Le prix Nobel à une professeure de français 

« J’ai passé les épreuves pratiques du Capes dans un lycée de Lyon, à la Croix-Rousse. (…) J’ai expliqué vint-cinq lignes – il fallait les numéroter – du Père Goriot de Balzac. » Ainsi s’ouvre La place, récit phare d’Annie Ernaux récompensée le 6 octobre 2022 par le prix Nobel de littérature. Beaucoup d’enseignant.es ont éprouvé une grande fierté de voir une collègue ainsi honorée. D’autant que l’œuvre d’Annie Ernaux livre à l’enseignement du français bien de possibles leçons : refuser « la littérature pour la littérature » et ainsi lui redonner du pouvoir de façonnement, dépasser la sacralité des « belles œuvres » et considérer les livres comme expérience du monde, donner au lecteur toute sa place pour lui permettre d’écrire sa propre vie dans les blancs du récit, restituer à la littérature des enjeux aussi politiques, penser que notre champ disciplinaire, peut aggraver les fractures culturelles et sociales, envisager que le style soit recherche clinique et sensible de la justesse plutôt que préciosité rhétorique, percevoir l’absurdité des 25 lignes à expliquer … Pour, enfin, ne plus déréaliser l’Ecole : «  La maîtresse parlait, parlait, et les choses n’existaient pas, le vantail, le soupirail, j’ai mis dix ans à savoir ce que c’était » (Les armoires vides).

 

« Regarde les lumières mon amour » par les élèves de Caroline Allingri

« L’événement » et « La place » par les lycéen.nes i-voix

« Les Années » par les élèves de Françoise Cahen

« Regarde les lumières mon amour » par les élèves de Laïla Methnani

 

 

 

Par fjarraud , le lundi 10 octobre 2022.

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