celui de Céline Alvarez... Ca ne change pas pour autant les pratiques. Tout ceci procède d'une mentalité selon laquelle le monde peut changer à coups d'ordonnances, de décrets et de déclarations enthousiastes.

    Et pour finir, j'invite les progressistes sincères qui s'intéressent aux pédagogies alternatives... à lire des choses plus sérieuses à leur sujet!!! C'est en effet un sujet passionnant! Mais gardez les yeux ouverts quand on vous parle de neurosciences...
  • Morgane2016, le 15/10/2016 à 12:30

    Mesdames, je suis tout à ait stupéfaite des propos tenus dans cet article. Il m’apparaît en effet que vos arguments ne sont pas renseignés par la lecture de bout en bout du livre d'Alvarez. Ou alors deux interprétations radicalement différentes de l'ouvrage sont possibles. Assujetties à quelles conceptions initiales alors ?

    Plusieurs points me frappent.

    Premièrement l'absence renouvelée de référence à l'ensemble de la recherche sur les compétences exécutives.  Toute personne n'ayant pas lu le livre se laissera facilement détourné de l'aboutissement de l'usage du matériel Montessori "vie pratique". Aboutissement qui est éclipsé par le matériel lui-même. C'est l'arbre qui cache la forêt. Et cela me permet de rebondir sur votre inquiétude "l'enfant reste enfermé dans les exercices type Montessori sans faire le passage à une autre situation". Les compétences exécutives sont les compétences socles ;nécessaires à tout apprentissage quel qu’il soit. Les compétences acquises de mémoire de travail, flexibilité cognitive et contrôle inhibiteur au cours d'exercices Montessori sont transférables à tout apprentissage : que ce soit la lecture, l'addition posée, le cycle de Calvin, ou la conduite. Non,l'enfant ne reste pas enfermé au contraire, on lui offre au moment où son cerveau est en pleine conquête de ces compétences, un matériel-clef de son « passage à une autre situation ».

    Ensuite, la question de l’individualisme.Vous semblez reclasser la reconnaissance de l’individu à l’arrivisme. A mon sens c’est un raccourci dangereux. L’émancipation collective n’est pas contradictoire avec la reconnaissance de chacun. Le collectif n’est pas une masse indifférenciée mais bien une somme de différences, riches et complexes. Si vous vous penchez sur les travaux de Céline Alvarez vous serez rassurées de constater que les enfants ne travaillaient pas toujours seuls ou en binôme adulte-enfant. Ils apprenaient également les uns avec les autres, les uns des autres. Coopéraient. Faisaient preuve d’empathie. Des comportements qui stimulent la sécrétion d’hormones que Catherine Gueguen considère comme les catalyseurs de l’apprentissage.

    30 minutes de « regroupement »vous apparaissent comme insuffisantes pour  apprendre à « participer,à dédramatiser, à se réjouir de la réussite de l'autre, à vivre ensemble ».Je m’interroge : dans une classe à fonctionnement traditionnel combien detemps un enseignant passe-t-il à faire vivre la collectivité ? En considérantqu’une classe standard de maternelle compte approximativement  5 groupes de 6 élèves ? Pour être justeil faut considérer qu’un temps t passé avec 1/5 de la classe est 1/5 de t passé avec ce collectif qui voustient à cœur.

    Je me permets en l’occurrence de soulevercette question : est-ce que faire la même chose dans une classe constitueun substrat suffisant à l’émergence d’un esprit collectif ? À la socialisation ?

    Enfin vous rapportez que « les enfants ne vont pas vers un matériel qui les fait progresser et qui donc les déstabilise ». N’est-ce pas le symptôme flagrant d’une perte du sens de ce qu’est l’école ? Si les enfants que vous côtoyez ne choisissent pas spontanément des activités suffisamment « challengeantes »,  ne souhaitent jamais explorer leur Zone Proximale de Développement ; ne vous interrogez-vous pas quant à la prédominance de la peur de l’erreur sur le bénéfice à apprendre ? Quant à la prédominance de la peur du regard de l’autre (membre du « collectif »adulte ou enfant) sur le bénéfice à se tromper et apprendre de ses erreurs ? 


