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Les aspirants bacheliers découvraient, lundi 18 juin à 8h, les sujets de leur première épreuve, la philosophie. Un classicisme nuancé d’actualité pour les séries générales comme pour les séries technologiques, en bon équilibre et avec une bonne homogénéité d’ensemble.

En L, les élèves ont eu à choisir entre : Que gagne-t-on en travaillant ? Toute croyance est-elle contraire à la raison ? ou un texte de Spinoza, issu du Traité théologico-politique, sur la liberté politique comme fin de l’État.

En ES, ils se sont vu proposer : Peut-il exister des désirs naturels ? Travailler est-ce seulement être utile ? ou un texte de Berkeley, plus épineux, sur la légitimité du pouvoir civil et de son autorité suprême, rapportées par analogie à la justesse d’une règle de géométrie (De l’obéissance passive).

En S, il fallait traiter : Avons-nous le devoir de chercher la vérité ? Serions-nous plus libres sans l’État ? ou un texte de Rousseau (l’Emile) sur la nécessité d’accorder l’éducation humaine avec le mouvement de la nature et l’ordre des choses subi.

En STG et ST2S, on devait examiner : La recherche de la vérité peut-elle se passer du doute ? Faut-il être cultivé pour apprécier une oeuvre d’art ? ou un texte de Hobbes sur la définition de ce qui fait une « bonne » loi.

La réflexion sur la politique (attendue dans le contexte actuel d’échéance électorale) appelait donc à examiner les conditions d’une citoyenneté de raison, celle sur le travail, à interroger le sens supra-économique de nos activités de réalisation contraintes, celle sur la vérité et l’épistémologie, à questionner l’inflexion de la logique selon la subjectivité, et celle sur la nature (désir, éducation, jugement esthétique) à relativiser le naturalisme naïf autant que le culturalisme violent. D’honnêtes sujets, pourrait-on dire, sans pièges ni surprises, dont il reste à voir comment les élèves se seront emparés : des surprises en perspective (et pas forcément toutes mauvaises) pour les correcteurs qui devront évaluer ces travaux avant le 5 juillet.

Qu’est ce qu’une bonne copie de philo ? Une introduction problématisante, un développement équilibré avec un minimum de débat contradictoire et une conclusion qui répond à la question. Il faut éviter les approches unilatérales et les considérations de sens commun non interrogés. Pour un texte, dégager le thème ou la thèse. Il faut une analyse linéaire en cherchant dans le propos de l’auteur la réponse aux objections qui viennent à l’esprit pour approfondir l’analyse. C’est ce que les élèves entendent depuis le début de l’année et qui ne prend sens qu’appliqué dans un devoir qui est en lui-même la mise en oeuvre d’une compétence acquise par l’exercice tout au long de l’année.

Jeanne-Claire Fumet

Les sujets du bac 2012

ES

L

S

STG