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Par Françoise Solliec

Réduction des horaires pour les élèves, modularité des enseignements qui pourrait conduire à la disparition des filières actuelles, introduction d’évaluations qui pourraient remettre en cause le rôle du baccalauréat, autant d’hypothèses que le SNES rejette et qui le conduisent à abandonner les discussions en cours sur la réforme des lycées.

Par la voix d’un des ses secrétaires généraux, Roland Hubert, le Snes annonçait le 9 octobre son retrait des négociations sur la réforme des lycées, tant qu’il n’obtiendrait pas satisfaction sur plusieurs revendications.

Le renforcement des horaires, actuellement prévus sur 27 h, accompagnement compris. Selon le Snes, il ne faudrait pas descendre en dessous de 30h.

Le maintien de la voie technologique et des séries, que le syndicat estime très menacées par une organisation modulaire et semestrielle des enseignements, le choix des modules étant dans une certaine mesure laissé aux familles.

Les propositions d’évaluations locales inquiètent le Snes et le poussent à demander des garanties explicites sur le maintien de la forme actuelle du baccalauréat.

Enfin le Snes se déclare très opposé à une annualisation du temps de service des enseignants et demande le maintien d’une définition hebdomadaire.

Les secrétaires généraux estiment par ailleurs que les discussions se sont déroulées dans des conditions peu habituelles. Il n’y a jamais eu de textes écrits, ni de relevés de conclusions des réunions bilatérales. Les questions posées sur l’organisation concrète des modules, les conditions de choix des élèves, les cohérences des parcours entre eux sont restées sans réponses. A ce jour, le syndicat ignore les propositions qui seront transmises au ministre.

Selon le Snes, il ne s’agit pas là d’une réforme pédagogique, mais d’une réforme structurelle, que le ministère n’accepte apparement pas de discuter. Le syndicat regrette que dans le modèle finlandais, l’élaboration longue d’un modèle éducatif en accord avec un projet de société n’ait pas été retenu et déplore la rapidité qui préside à la définition du calendrier de la réforme.

Il déplore encore plus que cette réforme soit dirigée par des économies budgétaires, alors que l’éducation et la formation sont des enjeux déterminants por l’avenir économique et social du pays.

Le Snes refuse donc d’accompagner cette réforme, qui ne se contruit pas en situation de débat collectif et estime qu’il est de sa responsabilité, vis-à-vis de la profession, de faire construire une autre réponse. Il invite à signer la pétition en ligne sur son site et appelle à la mobilisation du 19 octobre et à d’autres actions, si nécessaire.