"Nous continuerons la refondation de l'école entamée lors du dernier quinquennat". Lors de la déclaration du gouvernement, le 6 juillet, devant l'Assemblée nationale, la première ministre  dessine ce que sera la réforme de l’École : revalorisation mais "nouveau pacte", "transformation de l'école", contrats locaux, apprentissage dans les lycées professionnels. Élisabeth Borne confirme aussi la réforme des retraites. Et elle sonne le retour à la rigueur budgétaire... Tout en prônant la concertation, le gouvernement n'entend rien céder de ses projets même quand  ils sont clairement rejetés comme le "nouveau pacte".

"Pour remédier à ce constat amer s'imposait à moi une salutaire modification de posture. Laquelle ?" Professeure de français au collège  Daniel Argote à Orthez (Pyrénées Atlantiques), Marie Soulié nous invite à voyage initiatique. A travers ses échecs, ses reculs, ses avancées, elle raconte comment elle a élaboré une pratique pédagogique qu'elle propose de façon très concrète dans un livre (Enseigner en classe inversée, ESF Sciences humaines) qui est un véritable guide pour l'enseignant. Le voyageur ne perd pas de vue sa boussole : le respect des programmes, le souci d'équité, la réussite de tous, la volonté de vivre et partager en classe. Un cheminement, des repères où les enseignants, du premier comme du second degrés, se retrouvent. Marie Soulié revient sur ce chemin et les valeurs d'enseignante qui l'habitent.

Le Se-Unsa a saisi en référé le 6 juillet le Conseil d'Etat sur les règles d'affectation des professeurs des écoles. Selon le syndicat, "le ministère a décidé de s'affranchir des règles statutaires d'affectation". Le Se-Unsa a demandé en vain au ministère de revenir aux règles légales de gestion des affectations. "Le ministère a bien anticipé l'économie de moyens que permet le nouveau concours (1200 postes sans rien payer !)", nous a dit Gilles Langlois, secrétaire national du Se Unsa. "Mais il y a un impensé sur son effet sur la formation des enseignants et sur l'affectation des lauréats". Avant la réforme l'administration pouvait prévoir les "berceaux" d'accueil des nouveaux enseignants qui faisaient tous un mi temps. Maintenant ceux qui ont un autre master que MEEF sont à mi temps et les masters MEEF sont à temps complet. Or l'administration ne peut pas prévoir le nombre des uns et des autres. "Alors que l’affectation dans un département est définitive, elle repose désormais sur un critère tout à fait aléatoire : un calibrage a priori de « berceaux de stage » temps plein ou mi-temps par les départements. Des berceaux qu’il faut alors remplir", dit le Se Unsa. Le rang de réussite au concours ne dirige plus l'affectation. La requête déposée par le Se Unsa attaque l'arrêté qui a modifié les règles d'affectation.

Communiqué

Les surveillants (AED) pourront enfin accéder à un CDI. La décision avait été prise dans la loi séparatisme. Le CTM du 7 juillet acte cette possibilité, annonce la Cgt Education. "Il s’agit là d’une avancée dans la réduction de la précarité de ces personnels particulièrement exposés, qui pourront en bénéficier dès septembre. D’autant plus que cette possibilité de CDI sera offerte à des AEd ayant connu des interruptions de contrat ou ayant déjà terminé leurs 6 ans de contrat avant 2022." Le syndicat souligne aussi les limites du texte.

Communiqué

L'arrêté définissant le retour des maths de façon facultative dans le tronc commun parait au Journal officiel du 7 juillet. "Par dérogation aux dispositions de l'arrêté du 16 juillet 2018 modifié relatif à l'organisation et aux volumes horaires des enseignements du cycle terminal des lycées sanctionnés par le baccalauréat général, pour l'année scolaire 2022-2023, l'enseignement scientifique est complété, pour les élèves de première générale n'ayant pas choisi l'enseignement de spécialité mathématiques qui le souhaitent, par un enseignement de mathématiques spécifique d'une durée hebdomadaire d'une heure trente." Rappelons que cette décision est jugée insuffisante par les associations scientifiques.

