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Par Françoise Solliec

Comment la région Ile de France agit-elle pour offrir aux établissements les meilleures conditions d’usage et de développement du numérique en pédagogie ? Et comment les établissements réagissent-ils aux possibilités ainsi mises à disposition ?

La première préoccupation de la région porte sur l’accès aux établissements au très haut débit, déclare Sandrine Dangreville, chargée de mission au développement des TICE au sein de l’administration régionale. Un plan complet d’aménagement numérique sur le territoire a été élaboré avec les départements, engageant 10 millions d’euros par an sur 15 ans. Cela suppose des travaux conséquents et parfois délicats, comme les passages sur les voies publiques.

A terme, tous les lycées pourront ainsi bénéficier du haut ou très haut débit. Cela permettra de proposer d’autres services à travers l’ENT Lilie, par exemple l’accès au Cloud régional Marguerite, qui offrira un espace de stockage très important. Pour y accéder, la région équipera en priorité en très haut débit les lycées de Paris et de Seine et Marne, pour un raccordement dans l’année 2013. L’offre s’étendra ensuite aux autres départements, suivant le rythme de leurs projets

Il s’agit ensuite de continuer le développement de Lilie, en « collant » au plus près à la vie de l’établissement. Ainsi, l’ENT doit intégrer d’autres populations (les agents régionaux au service des lycées par exemple), permettre une communication aisée avec la région (procédures de demandes d’équipement notamment) et proposer des espaces de travail plus ciblés (pour les initiatives régionales comme les lycées Eco-responsables par exemple) et des espaces de formation utilisés par les académies dans le cadre de leurs actions auprès des établissements et des enseignants. Les chefs d’établissement consultés soulignent les grosses difficultés de gestion liées à l’annuaire fédérateur, qui ne permet pas aisément de manier des groupes qui bougent beaucoup en début d’année. Pourtant, certains lycées commencent à utiliser le module spécifique Notes et absences et en paraissent satisfaits.

Mais le grand manque dans Lilie, déclare Sandrine Dangreville, c’était l’absence d’outils pédagogiques. La mise à disposition de TD-Base, qui permet de fabriquer des séances d’exercices en ligne, répond à ce défaut. Après une période d’expérimentation, tous les enseignants pourront ainsi fabriquer leurs exercices en ligne et disposer d’une évaluation automatique des travaux des élèves s’ils le souhaitent.

Pour l’instant aucune offre de ressources numériques n’est envisagée, ce service pouvant être rendu par l’état dans le cadre du service public de l’enseignement numérique, mais les enseignants devraient bénéficier d’ici quelque temps de possibilités accrues d’espaces de mutualisation et d’échanges pour la construction de contenus.

Beaucoup de collectivités adhèrent désormais au volet Open Source de Lilie (l’ENT parisien étant le dernier avatar du produit). Cela assure une grande cohérence des projets et les développements sont de plus en plus mutualisés, la gouvernance par les acteurs de l’ENT prenant une importance croissante.

Pour tout le volet numérique, la région travaille beaucoup avec les académies (CTICE, corps d’inspection) sur les questions d’équipement et de changement de programmes. Tout en continuant à assurer l’équipement en matériels, elle suit de près les évolutions techniques des outils (par exemple les vidéoprojecteurs interactifs qui peuvent permettent de s’affranchir d’un TNI pour certains usages) et n’hésite pas à lancer des expérimentations comme la virtualisation de 100 postes dans 3 établissements, prévue pour la rentrée 2013, ou la virtualisation des serveurs au lycée de la Batellerie (installation de plusieurs serveurs logiques dans une seule machine physique), qui permettra d’étudier l’impact de cette technologie nouvelle sur la supervision des serveurs.

Les réunions régulières avec les chefs d’établissement conduisent l’administration régionale à réfléchir non seulement aux réponses aux besoins pédagogiques mais aussi à l’évolution et à la simplification des procédures de travail, par exemple pour l’inventaire qui suppose une collecte de données relativement lourde et fastidieuse. La future loi de décentralisation reposera avec acuité le problème de la maintenance et de transferts de compétences. « La taille du territoire est une source importante de difficultés dans le problème de l’aménagement numérique et de la maintenance informatique» déclare Sandrine Dangreville. Pour les établissements, un schéma d’informatisation, SDIL, est en phase de finalisation. Son élaboration a été l’occasion de nombreux échanges, avec une enquête en ligne. Il permettra de construire un référentiel des infrastructures informatiques dans les établissements.

La présentation de TD-Base

http://lilie.iledefrance.fr/fr/td_base_enfin_du_pedagogique_