Seconde Carrière 

Par Rémi Boyer de l’association Aide aux Profs

 

Ce mois-ci :

-       Le non renouvellement d’un  fonctionnaire sur deux est-il en train d’aboutir à une pénurie « organisée » des enseignants, synonyme de précarisation croissante de leurs conditions d’emploi ?

-       Quelles formes de « reconversions » proposent les cellules de seconde carrière , désormais toutes opérationnelles ?

-       Le parcours de carrière très diversifié de Frédéric Balavoine, Professeur des Ecoles.



Le non renouvellement d’un fonctionnaire sur deux aboutit progressivement à une pénurie organisée des enseignants : pourquoi ?

D’un côté, le Gouvernement réduit mécaniquement le nombre de fonctionnaires, notamment dans l’Education nationale, en conservant la règle du « un sur deux ». Mais ici et là des pénuries dans certaines disciplines (mathématiques, anglais, EPS, histoire…) apparaissent, autant dans l’enseignement public que privé.

De l’autre côté, l’Education nationale autorise désormais les chefs d’établissement à recruter au pôle emploi des personnes souhaitant réaliser des remplacements d’enseignants qui ne peuvent pour diverses raisons assurer leurs cours, donc pour des absences de courte, moyenne ou longue durée.

Dans le reportage que TF1 consacre le 18 mai dernier à la pénurie des enseignants, on apprend que le nombre de candidats aux Capes a été divisé par deux en dix ans : 47 323 en l’an 2000 contre 22 042 en 2010 :

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En fait, il semble que peu à peu l’Education nationale s’achemine vers un système à l’anglo-saxonne, avec des enseignants recrutés ou licenciés par le chef d’établissement, qui gèrera leur contrat, ce qui aura pour conséquence de réduire le nombre d’adhérents des syndicats, puisque la précarité de leur statut empêchera les enseignants non fonctionnaires de se sentir concernés par l’augmentation du point d’indice ou le passage à la hors classe. Il reste à chaque syndicat de trouver le moyen de s’adapter très rapidement aux évolutions prévisibles par la politique mise en place ces deux dernières années, en inventant de nouveaux services pour conserver une certaine représentativité nationale.

Il est permis de penser que le développement d’un système de remplacement en fonction des besoins permettra de mettre un terme aux emplois de TZR et de TRS, ce qui, pour ceux qui avaient obtenu un concours, sera un moindre mal. Cependant, combien d’années en moyenne « tiendront » les « enseignants » recrutés au pôle emploi, devenus VRP de l’Education nationale en sillonnant les routes ? L’Education nationale ne va-t-elle pas tout simplement accentuer le tarissement de son vivier d’étudiants, en les dégoûtant d’exercer ce métier plusieurs décennies ? Les parents d’élèves vont-ils accepter que la qualité de l’enseignement se dégrade, du fait de l’emploi massif de vacataires peu formés ? Qu’est devenue la promesse de « revalorisation des enseignants » de Luc Chatel dans ces conditions ? Etait-ce simplement – par un savant saupoudrage - financier ?

La seule parade pour l’Education nationale, afin de » redresser la barre », est d’investir dans la formation, et dans l’accompagnement des nouveaux enseignants, en particulier les contractuels remplaçants. C’est pour cette raison qu’il est essentiel de diversifier les fonctions des IA-IPR : certains auraient pour rôle d’encourager, d’accompagner, d’être des référents de GRH de proximité, tandis que d’autres, toujours fidèles à la pédagogie de leur discipline, continueraient d’évaluer des enseignants.

Récemment, le Syndicat des IA s’est inquiété de la profonde mutation qui affecte leurs missions, avec une volonté évidente de l’EN de mieux contrôler un corps qui bénéficiait jusqu’alors d’une grande autonomie :

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Les cellules de seconde carrière des académies sont désormais opérationnelles, mais qu’ont-elles à proposer comme reconversions ?

Initié en août 2006, 15 jours après la création d’Aide aux Profs, le dispositif ministériel dédié aux secondes carrières des enseignants a véritablement connu son essor depuis la nomination de Josette Théophile comme DGRH. Depuis 18 mois, son action a profondément changé la donne, avec une professionnalisation accrue des acteurs dans les cellules RH, un changement d’état d’esprit : les enseignants qui contactent un CMC y sont mieux accueillis, et leur souhait de changer de métier n’est plus perçu comme une « dépression naissante »,  ou comme une situation de « difficultés avec les élèves », et les CMC leurs proposent (avec un temps d’attente de 15 jours à 6 mois selon les académies) des entretiens d’une heure à 1h30 pour évaluer leurs parcours, leur apprendre à réaliser un CV ou une lettre de motivation, voire les préparer aux techniques de l’entretien de recrutement.

