Edition 2013 de Ludovia à Ax-les-Thermes, dans l’Ariège, du 26 au 29 août 2013 sur le thème « Imaginaires et promesses du numérique en éducation ».

 Calendrier

Il n'y a actuellement aucun événement à venir.
Coups de cœur

 

Ludovia 2013 a fermé ses portes, et on en reste tout étourdi. En redescendant vers la plaine, il faut faire le vide, laisser les idées reprendre leur place naturelle, calmer les émotions, se retrouver.

 

Je me souviendrai de cette session comme d’un épisode presqu’hivernal (oui, 14 degrés l’après-midi, pour une Toulousaine, c’est hivernal !), la brume sur les sommets, l’humidité, le froid… mais un épisode ensoleillé par les rencontres, la bonne humeur et la fraîcheur (dans le bon sens cette fois) de nos amis wallons, les gazouillis virtuels toujours fort à propos, et les conversations fortuites (mais toujours connectées et pédagogiques !) lors des repas et des rares moments informels.

 

Je retiendrai mon désarroi de ne pas comprendre la langue dans laquelle on me parle, dès les premiers échanges. Pourtant, j’étais là l’an dernier, mais je devais encore écrire des post pour le blog du Café au lieu de laisser traîner mes oreilles partout… Et depuis, il faut se rendre à l’évidence, j’ai passé plus de temps sur la littérature russe que sur les réseaux sociaux et les blogs de pédagogie. Donc je sais maintenant que BYOD se dit AVAN (apportez votre appareil numérique) – si, si, ils en ont parlé l’an dernier ! (http://zecool.com/2012/10/01/sur-ludovia-tv-episode-2-la-technologie-des-eleves-bientot-dans-les-classes/), qu’il y a des grains en pédagogie (en général, les enfants aiment pas trop, quand y a des grains, ils préfèrent le lisse), et qu’il y a des classes inversées comme il y a des crèmes renversées ou des tartes Tatin. A lire, plus sérieusement, le post de Lyonel Kaufmann :

 http://lyonelkaufmann.ch/histoire/2013/08/29/ebauche-de-semantique-historique-les-mots-de-ludovia2013/

 

Mes notions préférées: la mobiquité (pour l'apprenant) et l'isomorphisme (dans la formation des enseignants)

 

Je retiendrai cette remarque d’André Delacharlerie, qui dirige actuellement l’Observatoire des TIC à l’Agence Wallonne des Télécommunications et vient de produire un important rapport “Equipement et usages des TIC 2013 dans les écoles de Wallonie”, à propos des gains de temps liés à l’utilisation des TICE en classe.

Selon le rapport (http://www.awt.be/web/dem/index.aspx?page=dem,fr,b13,edu,060),  les enseignants qui n’ont pas encore utilisé les TICE, ou très peu, sont prêts à les intégrer dans leurs pratiques dans l’espoir d’un gain de temps de préparation des cours, alors que ceux qui les utilisent couramment savent que le temps gagné l’est en classe, au bénéfice des élèves.

 

Je retiendrai que, même si l’on aime beaucoup l’Ariège, en faire la promotion à tout prix peut avoir l’effet inverse. Savez-vous ce qui a été offert à nos amis québécois et belges à l’issue du biathlon numérique (aux Français aussi, mais c’est moins drôle) ? Une journée de ski de fond au Plateau de Beille et une réduction de 20% sur un séjour au camping d’Ax-Les-Termes… On aurait préféré un sponsor alimentaire, le panier garni de fromage bio chèvre et brebis, ça fait toujours plaisir !  

 

Mais ce qui restera jusqu’à l’année prochaine, c’est le souvenir du regard de ces profs passionnés par ce qu’ils partagent avec leurs élèves, qui jouent avec le numérique au moins autant que les enfants et s’en émerveillent toujours, de ce principal de collège qui racontait son ENT comme on raconte ses meilleures vacances et parlait des personnels de l’établissement comme de ses meilleurs copains.

Et encore Merci à Éric Fourcaud d’avoir eu l’idée, il y a 10 ans, de lancer ces rencontres et d’avoir su en garder l’esprit convivial.

 

B Crabère

Ressources numériques, et si nous imaginions accompagner les usages pédagogiques que les nouveaux services nous promettent ?
 

Problématique : En dix ans nous sommes passés du CD-ROM et du DVD aux ressources multimédias en ligne, des manuels papier aux manuels numériques enrichis,  … Les ressources pédagogiques numériques éditoriales et les informations qui permettent de les sélectionner de manière pertinente sont désormais diverses et disponibles par de multiples entrées. Mobilisables sur de multiples supports, en local ou à distance, l’existence d’une offre cohérente et facilement compréhensible reste encore peu lisible pour les enseignants.

Les enseignants sont des bricoleurs de ressources et se sentent limités par l’institution qui demande d’avoir la main sur des ressources vérifiées et dans le respect des droits. Les éditeurs tentent de s’adapter à la demande croissante d’interactivité et d’appropriation des produits proposés. L’institution axe l’avenir sur une meilleure lisibilité et sur l’élargissement de l’offre légale, tout en accédant à la demande des enseignants de fabriquer plutôt que d’utiliser, en proposant des grains pédagogiques.

Sandrine Geuquet est enseignante en premier degré en Wallonie. Comme ses collègues français, elle est à la recherche de ressources, et notamment pour tablettes, puisqu’elle participe à une expérimentation lancée par la Communauté Française (notre EN) en classe de CP (1ère année en Belgique). Sa première remarque est que les applications proposées par les éditeurs (en l’occurrence Apple et Ibooks Author) sont vite épuisées pour son niveau. Elle préfère donc  « bricoler » elle-même ses ressources à partir de la banque illimitée d’Internet, faisant fi des droits d’auteur, estimant l’enrichissement de son enseignement comme la seule priorité. Oh, comme nous nous reconnaissons dans ces pratiques ! Elle souligne ensuite la difficulté de sélectionner les applications proposées par exemple sur Edumobile http://www.edumobile.be/fr/APPLICATIONS/iapps.html , car il faut les tester au préalable.

Pour répondre à la difficulté qu’éprouvent les enseignants à repérer les ressources utilisables en toute légalité, Roger Masson, chef de projets TICE pour la Région Rhône-Alpes, nous parle de Correlyce, un catalogue régional ouvert de ressources éditoriales en ligne pour les lycées de la région PACA, et de son intégration dans l’ENT. Ce service propose un Bouquet de ressources validées et transversales (4 titres d’encyclopédies), un catalogue de ressources éditeurs payantes ou non, choisies par l’établissement, validées par un comité territorial, et un moteur de recherches en cours de perfectionnement.

