Sébastien Sihr : "plus que des promesses, des actes !" 

Café septembre

Au milieu du gué


La priorité affichée dans les discours en faveur de l’école primaire va-t-elle tenir dans les actes ? Ouvrant l’édition 2012 de l’Université d’Automne du SNUipp, Sébastien Sihr veut rendre compte des tensions des négociations de la semaine : « Nous avons contribué à porter dans le débat public nos exigences pour la maternelle et de la scolarisation des petits, le « plus de maitres que de classes », une vraie formation. Ces idées sont désormais passées dans l’opinion publique : on n’ose plus contester que les premières réussites, les premières préventions, construisent l’avenir des élèves ».

Mais il veut désormais qu’on passe aux actes : « Certes, l’école, seule, ne fera pas de miracles face à la discrimination et à la précarité. Mais l’école a ses responsabilités et ses marges de manœuvre, et il faut prendre appui sur ce qu'elle sait bien faire, et sur l’expertise de ceux qui la font vivre. Or, pour l’instant, les enseignants sont les oubliés de la concertation ».


La parole des enseignants des écoles doit donc davantage « irriguer la refondation », et le SNUipp entend y contribuer avec son questionnaire (plus de 20 000 remontées), afin de peser sur la loi qui sera présentée en novembre, et sur les groupes de travail qui vont suivre : conditions de scolarisation des petits,  accompagnement du « plus de maitres que de classes », modification des programmes, évaluation, direction d’école, formation… « Vous ne serez pas tenus à l’écart et nous vous rendrons compte, pour que cette priorité au primaire ne soit pas un rendez-vous manqué, pour que la promesse de démocratisation prenne corps, à partir du travail réel dans les classes et des multiples « petits riens qui font la fierté du métier ».


« Fortement engagée, la profession n’est pas assez reconnue. Il faut que ça change, et que le ministère donne un nouveau souffle. » prévient à la tribune Sébastien Sihr. « Le débat sur les rythmes ne peut pas être bâclé en deux questions budgétaires. Les enseignants ne seront pas les oubliés de la réforme. Nous avons l’ambition de porter à la fois l’exigence des contenus pédagogiques et l’amélioration des conditions de métier."

Pour le syndicat, la profession est sur le bord du chemin depuis trop longtemps. Il veut faire du temps de travail des enseignants est une des pièces du débat sur la qualité de l’école primaire dans l’opinion. "L’Ecole primaire ne doit pas être le terreau de la démagogie et de la polémique." Fort de 30 000 personnes viennent de répondre, en 3 jours, au questionnaire-flash sur le temps de travail, montrant que les enseignants passent 43 heures par semaine au travail, le SNUipp veut mettre en lumière l’importance du travail caché. "Faire baisser la charge d’enseignement à 24 heures et reconnaitre tous les aspects du travail", c’est un exigence du SNUipp. Le raccourcissement de la journée des élèves ne doit pas se faire sur le dos des enseignants. Sa conclusion ramène à la priorité de la "transformation de l'école" chère au SNUipp :« Nous avons la promesse démocratique chevillée au corps, et votre présence ici en est la preuve, vous qui ne vous résignez pas à l’échec de certains de vos élèves. Ne lâchons rien sur nos exigences pour faire bouger l’école" conclut-il sous les applaudissements des quatre cents présents.



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Par  , le dimanche 28 octobre 2012.

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