"Nous devons avoir l'audace de changer de méthode.. C'est une révolution culturelle". Emmanuel Macron a présenté le 25 août devant les recteurs et les Dasen, ce qui sera sa politique éducative durant ce quinquennat. Peu de nouveautés par rapport à son programme électoral. Si ce n'est le caractère non obligatoire des débats annoncés à la rentrée et une réforme de la formation des enseignants. Ils seront (dans quelle proportion ?) formés dès le bac. Le montant du Fonds d'innovation pédagogique est ramené à 500 millions. E Macron a confirmé une revalorisation de 10% pour tous les enseignants et de 20% pour ceux qui s'engageront dans le "nouveau pacte". Car, avec la réforme de la voie professionnelle et le nouveau pacte, E Macron engage une libéralisation de l'Ecole tout en maintenant le cap pédagogique fixé par JM Blanquer. Que restera t-il de l'Education nationale dans 5 ans ?

A la veille de la conférence de presse de Pap Ndiaye, Emmanuel Macron s'invite dans la  réunion de rentrée des recteurs le 25 août. Alors que l'Education ne fait pas partie du "domaine réservé" du président, cette intervention marque sa volonté d'imposer ses conceptions éducatives. Au risque d'affaiblir son ministre.

Que sait-on de l'enseignement de la lecture en CP ? On a les travaux de R Goigoux. M. Bianco, M-L. Bosse, C. Boggio et C. Pobel-Burtin apportent, dans un nouveau numéro d'Education & Formations (n°104), un nouvel éclairage. A la grande surprise des auteurs, les enseignants de CP n'en font qu'à leur tête. Bien sur ils privilégient des méthodes qui lient graphèmes et phonèmes. Mais ils ne se servent pas des évaluations nationales et se réfèrent prioritairement à leurs collègues pour résoudre les difficultés.

Publiée une semaine avant la rentrée, la nouvelle FAQ explicite ce que signifie le protocole au niveau "socle". On notera le maintien de l'obligation vaccinale pour les psychologues scolaires et le maintien de la fourniture de tests. Les enseignants ont reçu un message du ministère les invitant à la consulter.

Selon le Snuipp Fsu, le ministère de l'éducation nationale vient d'autoriser le recrutement par les recteurs dans les listes complémentaires pour faire face au manque d'enseignants. Jusque là les listes n'étaient utilisées que pour les désistements des concours. Elles vont maintenant pouvoir servir à remplacer les postes non pourvus. Les personnes inscrites sur liste complémentaire sont formées et ont été reconnues par les jurys comme pouvant enseigner. Par contre elles deviennent fonctionnaires Et c'est ce que voulait éviter le ministère...

Tweet du Snuipp

Sur ce sujet

" Les fortes préoccupations qui se font jour en cette rentrée concernant les difficultés de recrutement des enseignants ne renvoient pas seulement au souci qu'il y ait des professeurs en nombre et de qualité, mais aussi à l'appréhension d'une « contractualisation » en marche", écrit Claude Lelièvre sur son blog. Il rappelle l'invitation du rapporteur des crédits de l'enseignement au Sénat ou encore de la Cour des Comptes (très présente au cabinet de P Ndiaye) à accroitre le nombre de contractuels. "Le mode de gestion des personnels [de l'Education nationale] pousse à l'extension continue des contractuels. C'est une tendance lourde pour accroitre leur nombre car il n'y a pas d'assouplissement de la gestion des enseignants", écrit par exemple la Cour. Or la loi de transformation de la fonction publique favorise le recours accru aux contractuels. On va vers la réduction du nombre de fonctionnaires. C'est aussi le décryptage du Café pédagogique.

Sur son blog

"Notre politique a été de favoriser les contractuels", explique D Auverlot, recteur de Créteil, à son ministre le 23 août. Dans cette vidéo diffusée sur Euronews, le recteur poursuit. "Et de les faire passer finalement avant les titulaires, ce qui en terme de gestion peut sembler un peu attentatoire par rapport aux dispositions de la Fonction publique". Pap Ndiaye est tout sourire. Les syndicats sourient beaucoup moins devant cet irrespect des droits des titulaires. "Cynisme et opportunisme en instrumentalisant la crise de recrutement pour aller toujours plus loin dans la remise en cause du statut et en piétinant les droits des titulaires", écrit S Vénétitay, secrétaire générale du Snes Fsu. "Le statut de fonctionnaire donne des obligations mais aussi des droits".