Anne Lechene, de  BIC éducation présente la solution Bic Connect, pensée pour le primaire. Le logiciel permet la préparation de séances en étant créateur ou utilisateur de ressources, l’importation de ses propres documents, un accès Internet encadré et intégré dans des séances. La plateforme intègre des bibliothèques organisées comme base de ressources,et sera ouverte à tous en novembre, à l’issue de l’expérimentation actuellement menée dans les écoles pilotes inscrites. Une réponse, donc, à la problématique soulevée par notre collègue wallonne.

http://www.bic-education.com/page/logiciel

Alain Thillay, chef du bureau des ressources pédagogiques à la DGESCO, recense les actions menées au niveau du ministère ces 10 dernières années, à travers les sites de recensement de ressources (citons la clé pour démarrer, le Catalogue Chèque Ressources, ressources pour l’Ecole Numérique Rurale du CNDP…). Les travaux en cours s’axent vers un point d’accès unique pour exposer les ressources : l’ENT. En effet, il y une abondance de ressources spécifiquement conçues pour l’Education sur les sites institutionnels tels  Edubase,  PrimTice, et une multiplication des outils et des supports de consultation à distance. Il faut en outre proposer des ressources adaptables et modulables, donc plutôt sous forme de grains ou granules pédagogiques (la plus petite unité pédagogique d'un parcours). Le projet Edutech vise à partir d’octobre à regrouper les ressources des établissements publics à caractère scientifique et culturel. Il suffira de s’inscrire avec son adresse professionnelle pour avoir accès à des ressources qui resteront hébergées sur ces établissements (y compris sous droits), avec une possibilité de télécharger, utiliser en ligne et dans la classe (exception pédagogique). Le ministère travaille également à une amélioration des informations sur les sites académiques et disciplinaires et à une meilleure mutualisation des productions des enseignants.

Déborah Elalouf, des éditions Tralalere, assure qu’aucun des anciens supports de contenus n’a disparu en 10 ans, contrairement aux idées reçues, et que le CDrom n’a pas disparu de la demande. Elle replace l’importance du professionnel de l’édition : bricoler ses propres ressources, c’est bien, mais les supports rich media sont difficiles à créer seul. Les éditeurs sont à l’écoute des besoins des enseignants et observent la façon dont ils détournent les produits du marché pour les faire évoluer en permanence (exemple de leur produit  Vinz et Lou qui a intégré au fil des années des vidéos, des jeux interactifs, est devenu un serious game, s’est adapté aux nouveaux formats, à un changement de diffusion - avant diffusé majoritairement dans les écoles, il a été mis sur Youtube avec un énorme succès). La prochaine évolution sur demande des enseignants sera celle du passage en web2.0, avec la possibilité pour l’enseignant de s’approprier la ressource et de la modifier.

Anne Broquet nous présente la richesse des ressources proposées sur le portail de la BNF- http://classes.bnf.fr/index.php , accompagnant les expositions virtuelles de dossiers pédagogiques enrichis. Le partenariat avec certains musées élargit l’offre. Il y a actuellement des modules de différents types utilisables de façon autonome, dont 40000 images commentées.

Mathieu Le Masson présente les travaux de l’Institut National Géographique et des portails mis à la disposition des enseignants  http://www.edugeo.fr/ qui propose des  cartes pour l’étude de l’évolution d’un territoire, des outils pour rendre les informations exploitables - tracer des zones, des légendes, des scenarios par zone géographique, le tout pensé par des enseignants et  téléchargeable pour travailler hors ligne. L’évolution ira vers une intégration de l’EDD et de l’économie avec un partenariat avec l’INSEE, par exemple.
Une bonne nouvelle : Edugeo intègre la plateforme Edutech à la rentrée et sera désormais gratuit.

La discussion finale touche aux droits d’auteur et à la propriété intellectuelle : que faire des contenus apportés par les élèves ? Pourquoi n’adapte-t-on pas plus vite le juridique aux véritables besoins ? Le problème de l’évaluation des ressources est également soulevé : les faire évaluer par les pairs serait très intéressant.

Expression 2.0 des élèves et culture numérique à l’École

Problématique Comment accompagner les élèves dans un choix critique et raisonné des outils, des ressources et des usages du numérique ? Expression 2.0 des élèves et culture numérique (collaborer, s’exprimer, créer) : quelle place à l’École ?

L’institution met en avant les actions qu’elle mène en faveur du soutien du numérique à l’école, au niveau de tous ses acteurs. Mais elle ne souffle mot de l’utilisation des réseaux sociaux, et affirme sa volonté de poursuivre dans la voie engagée, dans un souci d’éducation citoyenne, sans réelles innovations. Le CNDP, lui, doit garder son public, et montre moins de frilosité, déclarant les pratiques courantes des apprenants prescriptrices, et il est donc prêt à franchir le pas des réseaux sociaux comme supports de production. Dans l’enseignement catholique, on valorise et développe les compétences acquises hors de l’école en les confrontant à des professionnels du cinéma. Au lycée, on réfléchit et expérimente la participation à des réseaux sociaux « sérieux », les bibliothèques partagées.

Blandine Raoul Réa, de la DGESCO, inaugure cette table ronde par la diffusion de la vidéo de promotion de l’institution pour l’introduction du numérique à l’école. Je ne sais pas si c’est ce petit air léger et décontracté qui l’accompagne, mais, tiens, tout est soudain plus radieux, surtout l’avenir !

http://www.dailymotion.com/video/xvuzj6_faire-entrer-l-ecole-dans-l-ere-du-numerique_school

Vient ensuite un bref récapitulatif des actions d’accompagnement des  élèves et des enseignants dans ce « nouveau » mode d’expression multiforme, plébiscité par tous, apprenants, familles et enseignants : l’éducation aux médias à travers les programmes par le CLEMI, la rénovation du B2i, le maintien des dispositifs tels l’accompagnement personnalisé ou les TPE permettant le travail collaboratif et la production personnelle…

Le numérique induit de nouvelles compétences à développer : aller chercher l’information  et l’organiser ; il est indispensable d’aller vers plus de pluridisciplinarité et de collaboration de la communauté éducative entière : CPE, direction, car le numérique à l’école dépasse le cadre pédagogique, il nécessite un accompagnement de l’élève dans l’usage raisonné et responsable du Net.

