Clément Rendu : Introduire le jeu en histoire-géographie au collège 

Quelle place pour le jeu en histoire-géographie ? Pour Clément Rendu sans doute la première ! Professeur d'histoire-géographie au collège de Montcornet (Aisne), il a animé une formation sur le jeu en cours d'histoire-géo au collège. Il publie les documents liés à cette formation ainsi qu'un riche padlet sur le jeu au collège.

 

D'après le sondage que vous avez réalisé, la moitié des professeurs d'histoire-géo au collège utilisent le jeu en classe. Cela vous parait-il réaliste ?

 

Ca dépend de ce qu'ils appellent "jeu". Pour beaucoup le jeu se résume à des quizz et des questionnaires à choix multiple.

 

Quand on regarde leurs craintes face à l'utilisation du jeu en classe, ils parlent du caractère chronophage des jeux, des difficultés à gérer la classe et du manque d'intérêt. Partagez vous ces avis ?

 

Forcément je m'inscris en faux. On a pu montrer en formation que l'utilisation d'un jeu n'est pas forcément chronophage. Certes il faut une préparation qui prend du temps. Mais le jeu permet d'avancer dans une séquence de cours. Il ne fait pas perdre du temps En ce qui concerne la difficulté à gérer la classe, il faut rappeler que les jeux ont des règles que les élèves suivent. Alors il y a la question du bruit. Forcément un jeu est plus bruyant qu'un cours classique. C'est inhérent à l'activité car le jeu invite à communiquer. Ce bruit, c'est le bruit du travail.

 

Au palmarès des jeux utilisés en classe on trouve les jeux de rôle, les escape games, les quiz. Le jeu vidéo a une place très faible alors que ces jeux sont bien connus des élèves et aussi des professeurs. Pourquoi ?

 

D'abord parce que c'est compliqué à mettre en place. Il faudrait 30 ordinateurs assez puissants pour faire tourner le jeu et 30 exemplaires du jeu, toutes choses difficiles à réunir dans nos collèges. Il y a aussi des questions de limite d'âge : par exemple on ne peut pas utiliser Assassins Creed en 6ème car le jeu n'est autorisé qu'à des personnes plus âgées. Il y a une autre raison de mise à l'écart : dans notre formation on l'a mis de coté car c'est un jeu solitaire. Or on fait le choix de jeux où on travaille en groupe ou en classe entière. C'est un choix pédagogique auquel on tient.

 

On a l'impression que le jeu en classe sert surtout à soigner la relation avec les élèves. Qu'en pensez vous ?

 

C'est certain que cela a un impact sur la relation aux élèves. Car le jeu casse la monotonie du cours. Avec le jeu les élèves ne savent pas quelle direction prendre. Ils apprécient aussi que le professeur se mette en danger en jouant. Le jeu facilite aussi la coopération, la mutualisation entre élèves. Il développe des compétences sociales.

 

Mais le jeu permet-il de toucher tous les élèves ?

 

C'est notre parti pris. On veut des jeux de groupe. Ce sont des jeux ou les jeunes à besoin éducatif particulier se trouvent pleinement intégré.

 

Le jeu aide t-il à apprendre à réfléchir ?

 

Certains jeux oui. Par exemple le jeu "Marie Anna" invite à aménager le territoire. Les élèves doivent faire un diagnostic et développer leur aménagement. On va avoir autant de politiques que de groupe d'élèves. Et au final leur projet est confronté à un cas réel. Avec le jeu "Chasseur d'appart" les élèves sont comme de vrais professionnels. Ils analysent le jeu pour choisir la meilleure implantation.

 

Vos jeux préférés ?

 

"En route vers les Cévennes" a été créé par une collègue. Il permet de comprendre les dynamiques dans l'espace.

 

Propos recueillis par F Jarraud

 

La formation

 

 

 

Par fjarraud , le vendredi 30 septembre 2022.

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