La vidéo

"C'est de la maltraitance". Selon Franck Antraccoli, secrétaire général d'ID FO, de nombreux personnels de direction sont à bout. "On fait un métier où on a besoin d'anticiper", nous a t-il dit. "Or depuis 5 ans c'est devenu impossible. L'Education est gérée sur un temps politique pas éducatif". Comme exemple il cite le retour des maths dans le tronc commun du lycée général. "Aujourd'hui je ne sais pas si je vais avoir les postes nécessaires à sa mise en oeuvre. Pourquoi fallait-il se précipiter ?". Autre exemple, les examens avec des règlements qui changent chaque année. "On ne sait jamais ce qui nous attend", nous dit-il, soulignant l'insécurité dans laquelle vivent les personnels de direction. Le syndicat a saisi le CHSCT ministériel. Il demande une enquête ministérielle sur le mal être des personnels de direction sur le modèle de l'enquête académique qui a eu lieu dans l'académie d'Orléans Tours.

La crise du recrutement touche aussi les transports scolaires. A quelques jours de la rentrée, les régions, qui gèrent ces transports, ne sont pas sures de pouvoir assurer  le fonctionnement de toutes les lignes. Sur France Info, François Bonneau, président de la région Centre Val de Loire et vice président de l'association des régions de France, déclare que "plus de 95% des circuits" seront assurés à la rentrée. Mais il reconnait qu'il manque environ 4500 chauffeurs. La Fédération des transports de voyageurs évoque 7000 chauffeurs manquants. A l'issue d'une réunion avec les ministres du travail, de transports et de l'éducation nationale, les organisations professionnelles et les régions le 24 août, le gouvernement estime que l'on a "sécurisé presque partout par des mesures d'urgence la rentrée". Tous les transports scolaires ne seront donc pas au rendez vous dans une semaine.

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"Avons nous encore besoin d'une éducation nationale ?" La question est posée dans le nouveau numéro de Dialogue (185) qui traite de l'exclusion. "On craint un séparatisme dont les pouvoirs publics s'accommodent, renonçant à combattre les inégalités de territoires", écrit le collectif de rédaction. "Et on pense alors aux quartiers pauvres. Mais ce qui est nouveau ce sont ces classes qui ouvrent tous les jours pour faire l'école entre soi". Contre elles, le numéro donne la parole à des acteurs qui tissent du commun.  Par exemple Pascale Billerey et Maud Delsart qui montrent comment elles ont repensé la cour de récréation de l'école. JL Le Quellec et C Benveniste présentent le projet Thélème au lycée Le Corbusier d'Aubervilliers. Andréa Capitanescu Benetti revient sur son livre "L'école à l'épreuve de la complexté".

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Cette journée scientifique, qui se tiendra le 19 novembre, rend hommage à Jacques Pain (1943-2021), professeur en Sciences de l’éducation à l’université Paris Nanterre. Elle est la première d’une série de trois manifestations. Trois orientations : conception et pratiques de la pédagogie institutionnelle, la violence et son traitement et enfin la pratique de la recherche en pédagogie institutionnelle.

Le programme

Sur Jacques Pain

Dans une nouvelle Note du conseil scientifique de la FCPE, Dominique Glasman revient, après son article de 2018 dans la Revue française de pédagogie) sur les enfants non scolarisés. Le choix de la formule des "enfants qui ne vont pas à l'école" ne doit rien au hasard. D Glasman montre que les familles ne font pas forcément le choix de ne pas envoyer leur enfant à l'école et que toutes ne pratiquent pas non plus l'instruction en famille. Alors que l'Etat a mis ces enfants sous surveillance au nom de la lutte contre le séparatisme, D Glasman montre la grande variété des situations et des motivations, ce qui est confirmé par les quelques études dont on dispose. Voilà une note toute en finesse...

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C'est une des créations d'Arnaud Durand cet été. " C’est une sorte de boogle mathématique (qui s’appelle le foggle)... C’est une version numérique qui peut aussi servir dans une version projetable (et les élèves écrivent sur feuille leurs calculs comme au boogle)". Et c'est le 1000ème article d'un site exceptionnel sur l'enseignement des maths

Le jeu

Sur Arnaud Durand

Et aussi

" Échanger des photos pour observer, comprendre et comparer des territoires. Chacune des photos permettra de décrire, de questionner un environnement proche, de construire des repères pour ensuite mieux comprendre les hommes dans leurs espaces". L'aventure Géodéclic faut vivre la géographie en invitant des classes à échanger sur leur environnement et à jeter un regard géographique autour d'elles. Les inscriptions sont ouvertes pour cette année scolaire.

Géodeclic

Sur Géodeclic

Selon le Robert, la philanthropie est un nom féminin signifiant amour de l’humanité et désintéressement. Un bien noble mot qu’a décidé d’investir Aude Court avec ses élèves de CM2 de l’école REP+ Pablo Neruda à Vaulx-en-Velin. Un projet ambitieux et peu commun dans lequel s’est lancée la jeune enseignante avec l’appui de l’association l’école de la Philanthropie. Un projet qui selon Aude a transformé ses élèves, « on sent qu’ils collaborent et coopèrent plus, qu’ils s’écoutent, qu’ils sont plus empathiques aussi et que cela impacte leurs relations ».

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