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Le ministère de l’éducation nationale communique les résultats du premier groupe d’épreuves du bac 2012.L’annonce de résultats en progression s’accompagne de la confirmation d’une évolution divergente des différents bacs qui confirme les pires tendances du système éducatif.

D’après le ministère, le cru 2012 du bac devrait voir un nouveau bond des bacheliers. On savait le nombre de candidats en nette hausse cette année (+7%). On connaît maintenant le nombre de reçus à l’issue du premier groupe d’épreuves : il progresse de 2,4% par rapport à 2011. Evidemment il s’agit de résultats provisoires puisqu’une partie des candidats affronte le second groupe d’épreuves. Mais il est raisonnable de penser que 2012 verra à la fois le nombre et le taux de bacheliers augmenter.

En même temps les chiffres ministériels confirment une évolution divergente des bacs. Alors que les bacs généraux ont des effectifs globalement stables, le taux de réussite dès le premier groupe d’épreuves progresse. Il augmente de 2 à 3%, la plus forte progression étant pour le bac S avec 83% de reçus au premier groupe. Pour le bac ES il est de 77% et de seulement 73% en L, une série qui ne compte plus que 55 000 candidats (sur 703 000).

La situation est moins bonne pour les bacs technologiques. On assiste à la fois à la baisse du nombre de candidats et du nombre des reçus au premier groupe dans les bacs tertiaires (+0,3% avec seulement 67% de reçus). Enfin les bacs professionnels, qui assurent la quasi totalité de la progression du nombre de candidats voit son taux de reçus au premier groupe reculer de 6% avec seulement 69% de reçus.

Ainsi on assiste à une évolution divergente aux deux extrêmes du bac. Les bacs généraux ont des taux élevés de reçus mais un nombre de candidats qui ne bouge pas. Le nombre de candidats le plus élevé date de 1995. Pour les bacheliers généraux, le bac est acquis pour plus de 8 candidats sur 10.

A l’autre extrémité le nombre de candidats augmente et le taux de réussite diminue. Cette double évolution interroge la réforme du bac professionnel, passé de 4 à 3 ans. On sait que sa mise en place s’est accompagnée d’une hausse des sorties en cours de formation, à la fin de la 2de ou de la 1ère professionnelle. On voit maintenant se profiler une double duperie. La première c’est l’accès au bac qui est en passe d’atteindre un écart de 20% avec le bac général. L’autre ce sont les débouchés dans l’enseignement supérieur. Une récente étude de la DEPP (ministère) montre que le nombre de bacheliers professionnels qui suit des études supérieures s’accroit. 42 % des lauréats du bac poursuivent leurs études après le bac, 26% dans l’enseignement supérieur hors alternance. 78% vont en STS où la moitié d’entre eux obtiennent leur diplôme. Pour ceux qui sont allés en université, seuls 14% passent en L2 au bout d’un an, et seulement 4% peuvent espérer décrocher une licence.

L’enseignement professionnel est encore loin d’être une voie ordinaire d’accès vers le supérieur comme certains le prédisaient. Avoir le bac reste un horizon insaisissable pour une grande partie des élèves admis en 2de professionnelle. Surtout ce grand écart entre les bacs menace son unité.

François Jarraud

Etde de la Depp