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« Savoir compter », en 2005, équivaut-il au savoir compter d’il y a vingt ans ? Sûrement pas ! » Sylviane Gasquet, ancien membre du Conseil national des programmes, interroge les responsables du ministère de l’éducation nationale dans les colonnes du Monde. « Maintenant que les tableurs informatiques autorisent des triturations de chiffres en tout genre par des apprentis « souriciers » plus naïfs que malintentionnés, il s’agit aussi de former le futur citoyen à s’intéresser à la légitimité des calculs effectués… Il faut absolument former le consommateur de chiffres que nous sommes tous et que seront nos élèves. Pour cela, il faudrait commencer dès le collège. Il ne s’agit surtout pas de refuser tous les chiffres a priori, mais de former l’esprit critique pour que chaque élève puisse faire face aux arguments qui en contiennent ». Et pour cela, elle ose poser la question du maintien des vieux calculs. « Mais alors, faut-il forcément garder tout le « savoir compter » d’il y a vingt ans ? Par exemple, faut-il continuer à imposer l’apprentissage de la division « à la main », la calculette remisée au fond du cartable ? Les adultes que nous sommes essayent-ils encore d’allumer un feu avec un silex ?… L’école doit oser s’adapter : économiser le temps que le progrès permet dans les opérations et s’attarder sur la genèse des calculs… Malheureusement, l’école n’ose pas prendre ce chemin. Trois ans passés au Conseil national des programmes (sous la présidence de Luc Ferry) m’ont convaincue que les responsables de l’éducation étaient eux-mêmes pétrifiés sur le socle de leur propre scolarité passée ».

Depuis des années, l’association Pénombre participe à cette éducation citoyenne en analysant l’usage médiatique des statistiques à travers des dossiers passionnants. Elle donne en exemple aussi bien des manipulations volontaires (par exemple sur les chiffres de la délinquance) que des absurdités. A lire absolument pour comprendre le bien fondé d’une éducation au sens des nombres.
Article du Monde
L’association Pénombre