Valentina Castillo Munoz : Quand le cours d'espagnol devient projet communautaire 

"Je voulais que les élèves prennent conscience que la France a su accueillir des réfugiés, et cela près de chez eux". Valentina Castillo Munoz, professeure d'espagnol au lycée Emile Roux de Confolens (Charente) et Geraldine Goujon, professeure documentaliste, ont fait d'une séquence de cours d'espagnol un véritable projet engageant 11 collègues puis la ville et un média local. Avec ce projet, le lycée devient un centre d'animation pour la ville. Mais il est aussi un lie d'épanouissement des élèves et de développement de l'empathie par la pratique artistique.

 

Un projet qui engage le lycée

 

A l'origine il s'agissait de commémorer la Retirada, l'exil des Républicains espagnols en France dont on célèbre les 80 ans. Mais le projet porté par V Castillo et G Goujon a pris très vite une autre dimension.

 

Le projet d'espagnol est devenu interdisciplinaire avec 11 enseignants du lycée et 6 disciplines impliqués. Si en espagnol les élèves étudient une séquence sur les migrations, en première L en français ils travaillent sur l'exil en littérature et en première S étudient le roman L'Eldorado. L'histoire-géographie, l'anglais, l'allemand sont aussi sollicités. En première L, l'étude documentaire aboutit à la rédaction de textes sur la Retirada avec un slameur Didier Lazaro.

 

La place des arts

 

Mais si le projet est extraordinaire c'est aussi que V Castillo et G Goujon associent "tout naturellement" les arts à ces séquences disciplinaires. "Je voulais que les élèves de STMG bénéficient d'une approche artistique", nous a dit V Castillo. "Ce n'est pas fréquent dans cette série". Aussi après l'étude des documents sur les migrations en espagnol, les élèves ont réalisé un haut relief sur la Retirada avec l'aide d'une artiste, Florence La Spada.  En première L les élèves réalisent des bustes en argile représentant les émotions en lien avec l'exil. En première S ils réalisent un "musée imaginaire".

 

Ouverture sur la communauté

 

Deuxième trait original, les deux enseignantes y associent "tout naturellement" un média local et la mairie. Radio Rhizome aide les élèves à réaliser des entretiens et des chroniques diffusées sur l'antenne.

 

Tous ces travaux seront exposés dans un centre municipal et la restitution donnera lieu à une conférence en lien avec l'association des espagnols de Charente.

 

"L'art donne du sens à ce qu'on fait", explique V Castillo. "Les élèves voient tout de suite l'intéret. Cela permet de développer chez eux d'autres compétences, transversales. Mon but n'est pas de faire d 'eux des artistes mais de développer ces compétences".

 

Pourquoi monter un tel projet ? "C'est enrichissant", explique t-elle. "J'aime bine donner une autre dimension à mon métier. Et on connait mieux les élèves ainsi".

 

François Jarraud

 

Le projet

Quand les élèves passent à la radio

 

 

Par fjarraud , le jeudi 28 mars 2019.

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