Internet est devenu, en quelques années, une immense salle des professeurs,
délocalisée et désynchronisée, ouverte à tous les enseignants, aux étudiants
des IUFM, aux parents d’élèves, aux agents des ministères, des académies, des
collectivités chargés de l’éducation, aux élèves qui se demandent de quoi parlent
leurs profs quand ils se retrouvent entre eux, aux curieux, aux passants, de
France et d’ailleurs. Combien sont-ils ? Difficile de le savoir. Ce que l’on
sait en revanche, c’est que plus de 50.000 d’entre eux se retrouvent régulièrement,
entre deux cours, autour d’une certaine machine à café…
L’équipe du café pédagogique attaque donc sa deuxième rentrée scolaire, toujours vaillante et heureusement renforcée de quelques nouvelles recrues : Christine Colomer et Patrick Picard ont rejoint Pierre-Marie Lasseron sur la rubrique maternelle et primaire, Marc Lohez, celle de géographie. Le café s’est également enrichi du soutien du ministère de l’Education nationale, de la Cinquième, de la MAE, de plus de 500 adhérents individuels et d’une centaine d’établissements.
Au cours de cette nouvelle année scolaire, le Café pédagogique s’efforcera de rester ce qu’il est depuis le début : un espace d’information et d’échange pour soutenir le développement des usages des TIC dans l’éducation, par la mutualisation des idées et des expériences. Nous ne sommes pas des promoteurs inconditionnels des technologies ni de l’innovation. Nous sommes en revanche convaincus qu’Internet aide les communautés éducatives à élaborer, collectivement et sans tapage, de nouvelles méthodes pédagogiques basées sur l’expérience et la pratique, exploitant certainement les technologies mais suivant des modalités qui n’auraient pas été fixées à l’avance. C’est bien la diffusion d’Internet parmi les acteurs de l’éducation, les enseignants tout particulièrement, qui donne sa force à cette dynamique d’innovation par le bas et qui nous conduit, par une sorte de révolution tranquille, à des changements inattendus dans les pratiques individuelles mais aussi, peut-être, dans le fonctionnement global de l’institution scolaire.
Cette phrase de Nietzsche connaîtrait alors une nouvelle illustration : ” Les pensées qui mènent le monde arrivent sur des pattes de colombe. ”