Cependant nous constatons qu’il est difficile pour les CMC d’être crédibles en matière de possibilités de reconversion professionnelle, puisque la grande majorité des horizons proposés porte sur le métier de chef d’établissement, sur celui d’inspecteur, sur le changement de discipline (appelée faussement « reconversion ») ou sur la migration vers un poste de professeur documentaliste, ce qui ne fait que déprécier un peu plus ceux qui y ont accédé par concours.

Un autre écueil attend au tournant les CMC des cellules RH : « l’épuisement du stock » des emplois en mis à disposition et en détachement. Alors que Georges Tron et François Baroin ont annoncé que plus de 600 opérateurs de l’Etat devront eux aussi « faire des économies », il ne restera dans quelques années aucune poste, hors concours, à proposer pour des reconversions temporaires.

La politique actuelle de l’Education nationale n’a pas varié en fait d’un iota : garder les profs, mais les affecter là où ils sont nécessaires à l’institution : c’est ce que l’on appelle la « mobilité fonctionnelle». Ce n’est pas une mobilité choisie, mais une mobilité de la survie professionnelle, au gré des suppressions de postes.

Très rares sont actuellement les CMC qui proposent de « sortir » de l’Education nationale, puisque les possibilités dans la fonction publique avec le non renouvellement d’un fonctionnaire sur deux ne cessent de se tarir…en 2015, nous anticipons que TOUS les postes en détachement auront disparu, à leur tour. C’est tout simplement un vaste gâchis, alors qu’il aurait été possible de procéder autrement, avec plus de 2000 postes de non enseignants à proposer aux enseignants pour des secondes carrières temporaires. L’Education nationale est en train de rater une belle occasion de redorer son blason auprès des enseignants pour leur permettre de se déconnecter, quelques années, de la vie d’un établissement scolaire, de son brouhaha et de la dégradation des conditions de travail qui y sont proposées…

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Frédéric Balavoine, Professeur des écoles, a réalisé un parcours de carrière très diversifié en détachement.


Quelles ont été les étapes de votre parcours jusqu’ici ?

« Après un Bac D, j’ai obtenu un Deug de Biologie-Géologie avant de passer le concours de l’Ecole Normale d’Instituteurs à Vannes en 1986. Je suis devenu instituteur en 1988 et ai alors effectué mon service civil d’objecteur de conscience comme Animateur scientifique dans le Centre de culture scientifique technique et industriel (CCSTI) de Rennes pendant 18 mois. J’ai ensuite obtenu un emploi en détachement dans cette association pendant 7 années, grâce à un accord du rectorat de l’académie de Rennes. Je travaillais pour développer la vulgarisation des sciences pour tous les publics, en développant des relations avec les écoles, pour favoriser leur accès aux expositions. Cette association a été renommée Espace des Sciences depuis, mais n’emploie plus de professeurs en détachements, d’autres formes de partenariats ont été développés avec la mise à disposition d’heures de professeurs relais pour accompagner la médiation scientifique à travers la réalisation de livrets pédagogiques. Après 3 années comme Animateur scientifique, je suis devenu à la faveur du départ en retraite d’une de mes collègues, Commissaire d’exposition de cette structure associative. J’étais chargé de la conception et de la gestion des expositions dans le domaine scientifique, pour des activités de vulgarisation et de médiation, en organisant et en animant des ateliers, des conférences, etc.

Au bout de 7 ans j’ai estimé que j’avais fait « le tour de la question » et j’ai voulu reprendre une classe en interrompant mon détachement, pour revenir dans le Morbihan, puisque au début de la carrière je n’avais enseigné qu’un trimestre (en SES de collège). J’ai alors contacté l’Inspection Académique pour participer au mouvement, et l’IA m’a informé alors qu’il y avait un poste de professeur à pourvoir dans un Centre de classes de découvertes géré par les Pupilles de l’Enseignement Public (PEP).