Du côté des enseignants, des actions d’accompagnement sont également menées, comme les groupes de travail TRAM (Travaux académiques mutualisés) sont organisés, qui rassemblent autour d’une thématique des équipes disciplinaires pour produire des scénarios pédagogiques sur 1 année.

L’Education Nationale œuvre également la transformation des esprits, notamment au niveau des  personnels d’encadrement et d’inspection, qui sont également accompagnés ;  elle poursuit le développement des ENT et l’accompagnement à l’utilisation des ressources numériques, y compris en termes de droits d’auteur, et soutient la production, par exemple, de jeux sérieux).

Jean-Marc Merriaux, du CNDP, constate la présence d’une culture numérique chez les enfants et les adolescents, connectés de différentes façons à plus de 90%, mais s’interroge sur la nature des pratiques. Plus de 70% n’utilisent pas les réseaux sociaux dans un contexte scolaire. L’école doit-elle s’en emparer ? Les enfants produisent des contenus dès le plus jeune âge et jouent au moins 1 fois par semaine.

Comment prendre en compte ces usages dans la production et l’édition des contenus numériques ? Il est temps que les pratiques des élèves deviennent prescriptrices.

Si la production de films d’animation en classe n’est pas nouvelle, maintenant l’élève est en capacité de maîtriser les outils de production. Il est également en capacité de gérer plusieurs médias en même temps. La classe de demain devra le lui proposer. Il est donc temps non seulement de renforcer et déployer l’éducation  aux médias et à l’information, mais surtout de la repenser.

Françoise Maine représentante de l’Enseignement Catholique,  nous parle du Festival National du Film de Poche - http://www.infilmementpetit.fr/, qui s’empare des pratiques observées (ils aiment se filmer et diffuser en instantané sur les réseaux sociaux), ont des  pratiques d’exploration et de découverte permanente. Ils sont ici amenés à imaginer un scénario thématique et rencontrent des professionnels. Ils peuvent participer avec leur classe ou seuls, à partir de la 3ème. Leurs productions sont ainsi valorisées par les prix remis par un jury de cinéastes et d’enseignants (dans lequel on peut déplorer cependant l’absence de pairs). Les principes sont la création d’un film de 3 mn sur caméras embarquées tout support (y compris leur téléphone), la production d’image, en leur laissant du temps de réflexion entre le shoot et le share. De point de vue juridique, les autorisations de diffusion sont rigoureusement observées et le règlement signé par les parents des mineurs. Les évolutions notées en 3 éditions sont le fait qu’ils conçoivent de vrais scenarios, que leur participation les amène plus facilement à  choisir des filières artistiques en toute connaissance de cause, certains « raccrochent » au collège par le projet qui dure plusieurs mois. Le festival est aussi un lieu de rencontre avec des professionnels, avec une  confrontation des manières d’écrire.

Florence Canet enseignante documentaliste dans l’académie de Toulouse, nous montre une expérience de terrain menée dans le cadre d’une TRAM, en lycée. Il s’agit d’une activité de partage de signets collaboratifs sur la Social book marking  Diigo, dans le cadre des TPE en BTS. Il s’agit en d’autres mots d’une écriture collective dans une bibliothèque virtuelle. L’objectif était de faciliter la production des mémoires en groupe en stimulant (et vérifiant) la participation de tous, de remédier au copier/coller massif, de permettre la diffusion du travail, et d’apprendre à sélectionner les ressources utilisées (par l’annotation et le commentaire). Il s’agit donc bien d’une éducation aux réseaux sociaux, la protection des données étant assurée par l’utilisation seule du prénom. La  validation des productions était aussi bien faite par les pairs (fonction « j’aime »), que par l’enseignant. L’expérience s’est révélée très satisfaisante. Diigo a été choisi pour son côté sécuritaire : c’est  la console enseignant qui est utilisée pour créer le compte.

http://www.ludovia.com/2013/08/le-partage-de-signets-collaboratif-au-service-des-apprentissages/

Sébastien Reinders, Conseiller pédagogique TIC de la région de Wallonie francophone, nous explique le fonctionnement des institutions wallonnes, qui est sensiblement similaire au nôtre : le matériel est géré par la région, la pédagogie par la Communauté française.

En Wallonie, l’éducation aux médias se fait transversalement, les compétences sont travaillées librement par les enseignements. Les productions et pratiques de classe mettant en œuvre les TICE sont valorisées par la chaîne éducative Educatube, qui  promeut les travaux des élèves de façon sécurisée et validée. Educatube est un environnement fermé car il est institutionnel et pose le problème de la validation des sources sur un outil qui est la vitrine de l’institution. Donc ce n’est pas vraiment du web2.

http://www.educatube.be/homepage.php

Il existe un équivalent au B2i et C2i français : le Passeport TIC. Sa validation n’est pas obligatoire, de la même façon que l’utilisation de l’ENT, et ne dépend que de la motivation des enseignants. Les réseaux sociaux sont progressivement intégrés.

Puis sont soulevées dans la discussion finale animée par François Guité, enseignant et consultant en TICE au Québec, les problèmes de droits d’auteur, que l’on retrouvera tout au long de cette session de Ludovia. Il en émerge l’idée de la nécessité de créer de nouveaux droits : ceux par exemple permettant d’emprunter pour recréer. La question de la propriété intellectuelle est tout aussi importante : à qui appartiennent les productions des élèves ? L’accent est mis une fois de plus sur la protection et l’accumulation de nos données personnelles : quel usage détourné est-il fait de ces données sur le Net ?

Le compte-rendu sur le site de Ludovia par Lyonel Kaufmann et Laurence Juin

http://www.ludovia.org/2013/2013/08/27/table-ronde-expression-2-0-des-eleves-et-culture-numerique-a-lecole/

EF Education First tente de conquérir le marché de l’enseignement de l’anglais

Ludovia est un lieu de rencontre privilégié pour les développeurs qui veulent entrer en relation avec les décideurs, en l’occurrence l’Education Nationale.

L’entreprise suédoise EF connue pour organiser depuis la fin des années 60  voyages scolaires et séjours linguistiques dans le monde, a un département Recherche et développement dont le but est de concevoir et perfectionner des méthodes de langues. Ce département travaille en  partenariat avec des professeurs et des chercheurs des universités de Cambridge, Harvard, Moscou (MGU) et Pekin.  D’autre part, il est de notoriété publique que la France n’est pas très bien placée dans le monde pour les performances de ses apprenants en anglais.

