“Sous
prétexte d’adapter l’école aux masses, l’enfant a été mis en son centre. Une
nouvelle pédagogie, inspirée de mythes très anciens, a cru nécessaire
d’affirmer le «droit» de l’enfant à être lui-même et à parvenir, telle une
fleur, au plein «épanouissement» de sa personnalité, dans une aimable
complicité avec ses éducateurs. L’important, pensait-on, était la création
d’une «communauté éducative» favorable à l’éclosion des qualités latentes.
Dans ce but, on a voulu effacer les frontières entre l’élève et un adulte
dont la principale vertu devait être l’«esprit d’enfance». Ce lissage des
âges de la vie s’est accompagné d’un gommage de la rigueur des examens et
d’un effacement progressif des anciens rites de passage”. Dans une
tribune du Figaro, Alain-Gérard Slama additionne les peurs (le désordre, les
violences, le voile) et les appétits (d’une école où les “masses” seraient
absentes), puis dresse l’épouvantail du pédagogue faible, ennemi de toute
autorité. C’est oublier que les écoles qui obtiennent les meilleurs
résultats de l’enquête PISA de l’OCDE sont justement celles qui sont les
plus égalitaires et qui misent sur l’épanouissement de l’enfant. Ces poncifs
feraient sourire si leur auteur ne siégeait pas à la commission Thélot
sensée proposer une réforme de l’école française.
Article du Figaro