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Par François Jarraud

LE FAIT DU JOUR

Décrets Robien : Bientôt la fin ?

ÉDITORIAL

Le ministère peut-il imposer le B2i au brevet ?

LE SYSTÈME

Recette anglaise : Marier Henri IV et le lycée Gagarine l Quel accueil dans les services académiques ?

CITOYENNETE

Lettre de Guy Môquet : Une lecture déshistoricisée pour le CVUH

LES DISCIPLINES

Primaire : Graines de sciences avec La main à la pâte | Français : Défendre la filière littéraire ou valoriser la littérature ? | EEDD : Circulation automobile et pollution à Pékin l Cinéma : Zéro de conduite à Cannes

TICE

Lancement du P-Learning

Le fait du jour

Décrets Robien : Bientôt la fin ?

« M. Darcos nous a dit qu’il fera une déclaration la semaine prochaine sur les décrets Robien mais il a clairement laissé entendre qu’ils seront probablement suspendus ». Sortant d’un entretien avec X. Darcos, ministre de l’éducation nationale, le secrétaire général du Sgen Cfdt, Jean-Luc Villeneuve, apporte une bonne nouvelle. Elle semble confirmée par Luc Bérille, secrétaire général du Se Unsa, qui estime que « l’heure est à l’apaisement ». Le ministre lui se prononcera la semaine prochaine.

Dans un rapport remis à N. Sarkozy en mars, il avait chiffré (160 millions) et recommandé cette suspension. Elle doit être suivie de négociations sur le métier d’enseignant, ou plutôt sur la définition de différents métiers.

Deux autres questions restent en suspens. D’abord le service minimum : N.Sarkozy souhaite qu’il s’applique à l’éducation. Ensuite le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux. Eric Woerth a estimé que cela « pouvait poser des problèmes et ne pas s’appliquer partout, notamment pour l’éducation nationale ». Les contraintes budgétaires se seraient-elles envolées dans l’azur électoral ?

Dépêche AFP

Article du Monde

Xavier Darcos Verbatim

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Le ministère peut-il imposer le B2i au brevet ?

Pris dans les tous derniers jours du ministère Robien, un décret impose d’obtenir le B2i pour obtenir le brevet à partir de 2008. Techniquement le texte indique que le B2i entre comme mention complémentaire obligatoire qui vient s’adosser à l’examen en place. Ainsi deux modalités différentes d’évaluation cohabiteraient dans le brevet 2008, une évaluation de compétences (B2i et cadre européen des langues) et la notation traditionnelle des disciplines participant au brevet. Or, les établissements ont bien du mal à mettre en place le B2i. En 2006, selon le ministère, seulement 14% des élèves l’ont obtenu. Cet état de fait alerte. Peut-on sérieusement envisager pour 2008 de lier brevet et B2i ?

Comment expliquer la stratégie ministérielle ? L’idée d’intégrer le B2i dans les examens trouve son origine dans une demande ancienne (2001) de l’inspection générale. Elle joue sur l’importance de l’examen dans l’imaginaire collectif des enseignants. Plus généralement, cette approche repose sur l’idée qu’il faut trouver un moyen de pression adapté pour imposer telle ou telle mesure et que, en l’occurrence, l’examen serait le meilleur.

L’idée n’est d’ailleurs pas fausse. L’annonce de cette intégration au brevet a déjà commencé à faire réfléchir certains établissements. Et cette démarche a réussi pour d’autres dispositifs. On a l’exemple des TPE, qui, malgré les oppositions, se sont imposés avec les deux pressions concourantes de l’intégration disciplinaire et de l’intégration dans le bac. Mais, à cette démarche s’oppose l’étrangeté du B2i par rapport à la forme scolaire. Le B2i est une évaluation de compétences en continu sans enseignement spécifique. Trois termes qui sont en opposition avec la forme habituelle des disciplines qui ont en charge l’enseignement et l’évaluation de cet enseignement. Dans l’éducation nationale on évalue généralement des connaissances, de façon ponctuelle et à l’intérieur d’une discipline.

Faut-il réformer la réforme ? On voit les propositions fleurir sur les listes de discussion d’enseignants. Ainsi, du côté des enseignants de technologie, on propose que ceux-ci soient les coordinateurs du B2i dans l’établissement et que l’informatique de base soit enseignée par eux au collège. Cette proposition confirme bien une demande de retour à la forme scolaire pour rendre possible le B2i tout en acceptant la séparation entre l’enseignement et l’évaluation (qui serait faite par tous les enseignants intégrant les TIC). Un certain nombre d’enseignants documentalistes sont assez proches de cette position en particulier sur la question des compétences informationnelles présentes dans le B2i. C’est le cas également de ceux qui prônent l’instauration d’un enseignement disciplinaire de l’informatique.

Le ministère lui-même semble hésiter. Il a déjà entamé une modification du modèle initial du B2i en proposant 80% des items et deux disciplines au minimum pour la validation, espérant probablement favoriser son développement. On peut aussi remarquer les hésitations ministérielles sur le programme de technologie (cf les premiers textes du socle) et sur la place de la technologie au collège.