EF propose donc à l’Education Nationale française de devenir le 5ème partenaire après la Suède, la  Russie, l’Arabie Saoudite et le Chili pour effectuer des tests et arriver à la conception d’un produit fini adapté aux contraintes des programmes d’éducation nationaux et intégrable si possible comme application dans les ENT.

Actuellement, la méthode basée sur le blended learning, ou apprentissage mixte entre la salle de classe et l’utilisation de ressources numériques en autonomie, donne de très bons résultats, permettant au niveau des étudiants (le programme s’adresse à des apprenants à partir du lycée), un apprentissage rapide, interactif et passionnant, tout en gardant pour l’enseignant une place d’interlocuteur privilégié.

Voir l’article déjà ancien sur Eduscol

http://eduscol.education.fr/numerique/dossier/archives/eformation/notion-modularite/apprentissage-mixte-blended-learning

 

 Cette méthode peut répondre aux problèmes posés par la surcharge d’effectifs dans les classes de langues et la difficulté de travailler l’oral. Il permet une utilisation plus efficace du temps passé en classe, puisque les exercices sont faits pour la plupart hors temps scolaire. L’oral est travaillé en situation de communication. La plateforme propose des contenus riches dans lesquels le professeur peut effectuer des choix et monter des parcours, mais il est souple et permet aussi  d’inclure les documents personnels du professeur.

Il existe actuellement de nombreuses méthodes de blended learning  adaptées à l’éducation sur le marché, articulées en modules progressifs et permettant de travailler à un même niveau les 5 compétences (Rosetta Stone, Speedlingua,  par exemple, déjà adoptés dans des établissements et en constant développement), et l’Education Nationale est aussi démarchée par d’autres concurrents.  Le fait que les niveaux du CECRL soient clairement pris en compte dans la solution proposée semble être un bon point. La solution EF First intègre aussi une bibliothèque d’œuvres classiques du programme scolaire à télécharger. Les représentants de l’EN présents pendant la démo demandent à ce que soient intégrées à la solution des plateformes collaboratives de type connecting classrooms.

Il y a dans le monde 400 écoles EF – la presentation (et en video)

http://www.ef.com.fr/aya/programmes/method/ef-efekta-system/

L’ENT tient-il ses promesses dans l’apprentissage des langues vivantes chez les élèves?

Laurence Langlois, professeur d’anglais en collège dans l’académie de Nancy Metz, où tous les établissements sont passés à l’ENT (PLACE, développé par Itop), nous montre comment elle organise désormais ses cours autour de l’utilisation de cet espace partagé.

http://www.ludovia.com/2013/07/lent-tient-il-ses-promesses-dans-lapprentissage-des-langues-vivantes-chez-les-eleves/

Le numérique ne promet pas une révolution mais permet une évolution des pratiques, dit-elle en introduction. D’autre part, il ne tiendra véritablement ses promesses (et je parle en particulier de l’ENT qui est le lieu de mutualisation de ces pratiques) que si l’établissement entier s’en empare.

Les ressources

Laurence est très fière d’être l’auteur de ses propres ressources, qu’elle dépose sur l’ENT dans une banque de mutualisation. Elle s’aide d’applications en ligne gratuites telles que

-         Learning apps pour les exercices - http://learningapps.org/

-         Quizlet pour la création des fiches lexicales et d’exercices automatiques –

http://quizlet.com/

-         Glogster pour la création de posters - http://www.glogster.com/

-         Voki pour la création des avatars parlants - http://www.voki.com/

 

Les ressources sonores proviennent d’Audiolingua et Ello

Et bien sûr, le manuel numérique se trouve aussi sur l’ENT, les élèves conservant l’exemplaire papier à la maison.

Les activités

De nombreuses activités trouvent leur place dans le cadre de l’aide personnalisée, un  travail à la carte, avant, pendant et après la classe.

Par exemple, des groupes de révision sont créés, à qui l’on associe des exercices classés en rubriques grammaire, culture et lexique, chacun connaissant ses erreurs les plus fréquentes et sélectionnant ce qu’il doit faire.

La plateforme de baladodiffusion : les 3èmes sont équipés de baladeurs. Les pistes sonores sont hébergées sur l’espace dédié de l’ENT, où les élèves vont les télécharger, consulter les consignes d’écoute et de production et déposer ensuite leurs fichiers personnels. On échappe ainsi à l’emploi d’un duplicateur trop lourd à gérer (on y récupère aussi les essais non valides, entre autres inconvénients).

L’espace information avertit des concours et autres évènements, le professeur y donne des conseils de lecture, des liens d’aide au travail en autonomie. Il est à changer toutes les semaines pour être efficace (sinon, il n’est plus consulté).

Le forum est un espace capital. Les élèves aiment se lire entre eux, donc ils produiront aussi pour être lus. Il sert de support à l’expression écrite, à la préparation lexicale, aux concours, devinettes et divers jeux, au partage des impressions suite à un voyage scolaire. Le professeur y associe, dans l’espace des groupes de travail, des conseils de rédaction, de méthodologie. L’expression y est cependant libre et non corrigée : les erreurs sont remédiées en dehors de cette activité. Des quiz auxquels les élèves répondent sur un notebook (il y en a 12 dans la salle de classe) servent d’évaluation de lecture.

La mémorisation du lexique se fait aussi à partir de la plateforme où sont déposées listes sonorisées et flash cards, ainsi que les exercices associés. Le professeur organise des  concours pour deviner la liste à mémoriser.

Les cours sont déposés en format pdf et sont à retrouver toute l’année : ils complètent et corrigent la prise de notes, surtout pour les élèves en grande difficulté.

Les projets internationaux - Les travaux qui seront déposés sur la plateforme e-twinning comme tâches finales des projets annuels- essentiellement des posters complexes- sont préparés en amont sur l’ENT en travail collaboratif. Les devinettes à poser aux partenaires se discutent dans le forum.

La motivation est entretenue grâce à l’organisation régulière de concours : photo mystère, lexique à deviner… Sans oublier la publication de la liste des gagnants pour la valorisation de chacun. On gagne parfois de petits objets. Il est important aussi que les documents soient attractifs et variés. Par exemple le professeur est représenté par un avatar qui délivre des messages oraux.

Manques et contraintes

Laurence est enthousiaste, même si ces activités sont chronophages, notamment les concours, qui doivent être réalisés sur un temps très court et où le professeur doit répondre sur le forum en temps réel, après la classe. L’outil qui manque à cet agrégateur est un outil de visioconférence, pour communiquer avec les partenaires e-twinning.