J’ai alors rencontré le Président et la Directrice des PEP du Morbihan. La possibilité en me recrutant de renouveler l’offre de séjours et de développer des projets de classes de mer à dominante scientifique a été appréciée J’ai donc pris la direction d’un Centre de classes de découvertes pour les classes de l’enseignement public en bord de mer à Damgan. Le centre où je travaillais pouvait accueillir deux classes pour faire de la voile et aller à la découverte du milieu marin. J’ai aussi obtenu à l’université de Rennes 1 cette année-là un certificat en astronomie afin de pouvoir former les jeunes à cette activité scientifique. J’ai alors pu proposer aux PEP l’achat d’un planétarium gonflable pour pratiquer cette activité saisonnière, durant les mois d’hiver où la voile n’est pas possible. Durant les mois d’hiver, je me déplaçais beaucoup dans les écoles du département pour réaliser des animations.

Ensuite, j’ai pris la responsabilité d’un centre plus important, pouvant accueillir cinq classes, à Sarzeau, afin de développer pour les PEP des séjours thématiques dans le domaine scientifique, dans l’environnement, l’éco-citoyenneté. J’ai occupé ces fonctions de 1995 à 2000 au total, en Mise à Disposition (MAD). Durant ces cinq années, je travaillais en moyenne 10h à 12h par jour en raison de mes nombreuses responsabilités, et j’avais des astreintes le samedi ou le dimanche certains week-ends pour accueillir les classes venues au centre. Mes congés étaient de 10 semaines.

Alors que dans le premier centre j’avais à piloter une équipe d’environ 20 personnes, dans le deuxième, j’ai eu à manager jusqu’à 60 personnes : personnel d’animation, d’entretien, de restauration, etc.

Après quatre années d’un rythme soutenu et d’une activité lourde à gérer en terme de responsabilités, et même s’il y avait un directeur adjoint qui prenait le relais l’été en mon absence, j’ai eu à nouveau envie de changer, d’arrêter. J’ai beaucoup hésité à partir cependant car c’était un poste très enrichissant avec beaucoup de rencontres et de diversités professionnelles. J’ai été très heureux sur ce poste, j’en garde de très bons souvenirs, que ce soient avec les élèves, leurs enseignants, les animateurs, le personnel des centres où j’ai travaillé.

J’ai alors décidé à nouveau de reprendre une classe comme instituteur, car si j’avais décidé d’entrer dans ce métier, c’était bien pour enseigner, car je trouve le métier d’enseignant intéressant. J’ai participé au mouvement, mais en parallèle, j’ai eu connaissance d’un emploi en détachement à la MGEN comme Délégué Départemental, et ils n’avaient alors pas trouvé de candidat. La présidente de l’époque m’a contacté en me proposant le poste. Je n’ai pas dit « oui » tout de suite, j’ai bien pris le temps de la réflexion, car c’était pour moi un métier complètement nouveau, différent de tout ce que j’avais fait précédemment. Heureusement, les délégués départementaux de la MGEN réalisent une formation solide la première année de leur affectation. Cela m’a rassuré et j’ai accepté cette nouvelle opportunité, et heureuse coïncidence. J’y travaille depuis 11 ans maintenant. »

Avez-vous des regrets d’avoir si peu enseigné ?

« Oui, car je m’étais engagé par passion dans ce métier, et même si ce fut court face à une classe, juste un trimestre, et les périodes de stages à l’école normale j’en garde de très bons souvenirs. Le contact avec les élèves me plaît, je trouve qu’enseignant, c’est un métier noble. Cependant, si je devais refaire mon parcours, je le referais de la même manière, car ce fut varié et enrichissant. »

Et si vous deviez retourner enseigner ?

« Je suis entré à la MGEN mais si demain mon détachement prenait fin, il me serait possible de réenseigner. Cependant, après 11 ans d’activité et de responsabilités à la MGEN, je me sens « déconnecté du métier ». J’ai pris un peu de distance et je ne me vois pas reprendre, car j’ai changé de professionnalisation, et comme je n’ai que 46 ans, il me reste encore une quinzaine d’années à travailler avec de nouvelles responsabilités, puisque l’an prochain le Directeur de notre section prend sa retraite et je lui succède. »

En quoi consiste la formation proposée par la MGEN aux délégués départementaux ?

