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Par Françoise Solliec

En réunissant le 3 octobre au Palais des sports plus de 10 000 apprentis venus de 450 centres de formation dans 27 pays d’Europe, il s’agissait pour le gouvernement de marquer, dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne, l’importance de la mobilité européenne dans les formations à l’apprentissage et de l’encourager à se développer. Dommage que le côté « grand show » du rassemblement en ait quelque peu éclipsé l’objectif.

C’est à une grande fête, avec débauche d’effets lumineux et sonores, qu’étaient conviés plus de 10 000 apprentis venus de 27 pays européens, au Palais des des sports de Bercy. Cette manifestation voulait à la fois marquer l’importance qu’accorde le gouvernement au développement et à la reconnaissance de l’apprentissage en France, et encourager les formations d’apprentis à davantage ntégrer les possibilités de mobilité européenne. Pourtant Nicolas Sarkozy, dont le nom a entraîné des réactions bruyantes dans la salle, a annulé le discours qu’il devait y prononcer.

Selon Hervé Novelli, secrétaire d’état chargé du commerce et de l’artisanat, cette 1ère rencontre des apprentis européens est « l’occasion de montrer l’économie concrète », en illustrant l’accès à l’emploi, pour lequel « l’apprentissage est la voie royale » et « l’avenir de la France et de l’Europe ». Alors que la mobilité étudiante est maintenant très bien intégrée dans les parcours universitaires, il s’agit de relancer, à l’échelle européenne cette fois, le fameux « tour de France des compagnons » et d’encourager les apprentis à faire connaissance avec les façons de travailler dans d’autres pays.

On parle en effet souvent du programme Erasmus, qui concerne chaque année 400 000 étudiants, mais le programme Leonardo, dédié à l’enseignement et à la formation professionnelle, est encore sous-utilisé, même si certaines régions, comme l’Ile-de-France, commencent à mettre des aides conséquentes aux échanges eropéens d’apprentis. Pourtant, explique Christine Lagarde, ministre de l’économie et des finances, « partir ça ouvre d’autres horizons, ça permet d’apprendre et d’apporter de nouvelles techniques ». Rappelant que l’économie européenne tient la première place mondiale, elle estime qu’il « faut allier nos forces dans les 27 pays d’Europe ».

Pour Xavier Darcos, ministre de l’éducation nationale, il s’agit de faire monter en puissance les échanges possibles dans le programme Leonardo et de mettre en place les processus des validation des acquis de l’expérience, VAE, qui oermettront de faire reconnaître les diverses expériences dans les parcours de formation.

La matinée a aussi été l’occasion de montrer quelques-uns des objets primés aux Olympiades des métiers, manifestation qui concerne au premier chef les apprentis. Six mille d’entre eux participent actuellement aux épreuves de sélection dans les différentes régions de France afin de définir les quarante participants qui seront retenus aux Olympiades de Calgary, à l’automne 2009.

Les grands témoins chef d’entreprises, comme Suez-Gaz de France, Axa ou Airbus, ont insisté sur à la fois sur l’ouverture internationale des entreprises modernes et leur capacité d’embauche d’apprentis. Ils déplorent qu’en France l’apprentissage soit plus méconnu que dans d’autres pays comme, par exemple, en Allemagne, et rappellent que les centres d’apprentissage offrent des formations en alternance à tous les niveaux, de l’ouvrier jusqu’à l’ingénieur.

Dans les clips vidéos et les témoignages, la restauration et le bâtiment avaient la part belle, mais les animateurs de la manifestation ont aussi tenté de faire percevoir l’extrême diversité des branches professionnelles représentées, en faisant s’exprimer collectivement, avec cris et gestes, les apprentis appartenant à nombre d’autres spécialités.