Retraites : Le front syndical sort renforcé et invite à deux nouvelles journées. Le gouvernement tente une sortie en force 

Par François Jarraud



L'intersyndicale CFDT, CFE/CGC, CFTC, CGT, FSU, UNSA appelle à une journée de grève le jeudi 28 octobre et une grande manifestation le 6 novembre. Continuité ou amorce d'une nouvelle étape ?


Finalement l'unité syndicale perdure. Plutôt elle sort refondée de la réunion du 21 octobre. La CFE CGC qui avait annoncé son intention de ne plus appeler à une grève a rejoint le compromis dessiné avec ses partenaires. C'est le signe que les syndicats ont voulu en priorité conserver leur accord.  Le communiqué commun souligne que "fortes du soutien des salariés, des jeunes et d’une majorité de la population et face à une attitude intransigeante du gouvernement et du chef de l’Etat, les organisations syndicales décident de continuer et d’élargir la mobilisation".


En même temps les organisations élargissent le débat. "L’ampleur des mobilisations confirme qu’au-delà de la réforme des retraites, l’emploi, les salaires, les conditions de travail mais aussi l’avenir des jeunes sont restés sans réponses efficaces notamment depuis l’aggravation des situations liée à la crise financière de 2008", écrivent-ils. "Les organisations syndicales conviennent de travailler ensemble sur ces questions dans les semaines à venir afin d’interpeller le gouvernement et le patronat".


C'est dans cette perspective qu'elles décident de deux nouvelles journées de mobilisation : le jeudi 28 octobre : une "journée nationale de grèves et de manifestations dans la semaine du vote au Parlement" et le samedi 6 novembre "une journée de mobilisations et de manifestations avant la promulgation de la loi par le chef de l’Etat".


Une occasion manquée ? Finalement les organisations persistent dans un mode d'action qui, pour la grève, connaît une certaine érosion.  Alors qu'elles saisissent que les revendications des manifestants vont maintenant  au-delà des retraites, elles n'ont pas saisi l'opportunité de renouveler leurs actions.


Sarkozy passe en force… Le gouvernement a annoncé le 21 octobre sa décision de recourir à la procédure du vote unique prévu à l'article 44-3 de la constitution. "Si le Gouvernement le demande, l'assemblée saisie se prononce par un seul vote sur tout ou partie du texte en discussion en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par le Gouvernement". Cette procédure accélère la décision en évitant de voter sur chaque amendement mais n'empêche pas leur discussion.  Après avoir mis fin de façon très brutale au débat à l'Assemblée nationale, pour ce gain limité, le gouvernement donne à nouveau la preuve qu'il ne tolère pas le débat parlementaire. Sans doute montre-t-il ainsi au Parlement, comme dans les dépôts d'essence, le visage de la force. Malheureusement l'essence ne coule toujours pas… et le débat est fondateur de démocratie.

Communiqué intersyndical

http://www.fsu.fr/spip.php?article2576





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Par fjarraud , le mercredi 20 octobre 2010.

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