Au JO

Dans une lettre adressée à P Ndiaye, Rodrigo Arenas, député LFI de Paris, demande au ministre un moratoire sur les fermetures de classe. " Les enfants et le corps enseignant dans son intégralité ressortent éprouvés de ces cinq dernières années : profitons des éventuelles baisses d'effectifs pour réorganiser les classes et ainsi mieux prendre soin de nos enfants". Il demande aussi la revalorisation de l'allocation de rentrée scolaire pour tenir compte de l'inflation des prix des fournitures scolaires. " Bien au-delà des 6 % d’inflation, les prix annoncés pour les fournitures scolaires devraient avoisiner les 30 points d’augmentation. Afin de se prémunir d’une éventuelle spéculation de la part des hypermarchés mais également des fournisseurs en papeterie, il conviendrait de procéder à une mise en paiement de l’ARS non pas à la mi août comme cela est habituellement le cas mais dès à présent", écrit -il.

A peine élue présidente de la commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale, Agnès Firmin Le Bodo a été nommée au gouvernement. C'est Isabelle Rauch qui la remplacera. Députée de Moselle, Isabelle Rauch est passée du PS à l'UMP, puis, après la victoire d'E Macron en 2017, à En Marche. Elle siège dans le groupe Horizons.

Sur la nouvelle commission

Crise du recrutement

Ces enseignantes qui claquent la porte de l'enseignement...

Elles partent. Elles osent partir. Elles quittent l’éducation nationale. Maylis Turlay, enseignante depuis huit ans dans l’académie de Paris, après avoir été danseuse dans une première vie professionnelle. Amélie Suet, professeure des écoles depuis neuf ans – dont trois en Allemagne. Margot Lopez, enseignante depuis 6 dans l'académie de Versailles, pour qui l’enseignement est « une vocation et vraiment une passion, je ne me vois pas faire autre chose depuis mes huit ans ». Quand leurs anciens et anciennes collègues reprendront le chemin de l’école, en septembre prochain, Maylis sera responsable éditorial et contenus. Margot enseignera dans une école bilingue à Berkeley en Californie. Et Amélie sera en formation...

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Pédagogie

Hugues Draelants : La politique des preuves en éducation

Depuis 5 ans en France, beaucoup plus dans les pays anglo-saxons, l'"evidence based", les politiques basées sur les preuves, dominent les politiques éducatives. Avec arrogance, elles ont pris le pouvoir souvent contre l'expérience des enseignants. Hugues Draelants (Université de Louvain) analyse le phénomène dans un nouvel ouvrage (L'évidence des faits, PUF). Il montre que les "preuves" reposent sur des ignorances volontaires. Il invite à la prise en compte des savoirs tirés de l'expérience. Il montre aussi que ces politiques minent la confiance entre le citoyen et les politiques. L'ouvrage d'Hugues Draelants et Sonia Revaz est important. Sa publication montre que le débat éclot dans la société. En France il arrive à un...

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Pour s'abonner

Le thème du temps est au coeur du 95ème congrès de l'Ageem, association des enseignant.e.s de maternelle, qui s'ouvre à Boulazac du 6 au 8 juillet. " S’interroger ou se réinterroger sur le temps c’est avant tout pour notre association veiller au respect des besoins de l’enfant et vivre pleinement le temps de l’école maternelle", écrit l'Ageem. A l'occasion du congrès, l'association publie un guide pédagogique qui invite à réfléchir au temps de la classe et notamment à la prise en compte du développement de l'enfant dans les apprentissages. Le congrès accueille des conférences notamment de Viviane Bouysse sur "l'enseignant maitre du temps pour sa classe ?", de Véronique Boiron sur le temps et la littérature jeunesse, de Benoit Falaize sur la construction du temps chez l'enfant, de Brigitte Munch sur le temps de la rencontre.

Le programme

Yvan Monka propose sur son site ses célèbres cahiers de vacances numériques gratuits de maths de la 6ème à la terminale. Chaque cahier comprend le cours, des vidéos explicatives et des exercices. On peut aussi se tester. Ainsi en 5ème, Y Monka propose 12 heures de travail réparties sur 10 journées pour préparer le programme de l'année. Pour la terminale il faut prévoir 30 heures. Une approche tout à fait nouvelle pour retrouver l'envie de travailler.

