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Par Françoise Solliec

Aller dans un pays européen, tous frais payés, vivre une aventure professionnelle de 6 mois, ça vous dit ? C’est ce que vont réaliser d’ici quelques jours une centaine de jeunes apprentis franciliens qui ont choisi d’enrichir leur parcours de formation professionnelle, en allant se familiariser avec la langue et la culture d’un autre pays d’Europe.

Le programme Eurostart, lancé officiellement le 19 octobre par le président du conseil régional, Jean-Paul Huchon, s’adresse à des apprentis de plus de 18 ans qui, titulaires d’un diplôme, souhaitent poursuivre leur formation professionnelle pour acquérir un diplôme de niveau supérieur. Il se déroule sur les 10 mois de l’année scolaire, 4 dans le centre de formation francilien où les jeunes sont inscrits, 6 dans un organisme ou une entreprise d’un pays européen. Les 2 premiers mois, septembre et octobre, sont consacrés à une préparation linguistique intensive, les 2 derniers, après le séjour à l’étranger, à une évaluation des compétences et à une recherche de contrat d’apprentissage pour la formation suivante.

Pendant ces 10 mois, les jeunes perçoivent une allocation et bénéficient de la couverture totale de leurs frais de mobilité. Ils gardent leur statut de stagiaire de la formation professionnelle.

Ainsi, Laurent, après un BTS d’animation locale, va partir en Angleterre, dans le secteur loisirs d’un grand hôtel, avant de poursuivre une licence de tourisme sportif. Doris, titulaire d’un CAP pâtisserie, a choisi d’aller en Allemagne, pour étudier spécifiquement la décoration en pâtisserie, avant de s’inscrire dans un brevet des métiers. Comme leurs camarades, ils estiment que c’est une chance à saisir, et que revenir en France, quasiment bilingue et avec une expérience professionnelle enviable, vaut bien de différer d’une année la poursuite de leur formation.

Ce dispositif a suscité un très grand intérêt, non seulement auprès des élèves, mais aussi des directeurs de CFA, pour lesquels les liens avec des entreprises ou des organismes de formation européens font partie du quotidien. La longueur de la mobilité est ici un atout supplémentaire et s’il n’a pas été nécessairement facile de choisir les bénéficiaires du dispositif, leur motivation a été largement prise en compte.

Ce dispositif constitue une première en France, voire en Europe, a déclaré Jean-Paul Huchon, qui va encore contribuer à renforcer la réputation de voie d’excellence de l’apprentissage. Avec un budget de 800 000 €, Eurostart, véritable « Erasmus de l’apprentissage », fait de la mobilité une réalité tangible et permet à la région de renforcer ses liens avec les structures d’accueil étrangères. Plus de 6 000 apprentis bénéficieront ainsi cette année d’une aide à la mobilité, en général pour un séjour de 3 semaines. Les jeunes sont de plus en plus nombreux à vouloir participer à ces actions et la région est bien décidée à poursuivre ses efforts financiers dans cette direction, car, selon Jean-Paul Huchon, « aller à l’étranger, c’est toujours un formidable booster », une occasion de grandir, en gagnant en ouverture et en connaissances nouvelles.