Dix mesures contre les dérives communautaristes
Trois semaines après une tribune donnée au Monde où il dénonçait la montée de l’antisémitisme dans les établissements scolaires (voir L’Expresso du 6 février), Luc Ferry annonce 10 mesures pour prévenir “une éventuelle montée des affrontements communautaires”. Il est vrai que le ministère reconnaît 455 actes racistes ou antisémites dans les établissements scolaires au premier trimestre 2002-2003, un chiffre probablement sous évalué tant les injures antisémites, par exemple, sont devenues banales.
Pour le ministre, “Il faut… rappeler clairement les principes qui doivent animer la vie commune dans nos établissements, à commencer par le premier d’entre eux, celui qui unit la laïcité à la tradition républicaine des droits de l’homme. Ces derniers, redisons le simplement, signifient que tout être humain doit être respecté en lui-même, abstraction faite de la communauté linguistique, culturelle, ethnique ou religieuse à laquelle il se sent appartenir. C’est au nom de cette conviction que la République française a su jusqu’à présent préserver son école des intrusions inacceptables du racisme, de l’antisémitisme et du communautarisme. Dans la même perspective, c’est la laïcité, selon laquelle aucune religion ne s’impose aux citoyens comme une idéologie officielle, qui a permis jusqu’à présent la coexistence pacifique des différentes confessions dans notre pays”.
Aussi le ministre a renouvelé les consignes de fermeté données aux recteurs. Des “cellules de suivi des incidents” seront mises en place dans les académies. Enfin un guide pédagogique sera réalisé pour aider les enseignants à intervenir.
Même si le contexte local est sensiblement différent, rappelons le travail réalisé au Canada pour “faire face à la haine” par des jeux et des ressources pédagogiques.
http://www.education.gouv.fr/presse/2003/racismedp.htm
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_030227153312.mut9s2zw.html
http://www.media-awareness.ca/fre/haine/hintro.htm
Le ministre mobilise contre l’antisémitisme
Dans un entretien accordé au Monde le 5 février, à deux semaines de la guerre contre l’Irak et après la répétition d’incidents antisémites depuis le début de l’année dans les établissements scolaires, Luc Ferry a exprimé nettement sa volonté de lutter contre les dérives communautaristes et particulièrement contre l’antisémitisme. “Je demande aux recteurs de veiller à ce qu’on réponde avec la dernière énergie et la plus grande fermeté à tout ce qui ressemblera à des actes antisémites ou racistes. J’ai l’exemple précis d’un élève qui a fini par quitter son collège tant l’environnement devenait intolérable. C’est rigoureusement inacceptable.. Il faut faire preuve de fermeté. Le pire serait d’importer le conflit du Proche-Orient dans les établissements, y compris dans les universités. Nous payons très cher une dérive de l’ensemble de la société française vers le communautarisme… Face à la montée des communautarismes, nous devons avoir trois types de réponses : une réaffirmation sans faiblesse des principes républicains (appuyée sur des sanctions appropriées lorsqu’ils sont bafoués) ; un dispositif de veille relayé dans chaque académie pour aider les enseignants à prévenir les situations de crise ou à les résoudre au mieux ; des enseignements qui remettent en valeur l’apport de la laïcité dans le contexte de tensions communautaires que nous connaissons. Cela veut dire qu’un individu est respecté indépendamment de ses appartenances communautaires quelles qu’elles soient”. Le ministre a condamné à nouveau les votes de boycott de certaines universités. Très clairement il a condamné les nouvelles formes d’antisémitisme. “Je pense qu’il y a aujourd’hui trois formes d’antisémitisme en France. L’antisémitisme traditionnel, hitlérien, qui peut exister dans certains partis d’extrême droite. Il est aujourd’hui résiduel et en régression. Une deuxième sorte est en lien avec le conflit au Moyen-Orient ; c’est l’antisémitisme le plus inquiétant, lié à la présence d’une très forte communauté musulmane en France. Je ne dis évidemment pas que les musulmans sont antisémites : leur religion, bien comprise, s’oppose, au contraire, à toutes les formes de racisme. Mais force est de constater que cela n’empêche pas les dérives. C’est pour cette raison qu’un professeur d’histoire-géographie est parfois interrompu quand il donne un cours sur la Shoah. Il y a enfin une tentation antisioniste qui vire parfois à l’antisémitisme, bien qu’elle vienne souvent d’intellectuels de gauche, démocrates, mais en désaccord avec la politique d’Israël. Cet antisionisme d’extrême gauche dérape parfois et déculpabilise des pulsions politiques déplaisantes. Ce fut le cas, je crois, à Paris-VI. Il faut savoir, là aussi, y résister”.
http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3226–308102-,00.html
Sarkozy annonce un plan de sécurisation des collèges et lycées
A l’Assemblée nationale, le ministre de l’intérieur a annoncé la prochaine publication d’un plan de sécurité des établissements scolaires.