Rendre possible le B2i, c’est d’abord adapter le dispositif au contexte local de l’établissement, sans pour autant le modifier sur le fond. La question du B2i ne sera pas résolue par le seul brevet des collèges. En l’état actuel des textes, et du fonctionnement en place, les apprentissages spécifiques doivent être pris en charge dans l’enseignement de toutes les disciplines scolaires, de même que les évaluations. Ce qui manque pour l’instant c’est l’idée de coordination du B2i qui serait reconnue comme charge effective de travail pour celui qui l’assume. Au moment ou un des aspects de la réforme du 12 février tant décriée propose d’affecter des heures aux responsables TICE, on peut se demander si ce n’est pas au B2i que ces heures devraient être consacrées. Non pas pour enseigner l’informatique, mais pour rendre possible les apprentissages dans toutes les disciplines et assurer le suivi du B2i dans l’établissement.

Outre les débats de fond sur les compétences réelles ou non des élèves et des enseignants en matière de TICE, le B2i a le mérite de reconnaître l’importance de cet « objet » dans le monde scolaire et d’imposer cette importance à tous les enseignants en évitant de le marginaliser dans une discipline. Les modalités de mise en œuvre retenues à sa création et largement confirmées aujourd’hui bousculent les équipes. La nécessité de travailler en collectif pour mettre en place le B2i suppose une coordination qui soit aussi un accompagnement entre collègues. Cette dimension a été souvent ignorée dans l’ensemble des documents publiés sur le B2i.

Bruno Devauchelle

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Recette anglaise : Marier Henri IV et le lycée Gagarine

« Les lycées les plus prestigieux devraient nouer des partenariats avec les lycées de Zep ». L’idée vient d’un député britannique, patron du Specialist Schools and Academies Trust (SSAT), un organisme qui anime un réseau d’établissements installés dans des quartiers populaires. Il demande que chacune des 164 Grammar Schools, les établissements les plus sélectifs du système éducatif anglais, puisse venir en aide à un établissement défavorisé. Cela pourrait devenir la condition mise au maintien de leurs privilèges.

http://news.bbc.co.uk/1/hi/education/6684829.stm

Quel accueil dans les services académiques ?

« L’accueil a une apparence, l’intérêt affiché par les responsables académiques qui en font un domaine stratégique. Il a une réalité, constatée par les inspecteurs : c’est une mission considérée comme périphérique et suscitant un faible intérêt de la part de l’encadrement. Dans la grande majorité des services académiques, cette mission est traitée en dernier après que toutes les autres aient fait l’objet d’une réflexion de l’encadrement et de l’affectation de ressources correspondant peu ou prou aux besoins. L’idée est largement partagée que l’accueil ne représente pas le cœur de métier des fonctionnaires. Ce n’est qu’en cas de dysfonctionnement notoire qu’il fait l’objet d’une grande attention ». Le rapport de Dominique Frusta-Gissler (Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale) sur « la qualité de l’accueil dans les services académiques » met en évidence le poids des traditions bureaucratiques.

Dans la plupart des services académiques l’accueil est laissé à du personnel peu formé. Seuls les enseignants, selon le rapport, bénéficient de facilités d’accès. Pour le citoyen ordinaire, « les trois quarts des services ont un accueil disponible à des horaires qui coïncident exactement avec les horaires de travail des usagers potentiels ».

Internet aurait bien sûr pu vaincre ce handicap. Mais, nous dit Dominique Frusta-Gissler, « la plupart des sites Internet sont conçus pour les enseignants beaucoup plus que le public ». On y trouve des circulaires de gestion, mais « il est très difficile pour un parent de trouver la liste des établissements scolaires ».

Le rapport

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citoyennete

Lettre de Guy Môquet : Une lecture déshistoricisée pour le CVUH

« Le geste symbolique qui consiste à inaugurer chaque année scolaire par la lecture d’une même lettre de résistant témoigne d’une forme de parrainage du récit historique scolaire dont il ne faut pas sous-estimer la portée idéologique. Lue hors programme, et quel que soit le niveau de classe, cette lettre sera déconnectée de son contexte d’élaboration, et servira de véhicule à des valeurs données comme universelles, à des valeurs absolutisées. Elle perdra son caractère de source pour se voir déshistoricisée. C’est ainsi aller à l’encontre de toute méthodologie historique et prendre le risque de patrimonialiser un contenu au service de la transmission d’une idéologie d’État ». Sur le site du Comité de vigilance face aux usages publics de l’histoire, une association qui regroupe des historiens qui réagissent à l’instrumentalisation de l’histoire, Laurence De Cock-Pierrepont analyse la décision de N. Sarkozy : faire lire la lettre de Guy Môquet dans les classes.

