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Photo Affaires étrangères

 » Même si aujourd’hui on préfère souvent mettre en avant l’égalité des chances, ce qui se passe à l’école montre clairement qu’y réaliser cet idéal est une gageure, dès lors qu’elle accueille des élèves de fait inégaux, parce qu’ils ont grandi dans des contextes inégalement stimulants. Si, pour l’école, cela implique une mobilisation pour contrecarrer ces inégalités précoces, au niveau de la société, cela invite à ne pas oublier que l’égalité des conditions (ici entre les adultes qui forment les enfants) est aussi importante que l’égalité des chances ». Marie Duru-Bellat, IREDU, pose la question de la discrimination positive dans un article publié sur inegalites.org.

Elle y défend l’idée d’un meilleur pilotage des zep. « L’expérience des ZEP montre clairement que la seule mobilisation de moyens financiers ne suffit pas. Une réelle mobilisation des personnels serait bien plus efficace, comme le montre d’ailleurs l’exemple des ZEP qui réussissent. Mais comment faire avec des enseignants qui ne sont pas forcément des militants ? Une voie, qu’ont suivie certains pays comme la Grande-Bretagne, consiste à encadrer plus strictement l’action pédagogique des maîtres, sur la base de ce que la recherche en éducation désigne comme les « bonnes pratiques ». C’est évidemment une voie qui va à l’encontre de l’autonomie des équipes pédagogiques et suppose par ailleurs que la recherche ait accumulé suffisamment de résultats fiables. Elle n’irait donc pas sans difficulté dans le contexte français. En même temps, il est clair qu’on voit mal comment des initiatives diverses, non évaluées, dépendantes des mobilisations locales et ignorant tout des quelques acquis de la recherche pourraient produire des effets positifs systématiques. Il faut donc sans doute développer dans notre pays un mixte de directives plus précises et d’initiatives laissées aux équipes sous la condition stricte d’un suivi et d’une évaluation ex post des actions entreprises. Il reste que, pour ce qui est des enseignants, la culture de ce qui serait une approche plus expérimentale de leurs pratiques, indispensable, ne remplacera jamais une forte mobilisation contre la fatalité de l’échec scolaire, qui manque singulièrement dans notre pays ».
Sur Inegalités.org