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Par François Jarraud

Qui doit noter les enseignants et comment les évaluer ? La question pourrait bien s’inviter dans la campagne des présidentielles après la publication, le 15 novembre, par le Café pédagogique des projets d’arrêté et de décret sur l’évaluation des enseignants. Mais pour Josette Théophile, DGRH du ministère de l’éducation nationale, la route est toute tracée. Les textes sont prêts et la nouvelle évaluation des enseignants va s’appliquer à la rentrée 2012.

Après la publication des projets de texte sur l’évaluation des enseignants, nous avions trois questions pour Josette Théophile, directrice générale des ressources humaines du ministère de l’éducation nationale. Comment un chef d’établissement peut-il évaluer les compétences disciplinaires d’un professeur ? Comment évaluer les progrès des élèves, ceux-ci étant un des 4 critères d’évaluation ? Et enfin quel calendrier pour la réforme ?

Comment va noter le chef d’établissement ? Confier la conduite de l’entretien d’évaluation au chef d’établissement dans le secondaire lui semble naturel. « Les entretiens doivent être réguliers (tous les 3 ans dit le projet d’arrêté) et il faut qu’ils soient menés par quelqu’un de présent dans les activités quotidiennes des enseignants et susceptible de mettre en place une aide et un appui ». Mais, pour J Théophile, l’évaluation « ne se résume pas au chef d’établissement ». « On part d’une dynamique d’auto-évaluation où l’enseignant réfléchit sur la façon dont il enseigne et dont il s’évalue ». Ce processus « sera mis au point avec l’inspection. Il y aura une première validation par l’inspecteur ». Le projet d’arrêté stipule que « la méthode et les résultats de l’auto-évaluation sont validés par les corps d’inspection », ce qui semble laisser peu de marge à ceux-ci. En tous cas l’inspection traditionnelle disparaît.

Un chef d’établissement peut-il évaluer les compétences disciplinaires ? Pour Josette Théophile, « on ne peut pas découper une personne en tranche et évaluer des morceaux. Or c’est au chef d’établissement de formuler l’appréciation de synthèse ». Mais son avis s’intègre « dans une appréciation globale » avec « un regard de l’inspection sur les critères proposés ».

Comment évaluer les progrès des élèves ? « Dans l’absolu c’est une difficulté », nous dit J Théophile. Mais « dans le cadre d’une évaluation régulière tous les 3 ans, on peut utiliser des indicateurs comme la réussite aux examens ou le niveau de la classe ».

Le compte à rebours est enclenché. Josette Théophile prévoit le passage des textes en comité technique d’ici la fin de l’année et son application à la rentrée 2012.

Pour Josette Théophile, « le chantier de l’évaluation des enseignants reste ouvert ». Il se situe dans le cadre général de l’évaluation de la fonction publique et dans la démarche ministérielle du « contrat de carrière ». Il va être l’objet, nous dit-elle, de concertations avec les syndicats des cadres de l’éducation et des enseignants. « C’est un dialogue soutenu pour arriver à un projet dont le contenu reste très ouvert ». Toutes les organisations n’ont pas encore réagi à ces projets. Nul doute que l’avis des syndicats de chefs d’établissement et d’inspecteurs pèse sur ce dossier.

François Jarraud

Les projets de textes sur l’évaluation des enseignants

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/11/15[…]