« Je peux d’autant mieux vous en parler que j’en suis devenu l’un des formateurs depuis quelques années. C’est une formation solide axée sur le management, le pilotage, car ce que l’on demande aux délégués recrutés, c’est d’être à la fois responsable de la stratégie et opérationnel pour gérer la section. La formation comprend aussi de la culture générale, la connaissance d’outils de gestion, la connaissance des prestations proposées par la MGEN, c’est vraiment une formation opérationnelle et managériale. La dimension accordée au management est importante, avec une démarche de stratégie de l’entreprise. Il y aussi des enseignements de sociologie et de philosophie. Au total, cette formation comprend 330 heures et a lieu une semaine tous les 15 jours durant la première année. Il y a un stage à réaliser en section et un mémoire de recherche à travailler, des projets à mener. En fin de formation, une semaine est consacrée à la validation de la formation, qui, poursuivie la 2e année, peut permettre d’obtenir un Master 2 en Management validé par l’université.

Tout au long de la formation, des bilans intermédiaires sont prévus. Chaque délégué a un accompagnateur avec des temps d’échanges. En décembre, par exemple, nous faisons un premier point-bilan avec un entretien en section. Dans chaque section il y a un tuteur dédié au stagiaire délégué, en lien avec la formation. Ces points d’étape sont importants pour valider le parcours de formation. »

Quelles compétences sont attendues pour devenir délégué départemental de la MGEN ?

« Elles sont multiples :

-           Un engagement militant, une vraie motivation, sincère, pour le poste, en étant très disponible ;

-           Avoir un parcours professionnel varié. Les candidats qui ont eu des responsabilités associatives ou professionnelles ont de bons atouts, mais cela ne suffit pas toujours.

-           La connaissance du management, du pilotage, même si ce sont aussi des savoir-faire que l’on peut acquérir par la suite ;

-           Savoir gérer des projets, avec une forte capacité à travailler en équipe. Il faut être compétent en gestion de projet ;

-           Savoir définir des objectifs. On met les stagiaires en situation à ce niveau là ;

-           Savoir s’exprimer, communiquer, rendre compte. Ce n’est pas un travail de gestionnaire administratif ;

-           S’impliquer dans des partenariats et mener des opérations pour « rayonner » et développer des actions de développement de la section, ce qui suppose une culture de réseau, un bon relationnel ;

-           Savoir réaliser des activités de développement pour faire face à la concurrence ;

-           Avoir une bonne capacité d’apprentissage, et ne pas compter son temps. »

Quelles sont vos activités dans le cadre de cette fonction ?

« Le développement de la section et la réalisation de partenariats, le suivi logistique de la section et la gestion de l’accueil. J’ai de nombreuses réunions et déplacements réguliers, en région comme à Paris notamment pour la formation des nouveaux délégués.  J’assure le suivi du développement à travers l’élaboration de plan d’actions, j’analyse les résultats de l’activité (le nombre d’adhésions, les offres proposées par la MGEN, les opérations de relance, les permanences réalisées dans les établissements scolaires, etc.). Je travaille aussi au niveau régional avec les autres délégués pour coordonner nos actions de développement de la MGEN et pour préparer nos plans d’actions.

Les projets en partenariat que nous réalisons s’effectuent avec des partenaires comme la MAIF, la Ligue de l’Enseignement, les Inspections Académiques et les Rectorats, les Universités, la Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports, la Mutualité Française, les associations locales, les EPLE (écoles, collèges, lycées).

Nous sommes acteurs et contributeurs financiers sur certains projets, nous accompagnons les équipes dans leurs projets. Nous participons par exemple prochainement à la journée « Sport et santé » des personnels de l’Université de Bretagne Sud à Vannes.

Par rapport aux PEP, j’ai ici 7 semaines de congés et je travaille en moyenne 10 heures par jour, mais je bénéficie de tous mes week-ends, et je n’emporte quasiment jamais de travail chez moi ! »

Pour les informations liées à la rémunération, il suffit de les consulter à la page 120 de  «Enseignant et après ? Comment préparer et réussir sa seconde carrière », de Rémi Boyer, aux Editions Les Savoirs Inédits.

 

Quels critères permettent d’être recruté comme délégué départemental de la MGEN ?

« Tout fonctionnaire de l’Education national a sa chance, qu’il soit professeur des écoles, de collège, de lycéen CPE, chef d’établissement, inspecteur, etc. Il faut être très motivé, engagé, disponible. Nous sommes très attentifs au parcours professionnel du candidat. Travailler à la MGEN c’est incompatible avec toute autre activité ou responsabilité importante. S’investir à la MGEN est un engagement d’une grande richesse mais c’est aussi très prenant. »

Que diriez-vous à un enseignant candidat qui n’a fait qu’enseigner jusqu’ici ?

