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Que se passe-t-il vraiment à Pierrefitte-es-Bois ? Dans ce petit village à la limite du Loiret et du Cher, les parents s’opposent pour garder ou faire partir le maître en exercice dans le village Nicolas Rochard. L’inspection académique l’invite à prendre un poste ailleurs « pour sa sécurité ». Pour son syndicat c’est la méthode pédagogique du maitre qui est visée. En 2013, Freinet a encore du mal à passer…

Installé depuis des années dans ce village rural, Nicolas Rochard était un maitre sans histoire jusqu’à cette rentrée. Inspecté à sa demande il y a un peu plus d’un an , il avait vu sa note augmenter. Aujourd’hui il est convoqué au rectorat et il a été retiré de sa classe de façon subite début février. Dans son village une majorité de parents ont manifesté pour son maintien sur son poste en réclamant « une école moderne ».

Pour le Snuipp, qui défend N Rochard, cette situation est le fruit d’actions d’un petit groupe de parents. N Rochard a du mal avec deux enfants décrits comme particulièrement violents. Mais pour les parents de ces enfants; le problème vient du maitre qui utilise la méthode Freinet. Les parents ont écrit au rectorat et sont intervenus brutalement lors d’une inspection générée par leur courrier en novembre. Depuis le rectorat invite N Rochard à quitter son poste. Début février elle le met devant le fait accompli en envoyant une remplaçante accueillir ses élèves.

Pour l’inspectrice d’académie adjointe, Pascale Toupé, contactée par le Café, le rectorat ne souhaite pas sanctionner N Rochard et il n’y a pas de déplacement d’office. Mais l’inspection a rélevé des problèmes de sécurité et celle même du maitre n’est pas assurée compte tenu de la violence de quelques parents. Le rectorat souhaite le déplacer et l’aider à maitriser sa pédagogie. « C’est quelqu’un qui s’est emparé d’une pédagogie qui peut porter ses fruits mais si elle est maîtrisée ce qui n’est pas le cas ». Le rectorat demande un accompagnement du maitre de Pierrefitte-es-Bois.

En 1933, fruit d’une cabale, Célestin Freinet, muté d’office, avait du quitter son école. 80 ans plus tard les idées de C Freinet stimulent autant les parents. Une minorité exige son départ. Une majorité manifeste sa volonté de garder N Rochard. Il va falloir que le rectorat choisisse.

F Jarraud

Article de La République du Centre