Rythmes scolaires : L'AMF justifie ses réserves 

La crise de confiance s'aggrave. Lors d'une conférence de presse le 15 janvier, l'Association des maires de France est revenue sur sa position sur les rythmes scolaires. Après avoir voté positivement sur le projet de décret en CSE, l'AMF a émis des réserves lors d'un CCEN entraînant un report de la discussion. C'est que pour l'AMF,  l'Etat doit davantage aider les communes. Mais l'AMF revient aussi sur des bases du projet présidentiel comme l'encadrement des enfants jusqu'à 16h30. Finalement, la réforme consensus semble ne satisfaire personne...

 

"Le retour à la semaine de quatre jours et demi est une bonne chose pour les élèves", estime l'AMF. "Mais on peut être d’accord sur l’objectif d’une réforme et vigilant sur ses conséquences financières, surtout lorsque les finances locales sont en crise". C'est sur ce terrain que les maires portent leurs critiques. "A moins de deux mois (de la décision d'appliquer en 2013 ou 2014 la réforme), il leur manque trop d’éléments concrets pour pouvoir prendre cette décision".

 

Pour l'AMF, le « fonds d’amorçage » de 250 millions d’euros ne doit ni être réservé aux seules communes qui s’engageront en 2013 ni être une aide ponctuelle car les dépenses supplémentaires induites par la réforme des rythmes scolaires sont des dépenses durables. L’AMF demande un allègement pérenne des taux d’encadrement des accueils périscolaires afin de tenir compte, de façon pragmatique, des besoins locaux et des capacités des communes et des associations à les organiser. De toutes façons, elle relève que "aucune évaluation n’a été faite de l’impact financier sur les collectivités. Le ministère de l’Education nationale considère que l’ajout d’une demi-journée d’école supplémentaire se fera à coût constant pour les communes. Ce n’est pas réaliste !" L'AMF demande que l’évaluation de l’impact financier soit calculé, même pour les dépenses annoncées comme « facultatives » par le ministère.

 

L'AMF remet en question le partage du temps prévu par le ministère. "Il convient de préciser ce qui est pris en charge par l’Education nationale dans le temps scolaire des enseignants comme des élèves, et ce qui relève de l’initiative communale dans un temps périscolaire". L'AMF craint d'avoir à prendre en charge un temps qui serait payé par l'Etat. Surtout l'AMF remet en question l'obligation pour les communes de s'occuper des élèves jusqu'à 16h30. Pour elle, "le temps périscolaire est facultatif".

 

Enfin, "le projet éducatif territorial n’est pas suffisamment précisé". Au coeur de la réforme, qui a lieu pour qu'il puisse exister, le PEL reste une terra incognita pour beaucoup de maires. Pour eux la date du 1er mars 2013 pour fixer la date d'application de la réforme est irréaliste.  

 

Présentée comme une réforme qui fait le consensus, la réforme des rythmes semble s'effilocher au quotidien. Elle a perdu le soutien des enseignants et des parents lors du CSE. Voilà que les principales collectivités locales intéressées réévaluent à la baisse leur soutien. Qui veut encore de cette réforme ?

 

La position de l'AMF

Dossier Rythmes

Le vote du CSE

 

Par fjarraud , le mercredi 16 janvier 2013.

Commentaires

  • ColdTrukey, le 16/01/2013 à 18:54
    Comment l'AMF n'a-t-elle pas vue immédiatement le coût de l'opération ?
    Dans une période où les collectivités locales sont souvent en difficultés financières, le coût d'une action est un élément clé. Le fond d'amorçage ne couvrira pas les 50€ par élève si toutes les écoles mettent en place la réforme au 1er septembre 2013. De plus, le ministre a indiqué qu'il ne serait pas reconduit en 2014. Et, SURTOUT, il ne couvre qu'une partie des dépenses (estimée à environ 25%).
    C'est aussi sans compter sur d'autres dépenses non comptabilisées directement comme les transports (les conseils généraux viennent de s'en rendre compte, coût estimé entre 150 et 180 millions d'euros) ou la gestion de l'entretien des locaux scolaires.
    Cela va coûter aux enseignants mais aussi à l'ensemble des collectivités.
    Le gain pour les enfants n'est pas avéré, le coût lui est certain. 


  • Koikilensoi, le 16/01/2013 à 13:32
    Consensus? Les esprits bien "travaillés" y ont peut-être cru, ceux du terrain savent qu'il n'y en a jamais eu.

    Tant d'absurdités derrière cette réforme... On s'en rend compte maintenant, ou pas. Mais après il sera dur, voire impossible de détricoter ce que les gens qui vont subir cette réforme tentent de faire comprendre, en se faisant faire taire par tous les moyens.

    Oui, il faut réformer, et non, surtout pas de la façon qui s'engage. On ne peut pas être plus clair...!
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