Coronavirus : Une opportunité pour le numérique ? 

Avec le coronavirus , "cette nouvelle situation amène les enseignants et les élèves à mettre en place de nouvelles formes de travail, d’entraide, d’accompagnement basées sur la distance. La désynchronisation est au cœur de cette transformation. Comment amener l’enseignant à penser la situation qu’il connait, la salle de classe en direct et en face à face, dans un contexte dans lequel cette co-présence est occasionnelle, voire absente ? Dans le même temps comment amener les élèves, et leurs familles, à imaginer ce que c’est qu’apprendre en dehors de la force coercitive représentée par l’ensemble des contraintes quotidiennes de la scolarisation : horaires, lieux, découpages disciplinaires, consignes à court terme, travail suivi et guidé en présence", écrit Bruno Devauchelle sur son blog. Il pose la question de l'hybridation de la forme scolaire. "Hybrider la forme scolaire c’est d’abord la repenser de fond en comble en envisageant des modalités plurielles dans lesquelles l’intention d’apprendre soit une donnée de base sur laquelle faire travailler toute la population... Il ne s’agit pas de redonner sens à l’école mais redonner sens à l’apprendre. Or la situation que nous vivons en ce moment est une belle opportunité, en s’appuyant sur les moyens numériques de réfléchir à ces transformations qui permettront de fonder l’enseigner et l’apprendre de demain."

 

Sur son blog

 

Par fjarraud , le mardi 10 mars 2020.

Commentaires

  • bdevauchelle, le 10/03/2020 à 12:30

    Commentaire de J.L. Durpaire :

    Merci Bruno pour cette réflexion qui ouvre un sujet éminemment important.
    L'opportunité serait, de mon point de vue, que des observateurs - Université,
    Inspection générale - se saisissent sans délai de cette situation pour l'examiner :
    comment chaque élève s'accapare-t-il les propositions qui lui sont
    faites ? Qu'en font les enseignants, les chefs d'établissement ? Peut-on ici évoquer des solutions hybrides ? N'est-ce pas plutôt le passage d'un
    enseignement totalement présentiel à un autre totalement distanciel ? Là, il
    faudrait examiner comment se mettent en place les nouvelles "contraintes" que tu
    évoques. Je ne crois pas qu'un élève puisse avancer seul chez lui en se
    disant "simplement" qu'il travaille pour son avenir ; il lui faut des perspectives
    plus proches, donc un suivi par exemple sous forme d'échéances d'évaluation,
    de "devoirs". Bref, dans cet enseignement à distance, c'est d'abord le cadre qu'il
    faut poser, avant même les contenus qui eux sont aisés à trouver. Bref , le prof a
    toujours le premier rôle. Et là aussi, il faut espérer qu'un accompagnement est mis
    en place. La grosse difficulté, en dehors du cadre, est la question du temps. Si les
    fermetures d'écoles, de collèges, de lycées sont limitées à 2 semaines, alors le
    recours à l'enseignement distance n'a pas le temps de se structurer. Il peut
    juste "maintenir" quelques activités, être davantage dans le domaine de
    l'occupationnel que dans une perspective durable. La question du temps est vraiment première. Elle permet à l'équipe enseignante de
    définir un programme de ce qui doit être fait sur la semaine, sur 2 semaines...
    C'est la première pierre du cadre. Et rien n'oblige , bien au contraire, à définir
    des cases horaires de l'EDT traditionnel. L'équipe enseignante pourrait là exposer
    la finalité : par exemple rédiger un texte de synthèse sur une question au programme
    en fournissant les références précises (manuels, documents en ligne...). La
    persévérance à distance serait à suivre. Il est probable que le recours à l'enseignement à distance sera bien plus facile
    pour les enseignants, pour les établissements qui ont recours à un ENT depuis
    longtemps et de manière régulière, qui pratiquent la pédagogie inversée. Là aussi,
    c'est à suivre, à évaluer, à faire connaitre. Alors oui, cette difficulté coronavirussienne pourrait se transformer en élément
    positif si elle contribuait à rénover le système éducatif, les conditions
    d'apprentissage, l'autonomie de l'élève tout autant que les solidarités, le
    partage... Surtout, que l'enseignement à distance ne se cantonne pas aux compétences
    cognitives, mais englobe les compétences psychosociales.
    Jean-Louis Durpaire Membre professionnel Laboratoire BONHEURS Université de PARIS-CERGY
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