Pour Laurence, le bilan est très positif, les promesses tenues, car l’ENT décloisonne la classe et centralise les services de l’apprentissage sur un espace unique accessible en permanence.

Bruno Devauchelle en live: TIC - apprentissage individuel ou collectif?
 
Le site de Ludovia 2013 propose des web-tv.
 
Christophe Batier:Michel Serres, à l’instar d’autres chercheurs signale qu’en même temps que nous devenons citoyens du monde, la centration sur l’individu, la personne est de plus en plus grande. Il faut prendre soin de chacun, après avoir pris soin de tous. A la massification succède l’individualisation, la réponse individuelle et différenciée aux besoins de chacun. L’industrie s’y trouve confrontée depuis plusieurs années, l’éducation n’y échappe pas, en particulier depuis la fin de l’effet de la massification.

L’arrivée des TIC au début des années 80 a été accompagnée en éducation d’un rêve autour de cette différenciation. Au cours des trente dernières années ce discours n’a pas cessé, mais les réalités de la classe sont restées les mêmes. La possession d’appareils « personnels », venus du dehors de l’école bouscule le modèle scolaire qui entend contrôler tout ce qui se trouve dans son espace. Comment se pose la question de l’individualisation avec le développement des usages des TIC en éducation, en particulier avec un équipement individuel de plus en plus fréquent. Qu’en pensez-vous ?

La réponse de Bruno Devauchelle:
 
 
Collectivités, Etat : vous voulez évaluer demain, eh bien contractualisons aujourd’hui

 

Ludovia abrite comme l’an passé le séminaire « collectivités territoriales » qui permet, entre état des lieux et prospective, de réfléchir et de souligner le rôle des collectivités dans le développement du numérique éducatif. Pour elles, le numérique est un investissement dont le retour est peu ou mal évalué. Cette question de l’évaluation était au cœur des échanges en particulier mardi après-midi lors d’une table ronde sur le thème de « Gouvernance territoriale du numérique : s’adapter au changement et aux nouvelles compétences ». L’animateur, Laurent Brisset de l’ARF, résumait les données de l’équation: évaluer dans un contexte où les compétences sont partagées nécessite une gouvernance partagée. Il restait alors à définir les termes et les conditions de cette gouvernance.

 

 

 

Trois exemples étaient présentés pour éclairer les débats: ceux des Pyrénées Atlantiques, de l’Auvergne et de la Bourgogne. Dominique Provot de l’Agence Numérique 64 retraçait l’évolution de la politique numérique du conseil général des Pyrénées Atlantiques. L’équipement des établissements s’est d’abord basé sur un appui à des projets. Désormais le contrat numérique passé avec tous les collèges privilégie l’installation du même matériel partout avec un vidéoprojecteur par classe dont un sur deux sont interactifs. Le contrat peut inclure aussi en complément des équipements supplémentaires pour permettre la réalisation de projets ciblés et formalisés. La maintenance est assurée par cinq agents sur l’ensemble du département. La collaboration avec l’Education Nationale se déploie pour la mise en place de formations conjointes avec le CDDP. L’organisation de la journée e-education, journée d’apport et d’échanges associant le supérieur, constitue le point d’orgue de cette collaboration. Pour Dominique Provot, le partenariat collectivités-Etat est indispensable pour que l’investissement soit suivi de réalisations. Ce partenariat se construit petit à petit, dans des actions concrètes et co-construites comme la journée e-education. Il se concrétise depuis plusieurs années par une convention.

 

Charline Genet présente les axes du numérique éducatif en Région Auvergne. L’horizon 2017 verra l’arrivée du très haut débit pour les lycées et les collèges. D’ici là, une concertation Etat -collectivités territoriales est mise en place en associant tous les degrés de l’école, de l’enseignement primaire au lycée. Pour avancer ensemble et définir une stratégie globale, un comité de pilotage a été créé en 2012. Un schéma directeur, le Sconeta, est élaboré, gage d’harmonisation et de rationalisation des équipements. Il permet aussi de repérer l’existant et de cibler les investissements. En période de diète financière, l’argument est de poids. 

 

Philippe Molès consultant et conseiller aux usages du numérique, expose l’exemple bourguignon. Dans cette région, la formalisation des collaborations entre acteurs publics du numérique éducatif est allée encore plus loin avec la création d’un GIP (Groupement d’Intérêt Public) et d’être un interlocuteur unique pour l’éducation Nationale. Il a d’ailleurs été sollicité par la rectrice afin d’être un support pour la définition d’une stratégie numérique pour l’éducatif. L’existence d’une stratégie co-construite et concertée est importante pour donner un cadre et une direction dans lesquels les enseignants pourront développer leurs initiatives. Une direction claire donne plus de lisibilité et amoindrit les confusions, les risques de frottements entre incitations des collectivités territoriales et directives du ministère que peuvent ressentir les acteurs de terrain. Cette stratégie permet aussi de présenter un projet clair aux élus des collectivités favorisant une meilleure connaissance des enjeux du numérique éducatif et des moyens de l’équiper. Elle favorise l’inclusion d’indicateurs pour évaluer les avancées des projets et leur impact. La formation est également prévue à la fois pour les cadres et pour les enseignants avec comme objectif de favoriser une réflexion pédagogique. Pour Philippe Mollès, repenser la pédagogie est indispensable pour que le numérique tienne toutes ses promesses. La mise en réseau des acteurs est aussi un élément pour qu’au quotidien les initiatives se pensent et se réalisent dans les lycées de ville comme dans les petites écoles rurales.

 

L’exemple bourguignon illustre le souci de nombre de régions et de départements de favoriser la généralisation des usages en gommant les disparités de moyens. Les trois témoignages présentés, même s’ils offrent une vision positive de l’action collectivités/Etat en matière de numérique éducatif, posent toutefois en creux la question des rôles, de la gouvernance et de l’évaluation. Le rapport de l’Inspection sur l’expérience landaise est cité. Le manque de concertation de la part de l’Education Nationale peut amoindrir les effets des investissements des collectivités territoriales. Or, l’investissement est lourd pour elles et un retour est attendu. Comment évaluer ce retour ? Comment vérifier que le numérique a un impact réel sur les apprentissages ? Les échanges avec la salle montrent que les critères sont plutôt de l’ordre du qualitatif. La Région Auvergne a quant à elle utilisé Evalu ENT (dispositif d’évaluation des ENT mis en place par le Ministère) et mis en place des évaluations qualitatives des impacts des usages pédagogiques. L’évaluation est aussi un moyen de mesurer l’effet des actions pour les faire évoluer, favoriser leur généralisation. Elle parait donc indispensable et la diversité des évaluateurs liée au nombre d’acteurs impliqués dans le numérique éducatif, complique encore sa mise en place. La création d’un observatoire territorial parait nécessaire. Mais, autre question posée dans le public : comment évaluer de nouvelles pratiques dans un cadre qui, lui, n’a pas changé ?