Pour elle « activer le pathos est un procédé pédagogique (et démagogique) très efficace, qui gomme toute complexité ou principe de mise à distance critique. Or, c’est bien une posture de pédagogue national que la lecture obligatoire de la lettre de Guy Môquet permet à Nicolas Sarkozy d’endosser ; une position plutôt confortable pour policer la jeunesse lycéenne et la mobiliser autour de la vision sacrificielle de la nation et de l’identité nationale que réifie cet usage de l’histoire ».

http://cvuh.free.fr/spip.php?article94

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Primaire : Graines de sciences avec La main à la pâte

Pour la neuvième fois, La main à la pâte organisera pendant les vacances de la Toussaint une session de formation scientifique intitulée “Graines de sciences”. Au cours de cette formation, des chercheurs aborderont avec les enseignants des thèmes scientifiques en relation avec leurs domaines de recherche. Les scientifiques écriront, en étroite collaboration avec les enseignants, un ouvrage qui sera ensuite publié dans la collection “Graines de sciences”, aux éditions Le Pommier.

Cette rencontre se déroulera sur une semaine, du lundi 29 octobre au vendredi 2 novembre 2007. Une trentaine de places sont proposées aux enseignants de l’école élémentaire et maternelle.

http://www.inrp.fr/lamap/?Page_Id=22&Element_Id=382

Français : Défendre la filière littéraire ou valoriser la littérature ?

L’Association française des enseignants de français pose une réelle question de fond face à l’érosion de la filière L. Celle-ci regroupe moins d’un dixième des élèves de la série générale. Encore souvent sont-ils là par le jeu de la sélection plus que par goût des lettres.

« Plutôt que d’enfermer les « littéraires » dans un ghetto – mouroir, pourquoi ne pas réformer les études au lycée en offrant un tronc commun qui donne à tous une formation équilibrée ? demande Viviane Youx, présidente de l’Afef. « Prôner la sauvegarde de la filière littéraire risque de réveiller de dangereux fantasmes : en criant à sa disparition, on postule que la littérature serait son pré carré, comme si on voulait réserver les lettres aux littéraires. Soit parce qu’on voudrait les réserver aux « bons élèves », ce qui dans les faits n’est plus le cas. Soit parce qu’on souhaiterait, à terme, vider nos cursus scolaires de la littérature, ce qui risque malheureusement de se produire si nous n’y veillons pas. Au lieu de nous en tenir à un combat d’arrière-garde, nous proposons de nous mobiliser pour que tous les élèves aient une formation littéraire solide ».

Communiqué Afef

Sur le Café : Que faire de la série L ?

EEDD : Circulation automobile et pollution à Pékin

Dans quelle mesure limiter la circulation automobile a-t-il un effet sur la pollution atmosphérique ? Les officiels chinois ont fait l’essai. A l’occasion d’un sommet sino-africain ils ont retiré des rues de Pékin environ un tiers des véhicules. Les images du satellite de la Nasa Aura montrent une chute sensible de la pollution atmosphérique.

Sur le site de la Nasa

Cinéma : Zéro de conduite à Cannes

« Cannes ce n’était donc que ça ? Il faut réajuster toutes les images emmagasinées au fil des années (terrasses, chambres et couloirs d’hôtel, plateaux télévisés, portions de plages et pontons de yachts, et bien sûr les fameuses « Marches ») à une géographie physiquement vécue (dans d’incessants déplacements notamment). On se rend donc compte que le « Festival » se résume finalement à deux lieux où tout se passe : le massif Palais des Festivals d’abord, ses entrailles qui habitent le grouillant Marché du film, ses dépendances (les « Villages »), le Grand Théâtre auquel il sert d’écrin (qui lui seul frappe par ses dimensions, qu’on n’associe plus à celles d’une salle de cinéma) ; la Croisette ensuite, long ruban qui s’étire entre les deux scènes du paraître que constituent la plage et le front de mer, et qui monopolise palaces, salles de projection, plateaux de télévision, festivaliers et badauds ». L’équipe de Zéro de conduite, deux enseignants en fait, est à Cannes et nous livre quotidiennement ses réactions et ses analyses des films du Festival.

Ils sont parfois mal à l’aide devant les réactions des festivaliers face à la violence de certains films comme Mang Shan, ou devant des dérapages éthiques comme dans La question humaine. « Peut-on sincèrement identifier les victimes de plans sociaux à celles des camps d’extermination ? »

http://www.zerodeconduite.net/

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tice

Lancement du P-Learning

« Certains jeunes de milieux défavorisés sont incapables d’effectuer deux opérations ou d’aligner quatre mots correctement. En revanche, ils savent se débrouiller avec leur mobile. Pourquoi ne pas s’appuyer alors sur cet outil pour les remettre sur les rails de la formation ». Alain Derycke travaille depuis le plan IPT sur les usages éducatifs des Tice. Dans le BE France il expose le projet P-Lear-Net qui vise à développer de nouveaux outils d’apprentissage multi-canaux. D’où cet intérêt pour les applications mobiles. Qui tombe à pic à un moment où les collectivités locales cherchent des solutions d’accompagnement scolaire.

http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/42908.htm

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Trouver les anciens Expresso ?

« Comment consulter les anciens Expresso » nous demandent plusieurs lecteurs. La réponse est tout en bas de page (mais vraiment tout en bas) en cliquant sur le lien « les archives de l’Expresso ». Il ne s’affiche pas ? Rechargez la page…

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