Les mutations sont un vrai problème pour l’éducation nationale et jouent probablement contre l’amélioration du recrutement. Selon le rapport du sénateur J Grosperrin (LR), en 2022, 6 783 titulaires (premier et second degrés confondus) ont obtenu une mutation interacadémique, soit un taux de mutation de 43%. Sur 26 275 demandes présentées, 10 631 (40 %) venaient de néotitulaires. Mais dans le 1er degré 51% des demandes de sorties concernaient les seules académies franciliennes où les demandes d’entrées sont moins nombreuses que les sorties. Sur 17 462 demandes de sorties, seulement 3570 ont été satisfaites, soit 20%. Par exemple dans le 95, seulement 10 demandes d’exeat accordées pour 157 demandes. Dans le 2nd degré le taux de mutation est de 40%. Selon le sénateur, des contractuels refuseraient à passer le concours pour cette raison. Des enseignants se mettent en disponibilité faute d’autorisation de sortie. « Dans leur rapport d’information Métier d’enseignant : un cadre rénové pour renouer avec l’attractivité, nos collègues Max Brisson et Françoise Laborde préconisaient à juste titre d’aborder la mobilité des enseignants dans une logique de « démarche contractuelle » fondée des engagements réciproques », écrit J Grosperrin. « Cette culture de la contractualisation est une piste prometteuse, dont le ministère gagnerait à s’inspirer. Il est donc indispensable de travailler dans le sens d’une plus grande souplesse en matière de mutation géographique ». C’est une solution tentante et le ministère y réfléchit. Mais c’est oublier les raisons de fond de ce gel du mouvement : les suppressions répétées de postes, avec la bénédiction des sénateurs LR, depuis des années. C’est le manque de postes qui empêche le système de fonctionner. Ceux-là mêmes qui ont voulu cette situation entendent s’en servir pour mettre à plat le statut…
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