« Qu’il faut être très sincère et soi-même dans ses propos, et ne pas recopier sur sa lettre de motivation des phrases lues sur le site ou dans les publications de la MGEN. Il faut avoir en engagement personnel fort, et partager nos valeurs : humanisme, solidarité, laïcité, promouvoir le développement de l’économie sociale et solidaire, la protection sociale, être à l’écoute des autres, avoir le sens du travail en équipe. Il est important de soigner son CV et sa lettre de motivation et de les mettre en cohérence, c’est un travail qui ne s’improvise pas. Il faut demander conseils autour de soi, faire relire son projet. Les enseignants qui ont eu des responsabilités associatives ont grand intérêt à les signaler, c’est important, alors que beaucoup oublient cette facette qui leur a permis de développer de nombreuses compétences en dehors de l’Ecole. Savoir travailler en équipe est très important dans le cadre de notre processus de décision, car en section, nous devons pour réussir former une équipe très soudée.

A l’entretien, être sincère et « savoir se mettre en avant avec retenu ». Il faut préparer ce rendez-vous, c’est essentiel.

Comment fonctionne le Réseau PAS de la MGEN ?

« Le réseau Prévention Aide Suivi n’est pas encore en mis en œuvre dans notre académie. Cependant il y a un réseau d’écoute mis en place avec l’Université de Bretagne Sud avec des professionnels. Ce sont des psychologues qui écoutent les difficultés exprimées par la personne, afin de les orienter ensuite dans un parcours de soins adaptés à leurs situations si nécessaires. Trois rendez-vous au maximum sont possibles. La MGEN a conclu au niveau national un accord-cadre avec le MEN ensuite des conventions académiques avec les rectorats ou les IA, et aussi avec les universités, sont possibles et déclinées pour mettre en œuvre l’application de l’accord cadre. Chaque académie met en place un comité de pilotage pour donner des orientations précises au réseau PAS par exemple une cellule d’écoute, des stages de rééducation de la voix, de gestion du stress.

Que vous inspire l’action réalisée par Aide aux Profs ?

« C’est très bien, c’est une action louable, utile. Obtenir des témoignages d’expérience est important pour aider les autres, c’est du concret. Je n’ai pas rencontré personnellement beaucoup d’enseignants qui songeaient à se réorienter car beaucoup pèsent le « pour » et le « contre » avant de changer et c’est vrai que dans le métier d’enseignant il y a le temps libre, la durée des congés scolaires qui constitue un frein pour beaucoup. Changer, c’est aller vers l’inconnu, beaucoup hésitent, car il n’y a pas toujours de formation pour se réorienter comme à la MGEN. Actuellement il n’y a pas beaucoup de passerelles entre les ministères, et il serait intéressant de développer les possibilités de VAE pour les enseignants, par exemple pour valoriser une expérience de directeur d’association. J’ai réalisé pour ma part avec l’aide de la MGEN une VAE et obtenu un master 2 de Gestion et Administration des Entreprises. C’est beaucoup de travail et d’implication, un rythme soutenu, cela a un coût, mais on bénéficie d’un accompagnement, et c’est valorisant sur le plan personnel et professionnel.

Se réorienter est motivant, même si l’on sait ce que l’on perd et que l’on ne sait pas toujours où l’on va. Pour beaucoup d’enseignants qui ont d’abord été élèves, étudiants, puis enseignants, c’est difficile de se projeter dans le monde « extérieur », ce n’est pas dans leur culture, alors il serait intéressant que les enseignants qui le souhaitent puissent disposer dans leur carrière de moyens et de possibilités d’avoir des contacts avec le monde de l’entreprise au sens large, pour découvrir d’autres contextes professionnels, mettre en place des partenariats et favoriser le développement d’une école ouverte sur le monde extérieure.

Beaucoup d’enseignants s’investissent dans des associations sportives, humanitaires, des organisations de l’économie sociale et solidaire, et ne savent pas valoriser ces compétences. Je crois en la VAE, c’est un levier intéressant pour changer de métier, ce serait une ouverture importante pour les enseignants comme pour l’institution.

Pour en savoir plus sur le réseau PAS de la MGEN : http://www.mgen.fr/index.php?id=342

En savoir plus sur la VAE si vous êtes fonctionnaire :

http://www.vae.gouv.fr/VOUS_ETES_UN_PARTICULIER/QUELLES_SO[...]

http://www.pole-emploi.fr/candidat/a-qui-s-adresse-la-vae--@/suarticle.jspz?id=12734



Sur le site du Café

Par fjarraud , le samedi 28 mai 2011.

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