  • gerardo, le 03/11/2016 à 12:30
    Il me semble que l'auteur de l'article n'a pas lu le livre.

    1) "Une méthode pédagogique peut-elle s'imposer quand elle n'a été testée que dans une classe et évaluée de façon non scientifique ? ...
    Puis quand elle a perdu ses privilèges, au bout de trois ans seulement, après le départ de son protecteur sous V Peillon, elle a démissionné."

    réponse : elle a démissionné parce qu'on n'a pas pu prolonger une expérience réussie et l'étendre pour éprouver sa validité mais cela ne lui fut pas possible. Voir le témoignage des parents :
    https://www.youtube.com/watch?v=fR5wAVjVi3I

    Céline Alvarez fonde sa méthode sur des principes scientifiques au contraire puisqu'elle s'appuie sur les derniers résultats des recherches neuroscientifiques et a même fait scanner le cerveau de deux enfants avec l'accord des parents pour montrer le développement langagier :
    https://www.youtube.com/watch?v=nwVgsaNQ-Hw

    2)"L'accueil Montessori le matin permet une entrée en douceur dans la classe de façon individuelle. Mais une des grandes missions de l'école maternelle c'est l'apprentissage de la socialisation". "Elle met l'accent sur l'épanouissement individuel alors que ce qui compte c'est l'émancipation collective", explique L Cabaret. "Il y a quelque chose de séduisant car on entre dans une classe apaisée avec des enfants calmes et du beau matériel. Mais sa méthode pose beaucoup de questions sur le collectif, la contextualisation des apprentissages".

    réponse : cela a été expliqué dans le livre.  Au contraire, les enfants ont montré un développement exceptionnel de leur socialisation car ils se respectaient et s'entraidaient, c'est au contraire une conséquence d'une pédagogie visant l'autonomie des enfants : les plus avancés prennent plaisir à enseigner aux moins avancés et les moins avancés apprennent à demander.  Les enfants sont mêmes restés solidaires entre eux lorsqu'ils sont passés dans des classes supérieures. Les élèves sont éduqués suivant le principe d'émulation et non de compétition :
    https://www.youtube.com/watch?v=R03zw6FIoQc

    3)  "L'enfant a besoin de se sentir autorisé à apprendre", explique L Cabaret. "Cette pédagogie confronte l'enfant au libre choix et pour certains enfants c'est très violent".

    réponse : C'est justement le point fort d'une pédagogie visant l'autonomie des enfants 
    : les enfants apprennent par eux-mêmes naturellement, c'est pourquoi dans cette façon de faire, il n'y a pas besoin de les autoriser à apprendre. C'est un problème de l'école actuelle où les enfants subissent et ne sont plus acteurs de leur apprentissage.

    4) "Mais c'est surtout le projet social porté par la méthode Alvarez qui suscite le doute. Les enseignantes relèvent que les enfants sont socialement indifférenciés dans l'ouvrage de C Alvarez. Or les différences sociales sont très marquées dès la maternelle. "Il est aberrant de dire qu'un enfant pauvre et riche c'est pareil", estime Leila Ben Hamouda."

    réponse : grossière erreur, la méthode a été pensée pour les milieux "défavorisés" au départ par Maria Montessori qui a prouvé que des enfants de milieux "défavorisés" pouvaient eux aussi bien réussir. Céline Alvarez a repris le flambeau et l'a brillament démontré.  Cette méthode est utilisée dans pas mal d'écoles privées coûteuses.

