Réalisé pour une revue qui s’est spécialisée dans la dénonciation du terrorisme islamiste et de pays musulmans, comme la Turquie, le sondage IFOP « vise à évaluer l’ampleur et l’évolution des atteintes au principe de neutralité religieuse dans l’espace scolaire ». Selon ce sondage, réalisé auprès d’un millier d’enseignants, 56% des enseignants s’autocensurent pour éviter les questions religieuses. Et 60% sont confrontés à la contestation d’enseignement pour des motifs religieux. Quand on y regarde d’un peu plus près, on voit que 7% s’autocensurent régulièrement et 19% de temps en temps. Ces enseignants sont en premier lieu de jeunes enseignants et surtout proches du RN. On voit aussi que la contestation d’enseignement a été croisée « au moins une fois » dans la carrière. Mais au-delà de dégonfler les nombres, c’est le contenu pédagogique des questions qui pose question. Les enseignants sont en effet confrontés à des questions des élèves. Parfois provocatrices et organisées, parfois naïves, parfois des questions savantes. Et ça fait partie du métier. « Tout peut être enseigné à condition qu’on accepte de répondre aux questions » aime à dire une enseignante, Valérie Durey, qui fait travailler ses élèves de la voie professionnelle sur la guerre d’Algérie ou l’armée coloniale. Le sondage donne à penser aussi que les problèmes sont plus présents dans les lycées publics. Des études ont pourtant montré que les établissements privés catholiques sont plus tolérants en ce qui concerne l’application de la loi de 2004. Le sondage pointe aussi les enseignants jugés trop tolérants : 40% des professeurs de moins de 30 ans du public serait favorable à ce que les élèves aient des repas confessionnels, 20% à autoriser les abayas. L’ennemi intérieur est désigné !
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