 

La question de l’évaluation renvoie à la gouvernance, c’est ce que témoignages et échanges ont souligné lors de la table ronde. La réussite du numérique éducatif tiendra en partie à la capacité des acteurs politiques à travailler de façon concertée et à construire ensemble la stratégie numérique sur le territoire. La loi de refondation de l’école inclut d’ailleurs la possibilité d’un contrat tripartite entre la collectivité, l’Etat et l’établissement. Les projets numériques doivent se construire dans la concertation et dans le temps, dans un cadre négocié, contractualisé. Mais, le souligne Philippe Molès dans une belle conclusion, la réussite des projets tient aussi des individus, des relations qu’ils tissent entre eux. Alors, serait-on tenté de penser, le triptyque « contractualisation-évaluation-convivialité » sera le cocktail gagnant de la politique du numérique éducatif.

«La classe est-elle plus mobile avec le numérique ?»

Intervenants : André Delacharlerie Délégation Wallonie, Jean-Loup Burtin Directeur de la société FORMATICE pour BIC Education, Marie-Noëlle Martinez chercheur AC Toulouse (expérimentation tablettes au collège d’Albi, classe de 6ème), Michèle Monteils DGESCO et Jean-Paul Moiraud

Modérateur : Corinne Martignoni, DGESCO

Selon la très mauvaise habitude prise à Ludovia (sauf quand le modérateur est Eric Fourcaud), la table ronde ne l’est pas, et les intervenants ne font pas tous la même lecture du sujet à débattre. La confrontation va avoir lieu autour du terme de mobilité. Faut-il faire un bilan de l’utilisation des tablettes ou s’interroger sur la sédentarité des enseignants utilisant les nouvelles technologies en espace clos ? La mobilité est-elle celle des lieux d’apprentissage, des corps et des mondes virtuels, ou celle des supports que l’on peut mettre dans sa poche ?

Le thème de la mobilité était à l’honneur en 2011, je vous invite à relire les articles du blog du café. Pour Jean-Paul Moiraud, comme pour Jean-Loup Burtin, il faut parler aujourd’hui de mobiquité (la fusion des mots mobilité et ubiquité, qui décrit la capacité d'un usager en situation de mobilité à se connecter à un réseau sans contrainte de temps, de localisation, ou de terminal - wikipedia), et ça n’a rien à voir avec le format de l’outil, évidemment. La tablette permet la mobilité des corps, mais la mobilité des espaces est une histoire ancienne, liée pour Jean-Paul Moiraud à l’utilisation de la radio en classe dans les années 60. Invite à la mobilité tout appareil ou environnement qui permet la mobilité tout en restant assis, comme skype ou les mondes virtuels… une fois ces postulats posés, nous sommes libres de nous interroger sur les pratiques que génère cette mobiquité et sur ses applications didactiques.

Marie-Noëlle Martinez, André Delacharlerie et Michèle Monteils se focalisent sur les expériences menées avec les tablettes numériques, qui sont l’outil nomade dernier cri. En tant qu’enseignants, nous nous sentons tout de même concernés par les évaluations menées.

Marie-Noëlle Martinez nous présente son mémoire de M2 à partir de l’observation de l’usage des tablettes au collège d’Albi, en classe de 6ème. Les résultats sont à prendre en toute relativité, car sur une période de 5 mois seulement (la DGESCO nous confirme que la majorité des expérimentations a débuté en 2012), mais font écho à tout ce que l’on a pu entendre l’année dernière à Ludovia : toutes les conclusions sont positives, les tablettes sont plébiscitées par les parents, les enseignants, et enfin les élèves (si, si, dans cet ordre !) ; ces derniers semblent les considérer comme un instrument de travail (ils y consultent beaucoup plus le cahier de texte que les jeux), même s’ils les emportent à la maison. Les qualités reconnues sont une augmentation de la motivation, une plus grande attractivité des cours, de nouveaux moyens de mieux apprendre, une très bonne ergonomie. Les pratiques de classe ont beaucoup évolué en 5 mois, une fois les problèmes techniques résolus à la fois au niveau des élèves (qui savent résoudre seuls les petits soucis techniques) que des enseignants (qui prévoient une substitution papier si nécessaire). Les activités sur tablette s’organisent harmonieusement avec les usages sur l’ENT ou l’emploi du TBI. Aucune influence sur les résultats scolaires n’a pu être observée, faute de possibilité de bloquer les paramètres (la classe témoin n’est évidemment pas composée des mêmes élèves).

La DGESCO recueille les données depuis 3 ans, et mène en parallèle une évaluation des projets. Ce qui nous a été présenté ici est un commentaire de la rubrique dédiée : http://eduscol.education.fr/cid71927/retour-des-experimentations-tablettes-tactiles.html
15000 tablettes ont été distribuées au niveau national avec des dotations massives en 2012, réparties ainsi : 119 écoles, 174 collèges et 42 lycées – les conseils généraux ont mieux soutenu les projets. La question de la mobilité est à nouveau posée, puisque les expérimentations à l’extérieur de la classe sont l’exception. Les avantages soulignés sont la rapidité d’allumage, l’autonomie des appareils, leur légèreté, leur simplicité d’utilisation. Les tablettes modifient en outre l’usage des TICE en classe, car elles sont utilisées comme un outil sur la table parmi d’autres, ce qui permet d’échapper à la lourdeur des réservations de la salle informatique de l’établissement, et favorise une alternance de travail individuel et collectif. L’impact est plus ou moins positif selon les disciplines, celles en profitant le mieux étant les LV, et celles l’utilisant le mieux dans sa fonction de mobilité étant l’EPS, la géographie, les SVT et les arts… Des réserves sont émises sur leur utilité en maths. On remarque cependant assez peu d’innovations dans les usages, ce qui démontre qu’une appropriation pédagogique est nécessaire, donc un accompagnement des enseignants. Les outils évoluent, dotés maintenant d’un stylet, d’une ardoise, de claviers détachables, de systèmes d’exploitation plus stables.
Restent à améliorer le développement d’applications pour l’enseignement, lentes à venir, et à résoudre le problème du renouvellement fréquent du matériel. Un choix doit être fait sur les tablettes à adopter dans l’Education Nationale : entre la tablette en classe et la tablette personnelle, entre les tablettes grand public, les tablettes dédiées à l’enseignement issues de l’appel à projet e-education 2, ou l’ardoise tactile BIC développée spécialement, ou les hybrides sous Windows 8, qui permettraient aux enseignants de réinvestir les logiciels et ressources dont ils enseignants avaient l’habitude.
La tendance actuelle de l’institution pensche pour une tablette en classe, car la mettre dans le cartable sous-entend sa solidité, et une maîtrise d’un usage différencié à la maison et à l’école (Michèle Monteils rêve de la tablette intelligente qui détecte si sa localisation est publique ou privée , après tout, nous sommes bien dans le thème de l’imaginaire).

