Quand le collège passe au “sans notes”: Episode 3: Fin de trimestre 

Comment se sont passés les conseils de classe sans les moyennes ? Comment faire des bulletins quand on n'a plus de notes ? La question se pose au collège Montgolfier de Paris. Depuis la rentrée, nous suivons grâce à Frédéric Jovi, professeur de technologie, les étapes de la mise en place d'une nouvelle évaluation par compétences dans ce collège. Vous retrouverez régulièrement le récit de cette expérience dans Le Café pédagogique.

 

Les points de vues de chaque enseignant se croisent toujours lors du conseil et les diverses remarques positives ou négatives nourrissent encore l’appréciation générale portée sur le bulletin. Mais, personne ne s’appuie sur sa moyenne ou sur une quelconque note ici ou là !

 

Chose incroyable, les professeurs ne sont pas en manque d’arguments sans leurs précieuses notes ! Les appréciations ne sont ni plus complètes ni plus pauvres qu’auparavant mais le conseil est essentiellement attentif à celles-ci. Les “A, AA, EC ou NA” sont vus en un coup d’oeil et finalement vite laissés de coté. Tout naturellement, l’absence ou la présence de notes n’affectent en rien la capacité de l’enseignant à faire un bilan précis et constructif de l’élève.

 

Au contraire, la moyenne comme outil de comparaison a disparu, le comportement scolaire de l’élève est mis en avant. L’attitude de l’élève dans son rôle d’apprenant est réellement évaluée. Jusque là les moyennes, de part leur légitimité historique, supplantaient la partie plus “humaine” que beaucoup de professeurs oubliaient… La moyenne représente un amalgame indéfinissable des différentes évaluations du trimestre. Elle devient donc illisible. Les moyennes auraient-elles été les mêmes d’un professeur de mathématiques à un autre ? jugent-on le niveau réel de l’élève ou est ce relatif (LE sien dans CETTE classe avec CE professeur) ?

 

Quelles améliorations apporter ?

 

Le seul “bulletin-synthèse” suffit-il à exprimer le niveau de l’élève ? non bien sûr, chaque discipline doit accompagner son bilan de compétences d’une feuille de position de l’élève. Les parents, l’élève et l’enseignant doivent être capable d’observer l’ensemble des résultats pendant le trimestre. Un rappel des savoirs (acquis ou pas) doit être donné à la famille.

 

Ce qui amène les enseignants à se poser la question suivante: Quels savoirs pour quelles compétences ? La compétence représente l'objectif à atteindre. L’élève doit être capable d’accomplir une tâche plus ou moins complexe à l’aide de savoirs, savoir-faire et savoir-être. Les enseignants du collège sont dans une profonde remise en question de leurs pratiques. La demande de formation et d’accompagnement disciplinaire est forte.

 

Aujourd’hui, au collège Montgolfier et dans d’autres établissements en France, nous essayons de faire du neuf avec du vieux. L’adaptation de chacun à ce nouveau système d’évaluation impose la mise en place de nouvelles pratiques pédagogiques. Or, sans aide, sans adaptation des programmes,  supprimer les notes ne suffit pas. L’évaluation est au coeur du système, les exigences de niveau deviennent une priorité.

 

La course aux programmes qui doivent être terminés n’a pas de sens et seuls comptent les acquis de l’élève. Le niveau de l’élève n’est plus une succession de notes formant des moyennes qui se compensent les unes par rapport aux autres. L’élève devient un citoyen avec des savoirs qu’il doit être capable de mettre en oeuvre dans diverses situations.

 

Frédéric Jovi

Enseignant de Technologie

Collège Montgolfier

 

Episode 2

Mon blog (avec l’évaluation en Technologie)

 

 

 

Par fjarraud , le vendredi 12 décembre 2014.

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