Les syndicats divisés sur la réforme du lycée 

Le nouveau bac garde t-il son caractère national ou pas ? La réforme du lycée est il plus inégalitaire ou pas ? Les syndicats ont réagi très vite et de façon opposée à la réforme présentée par JM Blanquer le 14 février.

 

"Le SE-Unsa juge que le futur bac pourra être plus sécurisant pour les élèves tout en étant plus exigeant sur leurs acquis", estime le Se Unsa dans un communiqué. " Avec son oral appuyé sur un projet conduit par l’élève, la validation continue des acquis par des épreuves partielles encadrées nationalement, avec un tronc commun d’enseignements suffisamment large et des spécialités réellement approfondies, et évaluées par des épreuves terminales, la réforme proposée peut améliorer la formation des lycéens et la valeur certificative du diplôme". Le syndicat attire l'attention sur la mise en place de la réforme : " Pour que les bonnes intentions se concrétisent, le ministre doit garantir des dotations horaires suffisantes pour assurer une offre diversifiée de parcours et d’options et des conditions d’enseignement satisfaisantes dans tous les lycées".

 

Le syndicat Unsa des personnels de direction , Snpden, majoritaire, est lui aussi favorable aux réformes. " L'aspect le plus important du nouveau baccalauréat est que le recrutement dans l’enseignement supérieur pourra désormais intégrer des épreuves nationales et anonymes significatives et ne s’effectuera plus exclusivement sur la base des bulletins scolaires comme c'est le cas aujourd’hui", écrit le Snpden. Pour le lycée, " la transformation annoncée de l’enseignement général au lycée va vers plus de clarté et de simplicité d’organisation... Des enseignements moins nombreux aux horaires plus importants permettront de mieux ancrer les apprentissages et donneront le temps aux professeurs -qui devraient avoir moins de classes- d’aborder sereinement les notions nécessaires tout en accompagnant mieux des élèves qu'ils verront plus souvent".

 

Le Sgen Cfdt ne partage pas la même vision que les autres syndicats "réformistes". " L'évolution du lycée qui était indissociable de l'évolution du Bac passe à côté de la nécessité de positionner le lycée dans la continuité du socle du collège et dans la préparation à l'enseignement supérieur", estime le Sgen. "Le projet fait le choix de supprimer les séries dans la voie générale, mais, en même temps, maintient celles de la voie technologique et ne traite pas de la voie professionnelle. Il n'y aura donc pas d'amélioration de la mixité sociale au lycée.. Le projet du lycée ouvre des possibilités de choix aux élèves sans cependant s’inscrire dans une logique progressive de construction de parcours, ni permettre de véritable droit à l’erreur".

 

"Si le ministre a évacué les propositions les plus impraticables du rapport Mathiot, le projet de réforme du baccalauréat et du lycée qu’il vient de présenter n’en demeure pas moins inacceptable", estime la Cgt. Pour le syndicat "le lycée général que l’on nous propose n’est, finalement, qu’une façon d’orienter les élèves vers le supérieur, dès la fin de seconde, par leurs choix de disciplines de spécialités... Le projet tourne ainsi le dos à un lycée émancipateur, aboutissement de la construction d’une culture générale et technologique commune et va aggraver les déterminismes sociaux déjà à l’oeuvre dans le choix des séries, entre les élèves des milieux favorisés, qui sauront choisir les bonnes spécialités en fonction des « attendus » de Parcoursup et les autres. Il risque également d’accroitre les disparités territoriales entre établissements en mesure de proposer tous les duos de spécialités, voire d’offrir un duo « maison », et les autres".

 

Le Snes Fsu, principal syndicat de l'enseignement secondaire, est lui aussi très critique. " Le SNES-FSU constate que le baccalauréat se complexifie et devient un diplôme d’établissement... Au lieu d’une dizaine de journées consacrées à la passation en juin en Terminale, il y aura une accumulation d’épreuves : des partiels en Première et en Terminale, des épreuves écrites en mai ainsi qu’une dizaine de jours consacrés à l’oral et à la Philosophie en juin en Terminale. En quoi cette accumulation constitue-t-elle une simplification ?  Quelle garantie de justice pour les élèves du fait du renforcement du contrôle local ? Combien de journées d’enseignement perdues au lycée pour tenir ces épreuves ?" Le synicat relève aussi " le risque d’une offre de formation très inégalitaire selon les lycées et les territoires, et du développement de parcours d’initiés en fonction des attendus sélectifs de l’enseignement supérieur".

 

Le Snes

Sgen

 

Par fjarraud , le jeudi 15 février 2018.

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