Royaume-Uni : Ce qui va changer avec les conservateurs 

Par François Jarraud



Libéraux et conservateurs s'étaient opposés durant la compagne électorale sur l'Ecole. Les voilà associés dans le même gouvernement. Un seul lit pour deux rêves. Une vieille histoire…



Premières bévues des conservateurs à Londres. "Pas besoin d'un master pour changer les couches", ça vous rappelle quelque chose ? C'est à peu près ce que le nouveau ministre britannique des écoles, le conservateur Nick Gibb,  vient de dire aux professeurs du Royaume Uni. Il ne lui aura fallu que 3 jours après sa nomination pour se mettre à dos les enseignants.


"Je préférerais un prof diplômé en physique d'Oxford ou Cambridge plutôt qu'un diplômé d'une université poubelle titulaire du PGCE".  Ce que le ministre a mis en cause c'est directement l'équivalent britannique du capes, le Professional Graduate Certificate in Education (PGCE). Mais pour bien saisir l'intention, il faut rappeler que le PGCE s'obtient après une importante formation professionnelle.


Ce que défend le ministre britannique c'est finalement ce que la droite française a mis en place : il vaut mieux des profs très pointus dans leur discipline (avec un master en l'occurrence) plutôt que pédagogues. En Grande-Bretagne ça passe mal…


Quel programme ? C'est un des ténors du parti conservateur qui a été mis à la tête de l'éducation au Royaume-Uni. Michael Gove, 42 ans, ancien journaliste, était le "ministre de l'éducation" du "shadow government" conservateur. Il devient ministre des écoles. Il devrait  encourager la création d'écoles gérées de façon privée mais intégrées dans le système éducatif officiel, une politique inspirée du modèle des "charter schools" américaines.  On s'attend donc à une baisse des crédits affectés aux écoles publiques pour la moitié des écoles secondaires et un tiers des écoles primaires. Mais les libéraux avaient promis, eux, d'augmenter les crédits de l'Ecole…


Un bilan positif pour les travaillistes. L'Angleterre reste un pays où les "héritiers" se portent bien. D'après une étude de l'Université d'Essex et du Sutton Trust, 56% des enfants de parents très éduqués font partie du quartile supérieur (en terme de réussite scolaire) à l'âge de 14 ans contre 9% des enfants dont le sparents sont sans diplôme. Cet écart de 47% est plus important qu'en Allemagne ou aux Etats-Unis. Cet écart augmente avec la scolarité puisque les enfants  favorisés accèdent à des écoles meilleures. Mais la politique travailliste a permis au fil des années de réduire l'écart alors que dans beaucoup de pays le fossé s'est élargi. Ils ont créé de nouveaux types d'école et de diplômes de façon à démocratiser l'enseignement et à l'ouvrir à une proportion plus large de la jeunesse.


A mettre aussi au crédit des travaillistes, la création de milliers de postes d'assistants qui ont soutenu les enseignants et les ont débarrassé des tâches administratives qui pèsent sur eux au Royaume-Uni. Tony Blair et ses successeurs ont aussi fortement investi dans les TICE au point de faire du Royaume un des pays les mieux équipés : 80% des salles de classe disposent d'un tableau interactif.

Article du Guardian

http://www.guardian.co.uk/education/2010/may/12/profile-mi[...]

L'étude

http://www.suttontrust.com/reports/Education_mobility_in_[...]

Article du Guardian

http://www.guardian.co.uk/education/mortarboard/2010/may[...]

Angleterre :

L'étude

http://www.suttontrust.com/reports/Education_mobility_i[...]



Etats-Unis : L'échec scolaire continue à progresser dans certains quartiers populaires

La publication des résultat des tests de CM1 et 4ème aux Etats-Unis montrent des évolutions divergentes selon les villes et les districts urbains.


Si nationalement les résultats en lecture en CM1 ont légèrement progressé et sont restés tables en 4ème, la situation varie grandement d'une ville à l'autre, rapporte The Nation's Report Card, Trial urban district assesment Reading 2009. L'étude publiée par le National Center for Education Statistics montre des progrès important à Atlanta à tous les niveaux, à New York et Washington en CM1 seulement.


Mais l'analyse ethnique (autorisée aux Etats-Unis) montre que les minorités et les défavorisés en ont peu profité.  Ainsi les forts progrès d'Atlanta et de Washington ne profitent qu'aux "blancs", la situation des "noirs" et "hispaniques" est sans changement. La situation de New York mérite donc d'etre soulignée : les résultats des minorités (noirs, hispaniques) s'améliore alors que celle des blancs est inchangée. Dans les autres villes l'échec scolaire des pauvres et des minorités progresse. Rappelons qu'aux Etats-Unis les villes concentrent la pauvreté qu'on trouve en Europe en banlieue.

Nation's Report Card

http://nces.ed.gov/nationsreportcard/pubs/dst2009/2010459.asp



Sur le site du Café
Par fjarraud , le vendredi 21 mai 2010.

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