    5)  "Or chez C Alvarez, c'est sacrifié à la performance individuelle. Je m'interroge beaucoup sur la transmission des valeurs"

    réponse : c'est tout de même incroyable comment les choses soient présentées de manière inversée.  Au contraire, la méthodologie met l'accent sur la solidarité et le plaisir d'apprendre ainsi que la transmission entre les enfants. La performance individuelle n'est qu'un des fruits évaluables de ce type d'apprentissage. Céline Alvarez a développé toute sa dernière partie sur les concepts de reliance et d'empathie. Il suffit de regarder les vidéos pour comprendre que les enfants sont épanouis et s'aident collectivement.

    Mais peut être l'auteur de l'article n'a t-il pas regardé les vidéos des témoignages des parents non plus ?
    Alors en voici quelques-unes :
    https://www.youtube.com/watch?v=Yui1-aW3i1A
    https://www.youtube.com/watch?v=sbcNkCkZJ0M
    https://www.youtube.com/channel/UChh9mxzY_-iMWyI9IL_ax_Q

    Il est stupéfiant de voir à quel point cet article contraste avec celui publié il y a trois ans par le café pédagogique :

    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/04/23042013Article635022982296230018.aspx

    "Céline Alvarez, professeur des écoles ayant suivi une formation Montessori AMI 3-6 ans, mène cette expérimentation dans sa classe et le neuroscientifique, Stanislas Dehaene, est convaincu que les intuitions de Maria Montessori se trouvent confirmées par les avancées des sciences cognitives et de la psychologie expérimentale. "
    "Dans la classe de maternelle multi-niveaux de Céline Alvarez,  dès cinq ans les élèves savent lire, écrivent en cursive, comptent jusqu’à 1000, maîtrisent le système de numération décimal et le sens des quatre opérations. Ils font du tutorat pour les plus jeunes et sont tous autonomes, sereins et investis dans leurs apprentissages. Ces enfants ne sont ni surdoués ni privilégiés. L’école maternelle publique Jean Lurçat est au cœur du Luth à Gennevilliers : les barres et la ZEP aux portes de Paris."
    "Mme Alvarez met aussi l’accent sur les compétences sociales acquises grâce au cadre de la classe. Les enfants autonomes sont davantage dans l’autorégulation comportementale et dans la collaboration."
    Mme Alvarez souhaiterait étendre l’expérimentation réussie de sa classe : « Nous savons scientifiquement aujourd’hui que ces applications sont efficaces, que leur introduction précoce est bénéfique pour le développement de l’enfant et qu’elles aident considérablement à la prévention de l’échec scolaire. »
    "Le neuroscientifique Stanislas Dehaene, professeur de psychologie cognitive au collège de France, prête une attention particulière à l’expérimentation menée par  Céline Alvarez. Avec sa collègue Manuella Piazza, également neuroscientifique et chargée de recherche à l’INSERM, ils sont venus observer la classe et envisagent d’écrire un livre, avec la participation de l’enseignante, afin d’apporter un nouvel éclairage aux principes de la pédagogie Montessori à la lumière des sciences cognitives."
    « C’est avant tout une extraordinaire démonstration que dès cinq ou six ans, en ZEP, tous les enfants peuvent apprendre à calculer et à lire. L’éducation nationale doit se recentrer sur les fondamentaux cognitifs. L’école doit enseigner ce que le cerveau n’apprend pas spontanément. »

    À croire que vous ne lisez même pas ce que vous publiez vous-même...

    Dernier point : des professeurs de maternelle ont témoigné dans son livre avoir appliqué les méthodes préconisées par Céline Alvarez et ont semble t-il rencontré du succès. Ils ne sont pas anonymes, avez-vous pensé à les interroger ?
    • scalpaa, le 02/09/2018 à 14:13
      Ah oui elle a fait scanner le cerveau de deux enfants? Hmm charmant... Ca me donne vachement plus confiance d'un coup!
  • Zartine, le 12/10/2016 à 21:32

    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/04/23042013Article635022982296230018.aspx