Jean-Loup Burtin souligne le manque de ressources prévues pour l’outil, et déplore que la didactique des disciplines ne soit pas le souci principal, lorsque l’on parle de mobilité. Les applications existantes ont le défaut de ne pas permettre aux enseignants d’adapter leurs propres ressources. D’autre part, il faut veiller à ne pas accroitre la fracture sociale et scolaire. Au Canada, par exemple, où une étude vante les bienfaits de l’usage des ordinateurs portables,

(http://eduscol.education.fr/numerique/actualites/veille-education-numerique/fevrier-2013/usages-ordinateurs-portables-primaire-secondaire)

Les familles les plus défavorisées ont été dotées prioritairement. On sait que les temps d’apprentissage ont été raccourcis par le numérique. Il faut aussi repenser les lieux. Enfin, le travail collaboratif n’est peut-être pas facilité par des outils de plus en plus petits.

Il ressort des études que l’on obtient avec les outils numériques un travail scolaire bonifié et facilité, avec une meilleure répartition du temps, un accès accru à une information actuelle et de qualité, une attention améliorée sur la tâche scolaire, une interaction accrue, un apprentissage interactif et un  développement des compétences signifiant, une équité, une ouverture sur le monde et et des opportunités d’avenir.

 

André Delacharlerie nous montre le témoignage d’une enseignante de CP fort satisfaite de son expérience de l’utilisation des tablettes mais il en ressort que c’est parce qu’elle a accès à des applications développées pour l’enseignement (Etigliss) http://etigliss.ecolenumerique.be/ qui lui permettent de conserver ses activités traditionnelles (étiquettes) avec une attractivité nouvelle et une plus grande rapidité d’exécution des exercices. Cette application lui permet d’utiliser et modifier ses propres ressources.

Une intervention du représentant de la FCPE souligne le souhait des parents de mettre la tablette dans le cartable, et encore mieux, de mettre le cartable dans la tablette ; à quoi il est répondu en conclusion que le mieux sera de ne plus rien transporter, mais de tout retrouver partout sur différents matériels selon les lieux où on se trouve. Il faut développer l’interopérabilité.

Le compte-rendu sur le site de Ludovia par Lyonel Kauffman et Laurence Juin

http://www.ludovia.org/2013/2013/08/28/table-ronde-la-classe-est-elle-plus-mobile-avec-le-numerique/

 

 

ENT, construire une stratégie de développement des usages à l’échelle d’un établissement

Benjamin Paul est principal du collège Gabriel Séailles  de Vic-Fezensac, dans le Gers (32), département rural, depuis 3 ans. Cet établissement de petite taille (12 classes et 285 élèves) est favorisé en termes d’équipements (140 ordinateurs connectés, des tablettes pour les profs). Le nouveau contrat d’objectifs est axé uniquement sur les TICE, et fait suite à 9 ans d’investissements aussi bien en équipements qu’en formation des collègues (l’équipe est jeune, très stable et le CPE passionné de nouvelles technologies). Ajoutons à cela une population homogène, sans familles très favorisées, mais non classée en  zone prioritaire, et les conditions étaient réunies pour le passage à zéro papier et au collège sans note (progressivement sur les niveaux depuis 3 ans).

http://gabriel-seailles.entmip.fr/

Dans ce contexte qui peut aussi effrayer les collègues nouvellement nommés, la communication avec les familles est essentielle, et il faut accompagner les collègues dans leur façon de travailler avec les manuels numériques et le dépôt de leurs cours en ligne. L’objectif est de constituer  une base de ressources utilisable par tous. Pour le moment 30% des enseignants ont tout leur contenu sur l’ENT – fiches de cours, liens, images, vidéos… le tout accessible toute l’année pour leurs élèves. Pouvoir lire le cours en ligne ou le télécharger permet de libérer le temps de la prise de notes et de pratiquer plus d’activités en classe, notamment les activités d’évaluation, multipliées et multiformes, du fait de l’absence de notes. De plus, les supports attractifs en ligne favorisent la motivation, la concentration et donc l’apprentissage, qui, le rappelle Benjamin Paul, dans l’école obligatoire, doit se faire sur le temps de classe, pour l’égalité de tous.

L’accompagnement des usagers

Les élèves de 6ème reçoivent une formation d’1h/semaine durant toute l’année, dans le cadre de  l’Accompagnement personnalisé. La formation commence d’ailleurs maintenant au niveau de la liaison école – collège : les écoliers sont accueillis sur des sessions spéciales au collège, ce qui leur permet de valider le  B2i sur l’ENT.

Ils forment à leur tour leurs parents, pour qui les formations spécifiques se sont avérées peu productives. Un tutoriel est à leur disposition pour leur indiquer comment paramétrer leur page d’accueil. Ils reçoivent sur leur messagerie une cyberlettre mensuelle comprenant entre autres les  actualités, la présentation d’un personnel de l’établissement, d’un service de l’ENT. La consultation est  meilleure dans les familles dont les enfants ont reçu la formation (6ème et 5ème).

Les collègues trouvent un soutien permanent auprès du CPE et du professeur documentaliste. Le jour de la prérentrée propose également un temps de formation. L’évaluation est facilitée par l’utilisation du SACOCHE, référentiel de compétences, qui propose également des liens pour la remédiation.

Les différentes utilisations de l’ENT

-          C’est une vitrine en accès libre, alors on affichage les réalisations des collégiens.

