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Regards sur l'éducation

La France va devoir améliorer son enseignement supérieur. C’est la grande leçon de l’édition 2005 des « Regards sur l’éducation » de l’OCDE. L’ouvrage publie les résultats de l’enquête PISA 2003 sur l’enseignement des mathématiques, analyse les ressources et les résultats des systèmes éducatifs : taux de réussite, conditions d’apprentissage etc.

Il confirme ce que l’on savait déjà sur les méfaits de la sélection précoce : « Les résultats du PISA montrent que dans les pays qui orientent les élèves à un âge précoce entre différents types d’établissement, le milieu social des élèves tend à être fortement lié à leurs performances. Les élèves socialement désavantagés sont plus souvent placés dans des établissements moins réputés et avec un programme de cours moins exigeant, et donc des attentes moins grandes en ce qui concerne leur apprentissage. Ces élèves obtiennent alors plus souvent des performances relativement mauvaises. Les élèves d’un milieu social plus aisé, eux, sont plus souvent placés dans des établissement réputés avec des programmes de cours exigeant et ils obtiennent plus souvent des performances de relativement meilleure qualité. Dans ces conditions, les établissements tendent à reproduire l’organisation sociale existante. Dans les pays qui laissent les élèves ensemble dans les établissements secondaires, la relation entre le milieu social et les performances est plus faible, même si elle n’est pas absente. Cette plus faible relation laisse à penser que les établissements jouent un rôle pour les générations suivantes en ce qui concerne la modification, plutôt que la reproduction, des structures sociales ». Une leçon à méditer au moment où on met en place des 3èmes « à module professionnel » qui pré- orientent de fait.

L’enquête met aussi en évidence d’autres particularités françaises. Et d’abord les fortes disparités entre enseignants, par exemple pour l’écart de temps de travail entre le primaire et le secondaire ou l’écart de revenu entre début et fin de carrière.

D’autres disparités concernent la vie scolaire : l’écolier français a autant d’heures de cours que ses voisins, mais le collégien et le lycéen en ont beaucoup plus (1032 h contre 922 h), phénomène aggravé par un nombre réduit de semaines. Cela n’empêche pas la France de compter un nombre élevé de jeunes de 20-24 ans ayant un niveau de formation faible et au chômage.

On retiendra également le faible taux d’accès à l’enseignement supérieur. Seulement 39% des jeunes entament des études de niveau universitaire soit presque moitié moins que le taux américain ou polonais. Et seulement un étudiant sur deux (59%) termine ses études universitaires soit 11% de moins que la moyenne OCDE. Résultat le taux d’obtention d’un diplôme supérieur (27%) est inférieur en France à la moyenne OCDE.
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