    Autre auteur, Ange Ansour http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/04/23042013Article635022982296230018.aspx

    Sinon, que dire au rédacteur en chef du café pédagogique ? Quels "soutiens bien placés" ? Elle a été pistonnée ? C'est un complot ? Ça m'intéresse de savoir. "Immédiatement après le concours", Céline Alvarez, après son année de formation, a enseigné un an à Neuilly (dans un établissement où les enfants disaient "patères"et non "porte-manteaux", ce qui l'a renforcée dans l'idée qu'il fallait absolument travailler le langage sans relâche pour réduire les inégalités sociales dès la maternelle) avant de débuter son expérimentation à Gennevilliers. "Salle particulièrement vaste"... C'est fou comme le fait de retirer des tables et le coin regroupement (pour le remplacer par une ellipse au sol) peut aérer une classe ordinaire et donner une impression d'espace particulièrement vaste. Si mes souvenirs sont bons, je dirais que la salle faisait 50 m2, mais n'hésitez surtout pas à me corriger si quelqu'un a d'autres chiffres, je ne voudrais par écrire des choses fausses ( là, je devrais mettre un petit bonhomme qui sourit pour aténuer le propos, mais je ne fais pas ce genre de choses, alors non). De toute façon, cette classe (que dis-je, ce loft) n'a pas été construite pour Céline et existait déjà dans l'école. "Des éléves triés", vous l'entendez le "sur le volet" implicite ? Ben oui, quand on fait une classe multi niveaux, ce qui était un des piliers de l'expérimentation, on réfléchit à mettre des enfants de PS, des enfants de MS et des enfants de GS, on trie les enfants par âge en fait. D'ailleurs, en passant, la première année comme la classe était déjà constituée avant la nomination de Céline Alvarez sur le poste, il n'y avait que des PS et des MS. Ce qui fait qu'elle a débuté avec un niveau manquant alors que le triple niveau est un élément essentiel de sa démarche. A-t-elle demandé à ce que l'équipe revoit la répartition pédagogique en faisant jouer ses "soutiens bien placés" ? Il semblerait que non. "Perte de privilèges ... démission". Faut il rappeler que Céline Alvarez a passé le concours d'instit pour expérimenter dans une classe en zone d'éducation prioritaire les conclusions de réflexions et de lecture qui postulaient que les enfants tireraient bénéfice d'apprendre dans un environnement riche (intellectuellement), ordonné, en étant dans une classe multi âges et guidés par un étayage individuel bienveillant qui vise à se mettre en lien avec chaque enfant et À LES METTRE EN LIEN ENTRE EUX. Alors lorsque la hiérarchie lui a demandé de cesser le mélange des âges et de remballer son environnement, quel sens cela avait il de continuer ? Le matériel spécial labellisé montessori... Rassurez moi, les instit font tous leurs commandes, non ? Ils choisissent leurs outils. Céline Alvarez, parce qu'en classe expérimentale, a eu rapidement un matériel que l'on peut acquérir petit à petit. Ce sont des choix pédagogiques de dépenser l'argent alloué ( de façon très inégale selon les mairies). Elle avait une ATSEM à plein temps !! Non, mais c'est un scandale !! Dans une école maternelle !! Au lieu de râler parce qu'elle avait une aide à plein temps (ce qui n'est quand même pas exceptionnel, non ?), ne ferait on mieux pas de marteler que ce devrait être le cas de TOUTES les classes maternelles ? Non mais, 1 adulte pour 25 enfants ! Le ministère jeunesse et sport ne l'a pas osé avec les animateurs en ALAÉ. "ATSEM choisie par elle", ben là je suis d'accord tiens. Ça, c'est hors normes, et on pourrait même se dire que ce ne serait pas idiot que les enseignants aient un rôle au moins consultatif lors du recrutement des personnels intervenant auprès des enfants. Il serait temps de revaloriser les rôles, le statut et le salaire des ATSEM.

