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Par Françoise Solliec

Alors que les candidats aux finales nationales des Olympiades des métiers sont en pleine compétition, nous avons sollicité experts et jurés pour mieux comprendre comment s’effectuera la sélection de l’équipe qui ira représenter la France à Londres en octobre 2011.

Rencontre avec Gabriel Boudigue, juré en DAO

Le dessin assisté par ordinateur, DAO, est un outil présent dans beaucoup de productions industrielles, explique Gabriel Boudigue, formateur et enseignant à Vierzon, un des jurés les plus anciens de cette spécialité. Ici s’affrontent 16 candidats, dont 2 handicapés, et un anglais venu participer pour s’entraîner. Ils doivent réaliser, en 20 heures, une épreuve d’assemblage d’un groupe de sécurité pour ballon d’eau chaude. A partir de plans cotés partiels, ils doivent en reconstituer le modèle virtuel.

C’est un expert en métallurgie qui a fait connaître les Olympiades des métiers à Gabriel Boudigue et il y participe régulièrement en tant que juré depuis 8 ans. Entretenant lui-même des rapports étroits avec les entreprises, il estime que « montrer et faire aimer un métier aux jeunes, c’est très important ». Le secteur de la métallurgie a du mal recruter, surtout des filles. Pourtant, les offres d’emploi ne manquent pas, malgré la crise, et les salaires sont convenables.

Gabriel Boudigue connaît bien la nature des épreuves, puisqu’il était aussi chargé de coordonner en DAO les Olympiades régionales dans le Centre. Ce qui compte au national, pour déterminer les meilleures réalisations, c’est la rapidité, le respect des cotes, l’exactitude du plan papier de l’assemblage, affirme–t-il ; les finalistes doivent aussi faire le relevé d’une pièce en 3D et satisfaire à des épreuves de cotation d’1 ou plusieurs pièces.

Les jurés disposent d’un barème de notation élaboré par l’expert. Ils travaillent par groupes de 2, changeant chaque jour, évaluant à chaque fois une partie bien définie de l’épreuve. Entre jurés, la neutralité est bien respectée. « On se connaît bien maintenant avec certains jurés et la manifestation est aussi l’occasion d’une rencontre professionnelle ». On échange sur les évolutions de la profession, on discute avec les responsables des grandes entreprises, on bénéficie du support des anciens lauréats. Une médaille, même de bronze, aux finales des Olympiades, impressionne toujours les employeurs potentiels.