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_030205145447.9qib8jry.html
L’insulte coûte trois mois
Selon une dépêche AFP, deux lycéens majeurs de Villefranche-sur-Saône ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis et une amende de 1000 euros de dommage et intérêts pour “outrage en réunion à une personne chargée d’une mission de service public”. Ils avaient insulté leur professeur de mécanique pendant son cours.
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_030226111340.fzeo7uyw.html
Grève le 18 mars
L’intersyndicale CGT, FSU, CFDT, Unsa envisage une nouvelle grève le 18 mars.
http://actu.voila.fr/Depeche/depeche_emploi_030214112438.v19lx9v5.html
Le CNDP a manifesté le 28 février
Toujours opposés à leur délocalisation, qui leur apparaît comme le début d’un démantèlement du réseau CNDP, les agents du CNDP ont manifesté le 28 février devant Matignon.
Contact : intersyndicale@cndp.fr
Assistants d’éducation : le projet de loi est prêt
Le projet de loi sur les assistants d’éducation a été présenté au Conseil des ministres du 26 février.
http://www.premier-ministre.gouv.fr/fr/p.cfm?ref=381#1
Lettre ouverte syndicale sur les MI / SE
La Ligue de l’enseignement, les syndicats, l’UNL, la FIDL et l’UNEF ont envoyé une lettre ouverte au premier ministre lui demandant de retirer son projet de suppression de postes de surveillants et d’aides éducateurs.
http://www.unsen.cgt.fr/default_zone/documents/020-03_lettre_ouverte_raffarin.doc
L’accueil des mineurs hors temps scolaire
Le B.O. du 20 février fait le point sur la réglementation en vigueur concernant l’accueil des mineurs hors-temps scolaire. Celle-ci vient d’être modifiée de façon à accentuer la protection des mineurs. Ce texte ne concerne pas que les centres de loisirs. Il intéresse également les études surveillées, la pause méridienne, les clubs sportifs ou culturels (musique, théâtre, etc.), les garderies etc. A lire !
http://www.education.gouv.fr/bo/2003/8/encart.htm
Santé scolaire : les étudiants en médecine à la rescousse
X. Darcos a présenté en conseil des ministres le nouveau plan pour la santé des jeunes à l’école. Le gouvernement souhaite améliorer le suivi des élèves et “souhaite” que les jeunes bénéficient de trois visites médicales, une à 5 ans, une en CM2 et une dernière en 3ème. Des actions seront initiées en faveur de l’éducation à la sexualité : les jeunes vont bénéficier de 3 séances annuelles d’éducation à la sexualité de l’école au lycée. D’autres mesures visent à lutter contre des fléaux sociaux. Ainsi le gouvernement entend lutter contre l’obésité qui frappe déjà 12% des enfants de 6 ans en région parisienne. Pour cela des fontaines à eau seront installés dans les établissements et les distributeurs de confiseries limités. En matière de lutte contre le tabac, les infirmières scolaires pourront donner des substituts nicotiniques aux élèves. La lutte contre la drogue se contente d’une mesure plus sommaire : exclusion et signalement judiciaire. Pour mener à bien cette politique, le ministre fera appel aux étudiants en médecine : 600 étudiants aideront les médecins scolaires.
http://www.education.gouv.fr/presse/2003/sante/santedp.htm
La difficile scolarisation des handicapés
Une étude ministérielle fait le point sur la scolarisation des jeunes handicapés. Sur les 100.000 scolarisés, la moitié est intégrée dans une classe spécialisée. Il s’agit généralement de classes du primaire (CLIS) car les structures pédagogiques spécialisées sont très rares dans le secondaire. Environ 50.000 sont intégrés individuellement dans des classes ordinaires. Enfin près de 100.000 jeunes ne sont pas scolarisés. Cela résulte parfois de leur état, parfois aussi des carences du système éducatif.