    Je laisse tomber pour tout le reste de l'article, j'ai du travail et si quelqu'un a le courage d'expliquer de quelle manière toute la partie "langage" de la pédagogie montessori a été adaptée à la langue française et réactualisée en fonction des connaissances actuelles sur les mécanismes d'apprentissages, allez y.

    • PierreB, le 31/01/2017 à 20:06
      Tout à fait d'accord avec votre propos. Je suis toujours aussi outré de constater que, même au sein de la sphère enseignante, on puisse AUSSI BÊTEMENT réduire à néant sans argument aucun les années de travail passionné d'une enseignante souhaitant simplement faire évoluer un système scolaire inadapté et porter à la connaissance de tous ses observations... Je doute fort que Céline Alvarez soit une utopiste irréaliste, une assoiffée de reconnaissance ou quoi que ce soit de cet ordre. Je suis par contre persuadé qu'elle souhaite simplement, par son ouvrage et ses travaux, promouvoir le meilleur enseignement qui soit pour nos élèves! 
  • Morgane44, le 12/10/2016 à 19:02
    C'est fou comme dès qu'en France quelqu'un OSE, nombreux sont ceux qui prennent un malin plaisir à démonter le projet, allant même jusqu'à être d'une mauvaise foi déconcertante. Ces témoignages sont empreints de ces mauvaises ondes, ainsi que de jalousie ! Quel dommage ! Il serait si simple de se réjouir que quelqu'un, en l'occurrence, Céline Alvarez porte enfin un message plein de bon sens quand les gouvernements se crêpent le chignons à coups de nouveaux rythmes et de nouveaux programmes !
  • Viviane Micaud, le 12/10/2016 à 08:54
    Par ailleurs, il y avait payé par une intervenante spécialisée à plein temps qui avait la compétence d'un enseignant (même si elle n'avait pas de diplômes), en plus de l'ASEM. Avec deux enseignants pour 30 élèves, on change quand même beaucoup la donne. C'est équivalent à un enseignant pour 15 élèves....
    • Valia, le 12/10/2016 à 14:57
      Je me permets de reprendre ses propos sur la page facebook "Les lois naturelles de l'enfants" :
      "Bonjour, la classe se composait de 25 à 27 enfants selon les années (et non de 12 comme cela est mentionné en ce moment sur internet ) J'étais assistée dans mes recherches par Anna Bisch qui, dans le cadre de la classe, a pris en charge le rôle de l'Atsem. Nous étions donc deux adultes. 
      Pour rappel, j'insiste à chacune de mes interventions - lorsque les journalistes ne coupent pas mes propos - sur l'importance capitale, ne serait-ce que d'un point de vue sécuritaire, de la présence d'un Atsem dans chacune de nos classes maternelles françaises. L'expérience de Gennevilliers tend à montrer qu'avec de meilleures conditions, notamment celle-ci, nos enseignants seraient en bien meilleure capacité d'aider nos enfants. L'expérience de Gennevilliers est totalement vouée à aider les enseignants, à leur ouvrir des portes, à montrer que la direction donnée par la recherche (autonomie, mélanges des âges) fonctionne et qu'il est grand temps de donner des moyens adaptés aux écoles pour mettre en place de tels "écosystèmes" pédagogiques et humains. Nous rappelons également sans cesse qu'il appartient à chacun d'emprunter le chemin le plus adapté à sa personnalité, à ses moyens et aux particularités de chaque enfant pour avancer dans cette direction. Ce message est central pour nous. Essentiel. J'espère qu'avec le temps il sera entendu. Belle journée à tous ! "


    • Valia, le 12/10/2016 à 14:50
      C'est faux! Il faut lire le livre et se pencher un peu plus sur son histoire, elles étaient 2 dans la classe : Céline Alvarez et Anna Bisch, formée en pédagogie Montessori, mais qui n'avait que cette compétence, pas celle d'un enseignant EN. 
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