Les e-cahiers

Carole Delforge, Dylan Dachet et Julie Van de Vyver rendent compte dans Alsic d'une enquête menée auprès de plus de 300 professeurs de langues de la Belgique francophone. Les professeurs sont interrogés sur leurs pratiques pendant la fermeture des écoles de mars à mai 2020. Les enseignants ont utilisé des outils divers dont des moyens de communication en synchrone ou asynchrone. " La période de confinement et le passage rapide à distance ont été perçus par certains comme une opportunité, alors que d'autres se sont dits démunis face à la situation", notent-ils. "Il semble que la situation d'EAD ait permis l'apparition d'autres usages, qui permettent d'enrichir l'enseignement : la création multimédia par les élèves, l'utilisation de supports authentiques en langue cible, la mise à disposition d'exercices avec rétroactions automatiques, le suivi individualisé par l'enseignant, etc. Notons tout de même que le profil numérique des enseignants avant le confinement a eu des impacts parfois importants sur les catégories d'outils numériques qu'ils ont sollicitées lors de l'EAD. Les enseignants plus expérimentés en matière d'usage pédagogique du numérique ont eu plus tendance à utiliser des outils numériques relevant des catégories "plateformes" et "création de contenu éducatif" alors que les enseignants novices ont eu plus tendance à utiliser les courriels". Pour les auteurs, "cette période, espérons-le exceptionnelle, si elle a mené à des pratiques très hétérogènes, a démontré la capacité d'une communauté de professionnels à faire face à un changement d'envergure et à se mobiliser afin de permettre, dans un contexte de crise, d'accomplir sa mission". 

Dans Alsic

Ce sera le premier congrès en présentiel depuis la pandémie. L'ADEAF organise les 24 et 25 octobre à Amiens le congrès annuel des germanistes. "Le congrès vous donne l’occasion de rencontrer de nombreux germanistes et germanophiles, de faire le plein d’idées de projets, d’échanger et de mutualiser des pistes, des "bon plans", de se tenir au courant des évolutions et perspectives du métier, de partager des moments de convivialité mais aussi sa colère". Au programme, des interventions pédagogiques (faire du rap avec ses élèves, créer des exercices interactifs etc.) et une table ronde sur le développement de l'enseignement de l'allemand en France.

S'inscrire

L'ADEAF, association des professeurs d'allemand, publie une brochure qui fait un état des lieux alarmant de l'enseignement de l'allemand en France."En 10 ans le nombre de professeurs d'allemand a diminué de près de 30%", écrit l'ADEAF. En 2010 on comptait 8369 professeurs d'allemand. En 2020 ils ne sont plus que 5920. Cela alors que le nombre de professeurs de langues a augmenté de 7%. Le nombre d'admis au capes d'allemand a fondu lui aussi. En 2010 les 125 postes sont pourvus et il y a 3 candidats par poste. En 2020 il y a moins de candidats que de postes et tous les postes ne sont pas pourvus. En 2022 72% des postes restent vacants. L'ADEAF explique pourquoi il faut promouvoir l'allemand. L'AEAF demande des horaires suffisants, un vrai parcours bilingue allemand anglais au collège, un enseignement de spécialité LLCE à deux langues au lycée.

La brochure

" Pendant deux longues années, bien que les musées se soient démenés pour permettre au public d’accéder à l’art par la voix virtuelle, la relation directe entre les oeuvres et le spectateur a été mise à mal. La jugeant pourtant essentielle et riche pour nos élèves dans un contexte d’enseignement de langue et de culture hispaniques, j’ai souhaité restaurer ce contact en recréant un musée au sein du lycée", écrit Fanny Dumoulin, professeure au lycée Van Gogh d'Ermont (95). Les élèves de 1ère Bachibac ont visité des musées en ligne et retenu des tableaux qu'ils ont présenté en classe. Les élèves ont ensuite sélectionné les oeuvres à exposer dans le lycée.

La séqeunce