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/dpd/ni0311.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep2.html
Premier bilan des classes – relais
Les classes relais accueillent des élèves déscolarisés ou en situation de rejet vis à vis de l’école avec comme mission de les rescolariser. Une étude ministérielle fait le bilan du fonctionnement de 180 classes. Et c’est un bilan positif : 60% des élèves se retrouvent dans un système ordinaire de formation, généralement collège. L’étude montre que trois profils d’élèves fréquentent les classes relais : des jeunes qui retournent très rapidement au collège, des élèves d’environ 15 ans qui séjournent plus longtemps et sont orientés en L.P., des élèves âgés, issus de segpa qui entrent dans des structures particulières.
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/dpd/ni0307.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep.html
Une insertion professionnelle des jeunes plus difficile en 2002
On le sait : depuis 1996, le niveau de formation des jeunes stagne, seules les formations de niveau CAP et BEP progressent, alors que le nombre de bacheliers régresse. Une étude ministérielle confirme cette évolution inquiétante en 2002. Hélas elle montre également qu’en 2002 l’insertion professionnelle des jeunes sortant du système éducatif s’est dégradée. C’est particulièrement net pour les garçons du fait à la fois de la fin du service national et de la crise qui frappe l’industrie.
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/dpd/ni0305.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep.html
Arts : Le rapport sur l’éducation aux arts et à la culture revoit à la baisse les classes PAC
Réalisé par C. Juppé-Leblond, G. Lesage, A. Chiffert et M.-M. Krynen pour les ministres de l’éducation et de la culture, ce rapport fait le point sur l’enseignement des arts à l’école. Il se conclue avec une trentaine de propositions tendant à renforcer la place de ces enseignements. Le rapport préconise une déclaration commune des ministres pour confirmer la place des arts et de la culture à l’ecole ainsi que la mise en place de plans locaux d’éducation artistique et culturelle, considérés comme de bons outils pour une généralisation. Il recommande le maintien des classes PAC dans le premier degré et en L.P., ce qui semble laisser de coté les autres niveaux.
http://www.education.gouv.fr/rapport/educartistique.pdf
http://www.adobe.fr/products/acrobat/readstep.html
Un collectif appelle à une autre réforme des IUFM
Au moment où le ministre annonce une réforme des IUFM, un collectif d’enseignants en IUFM publie une pétition demandant une formation de haut niveau pour les enseignants. Il dénonce la suppression de l’autonomie des IUFM, estime que ” ce qui se prépare revient à abaisser le niveau de formation des enseignants alors que partout en Europe le niveau d’exigence passe à bac plus 5″. Pour les signataires, le projet ministériel vide “le plus possible la formation des apports universitaires de la recherche “. Aussi ils demandent le maintien du mémoire professionnel et de l’épreuve sur dossier de première année, et le développement des dispositifs d’accompagnement professionnel.
Contact : dominique.bucheton@montpellier.iufm.fr
Inauguration de l’UVPL
L'”Université virtuelle en Pays de Loire “, inaugurée lundi 10 février, n’est pas une 4ème université ligérienne, numérique et régionale. Il s’agit tout d’abord d’un portail de mutualisation des ressources pédagogiques et
des formations en ligne fournies par les trois universités de la région et l’IUFM de l’académie qui vise à offrir des formations correspondant aux besoins économiques et sociaux de la région. L’un des objectifs est de diminuer le taux d’échec en premier cycle par le suivi que permettra l’université virtuelle. Le service fourni comprend en
effet des cours, des TD, des tests et un tutorat en ligne. L’autre objectif est de faire réfléchir les professeurs sur leurs cours : “le virtuel doit faire changer le présentiel” a -t-on plusieurs fois entendu lors de l’inauguration. Voir le reportage du Café sur la naissance de l’UVPL.
http://www.cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/Uvpl_index.aspx
http://www.uvpl.org
Lancement de l’Espace numérique des savoirs
Finalement ENEE, l’espace numérique européen, est rebaptisé “Espace numérique des savoirs”. Mais le projet reste le même : mettre à disposition des enseignants des ressources numériques nombreuses et variées pour réussir l’intégration des TICE dans l’éducation. Près de 1500 établissements (écoles, collèges, lycées) ont été retenus pour expérimenter le portail . Xavier Darcos se rend 3 février l’ENS au collège Ausone au Bouscat pour inaugurer un espace. A cette occasion, le Café rendra compte de ce nouvel outil de travail qui devrait arriver dans tous les établissements en 2004.
http://www.educnet.education.fr/actua/html/arts/G20030150.htm