-          C’est un lieu à faire vivre par tous : chaque discipline propose des énigmes à résoudre, des concours.

-          Un accompagnement éducatif obligatoire est organisé chaque semaine sur un horaire banalisé, et les élèves choisissent leur club : l’ENT héberge en particulier une web radio.

-          Les agendas modulables en fonction des publics entraînent la suppression des affichages et de la surcharge des messageries, qui ne sont un lieu difficile à réguler.

-          Bien sûr, l’utilisation et la consultation du cahier de texte, comme partout, arrive en tête du palmarès.

-          Des formulaires en ligne sont à remplir par les utilisateurs, y compris les élèves, pour tout projet pédagogique : l’administration peut alors prévoir le matériel nécessaire, les salles de cours, les horaires, et les professeurs vérifier  les objectifs des élèves.

-          La concertation entre personnels est facilitée, notamment avant les conseils de classe, par la discussion sur la messagerie

-          Les blogs centralisent les informations destinées aux différents usagers

-          L’utilisation du webclasseur orientation  est obligatoire pour les 3èmes, sous contrôle du professeur de documentation. Ce webclasseur est enrichi par les professeurs.

Les contraintes et limites

La salle de permanence est évidemment équipée d’ordinateurs connectés.
Les professeurs ont leur salle de cours attitrée pour retrouver leurs équipements dans la même configuration ; 1h de concertation/semaine est obligatoire pour tous. Ce sont des temps d’échanges, de mutualisation des pratiques.
Le secrétariat a la lourde mission de trier et hiérarchiser les informations sur l’ENT
Le Principal est responsable de toutes les publications, et ne peut pas vraiment tout contrôler

Il est capital que le Référent numérique et le  chef d’établissement travaillent ensemble

 

http://www.ludovia.com/2013/07/ent-construire-une-strategie-de-developpement-des-usages-a-lechelle-dun-etablissement/

 

Apprentissage de l’anglais et mondes immersifs : quelle plus-value ?

Isabelle Bonnassies, enseignante d'anglais et chercheur associé au LAIRDIL de Toulouse nous présente l’apprentissage de l'anglais à travers échanges et mondes immersifs virtuels.

Son projet innovant a été mené avec une classe de 6ème la 1ère année (2010-2011), sur le thème de  la création d’un village, puis a poursuivi, à la demande des élèves, en 5ème (2011-2012), sur le thème de la création d’une école.

Sa démarche s’inscrit dans le cadre d’un projet européen e-twinning.

Quels étaient ses objectifs ?

-          Motiver/remotiver les élèves  en donnant des outils nouveaux et attractifs

-          Appliquer une approche pédagogique de simulation globale dans des situations de la vie courante pour favoriser l’interaction

-          Développer le coapprentissage

L’utilisation de la plateforme e-twinning a été enrichie par l’exploration d’un monde virtuel,  propice au faire semblant, donc au jeu, et favorisant le transfert des compétences langagières.

Le support e-twinning – plateforme européenne gratuite et sécurisée proposant des outils prêts à l’emploi pour la diffusion et la mise en relation- permet à l’enseignant de déposer un projet. On rencontre ensuite dans la salle des profs virtuelle d’autres enseignants de pays européens désireux de travailler sur le même thème. Ensuite, le programme est affiné collectivement, avec un calendrier des tâches à effectuer et des rencontres éventuelles par visioconférence. Tous les enseignants de la communauté ainsi établie travaillent sur les mêmes modules.

On trouve aussi sur la plateforme un espace ressources et échanges de pratiques, ainsi qu’une formation en ligne. Le professeur y ouvre des comptes pour ses élèves.

Le projet « créer 1 école » a permis, au niveau A2, de se présenter, de parler de soi, d’établir un règlement, une description des salles… Toutes les activités ont été intégrées dans le temps du cours. Les travaux publiés étaient ceux des tâches intermédiaires et finales. La préparation à ces productions, soit les exercices d’entraînement et d’acquisition des compétences, constituaient le contenu des cours.

Attention cependant, parmi les outils attractifs et faciles d’emploi suggérés par la plateforme pour la réalisation des productions, se trouvent Glogster ou  Voki, pour lesquels les élèves doivent créer un compte personnel. Ce qui peut poser le problème de la protection des données personnelles des mineurs.

Les productions déposées peuvent être évaluées par les pairs, selon le principe des réseaux sociaux (j’aime…)

Mais la plateforme e-twinning ne favorise pas les compétences orales, ce qui justifie l’immersion dans un monde virtuel. La mission TICE de l’Académie de Toulouse a permis de réaliser l’expérience avec la société  ACTENGO – malheureusement en liquidation judiciaire. Une salle de cet espace st dédié au stockage de données, sous forme de cartes mentales, qui peuvent facilement être utilisées comme support dans les échanges oraux. Une visionconférence a d’ailleurs été rapidement organisée avec les partenaires e-twinning. La conversation par visio pose souvent des problèmes techniques, mais le plus difficile est de trouver des temps communs entre les différents professeurs et les différents pays. Les élèves devaient se présenter et interroger leurs interlocuteurs, ce qui a suscité en amont un travail sur l’inter culturalité (les représentations et stéréotypes). Suite à ces prises de contact, les élèves ont pu constituer librement des groupes de chat et poursuivre individuellement les échanges.

Sur la plateforme du monde virtuel, le professeur dépose des exercices de sa création – acquisition lexicale, compréhension écrite, orale… Le travail est individuel, le rythme de chacun est respecté. Il peut arriver que ce soit aux élèves à trouver les documents d’étude. Le monde virtuel favorise l’oral en interaction et l’entraînement en simulation grâce à la représentation de l’élève par son avatar, ce qui permet de lever les inhibitions.

Ce genre de projet est évidemment très chronophage, surtout au début, mais très motivant, aussi bien pour le prof que pour les élèves. Ce qui n’effraie pas du tout Isabelle, qui a même l’idée pour cette année d’une prolongation des activités en dehors de la classe par un atelier en libre accès, qu’elle animera aussi, et le thème sera les Jeux olympiques. Par contre, il est impossible de réaliser ce type de projet avec plus d’une classe chaque année, mais les exercices et documents d’étude sont transférables dans le cadre d’un cours habituel.

Isabelle a eu l’occasion de rencontrer dans la vraie vie ses partenaires de projet lors de la réception du prix européen à Lisbonne.  8 des élèves ont pu ainsi profiter d’un séjour dans un camp de vacances.

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